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57 Millions de Français, comment imaginer ?

Au parc des Princes, les jours de grand match, il y a près de 55000 spectateurs. Ça fait une foule énorme. Il faudrait imaginer mille trente-six fois plus de gens pour avoir une idée de ce que font 57 millions d'habitants.Tenez, supposez que vous soyez à l'entrée d'un stade où viendraient tous les Français et que vous déchiriez le ticket de chacun. En allant vite, vous laisseriez entrer au maximum une dizaine de personnes par minute. Il vous faudrait plus de dix ans, sans une seconde de repos, pour les laisser tous entrer! On commence à changer d'avis. La France nous paraît de moins en moins petite... Mais attention, elle n'est quand même pas surpeuplée. Si l'on partageait son territoire entre toute la population, chaque habitant dis­poserait d'une superficie presque aussi grande qu'un terrain de football. On se demande comment tant de lieux et de gens différents, étalés sur une telle superficie, formentent malgré tout un seul pays.

Paysages

En France, existent presque tous les paysages d'Europe, formés à quatre époques: a l'ère primaire (— 345 millions d'années) apparaissent les monta­gnes; a l'ère secondaire (— 170 millions d'années) se forment les plaines et les plateaux; à l'ère tertiaire (— 65 millions d'années), la Terre donne naissance à de nouvelles montagnes; a l'ère quaternaire (— 2 millions d'années), glaciers puis vallées voient le jour.

Le pays est baigné par la mer du Nord et la Manche au nord, l'océan Atlantique à l'ouest et la mer Méditerranée au sud. Il exis­te en France, trois types de côtes: sableuses, rocheuses et à falaises. Là où les plaines rejoignent la mer, on trouve d'immenses éten­dues de plages de sable ou de ga­lets: ce sont les côtes sableuses. Composé de débris de roches, les côtes formées d'anciens plateaux ou massifs montagneux surplombent la mer. Les vagues qui se brisent con­tre les rochers découpent le littoral en creusant des anses plus ou moins larges. Les parois des plateaux de roches tombent à la verticale dans la mer. Les vagues continuent à creuser le pied de ces falaises, si bien que leur partie haute finit par s'écrouler. Les falaises reculent. En Normandie, les falaises calcaires perdent 1 m tous les quatre ans!

Le long des côtes plates et peu abritées du vent on retrouve le plus souvent des monticules de sable: les dunes. Poussé par le vent, le sable s'amoncelle et finit par ressembler à de véritables collines qui s'éti­rent parfois sur des dizaines de kilomètres le long du littoral.

La plus célèbre et la plus impressionnante dune de France est la dune du Pilât. Située en Gironde près du bassin d'Arcachon, c'est la dune la plus élevée d'Europe: elle mesure 105 m de haut et s'étend sur 3 km.

La France s'apparente moins à un pays montagnard qu'à une ré­gion de plaines et de plateaux, son relief est généralement modé­rée, ce qui la fait bénéficier de sols variés et de facilités de communi­cations. Les montagnes setrouvent aux confins du pays. Le Jura, les Alpes, les Pyrénées protègent les frontières orientales et méridio­nales. C'est seulement au Nord-Est que la France reste sans défen-ce naturelle. Par là pénètrent les routes de commerse qui relient le pays avec les Etats de l'Europe continentale.

Les Montagnes

La moitié sud-est du pays présente des moyennes montagnes, des al­titudes comprises entre 500 et 1700 mètres. Certaines d'entre elles sont constituées de vieux massifs hercyniens. C'est le cas des Vosges et du Massif central, basculés lors du soulèvement des chaînes alpines. Ils présentent des sommets aux formes lourdes et des vallées encaissées qui constituent de rudes obstacles aux communications.

Le Massif central porte en outre de nombreux volcans aujourd'hui éteints, comme le Cantal et le Puy de Dôme. D'autres massifs anciens moins étendus, comme les Maures et l'Estérel, ravinés par lés averses mé­diterranéennes, offrent des formes plus spectaculaires bien que les som­mets ne dépassent pas 900 mètres.

Le Jura constitue aussi, par ses altitudes, une moyenne montagne, mais il s'agit d'un massif récent, formé à l'ère tertiaire. Les plis sont souvent traversés par des vallées étroites, les cluses, qui constituent des axes de communications pri­vilégiés. Ces paysages de moyenne montagne se retrouvent dans les Préalpes du Nord et du Sud qui of­frent des altitudes souvent supé­rieures à 2000 mètres.

Les plissements plus violents et l'érosion plus active y ont fa­çonné des reliefs escarpés qui prennent localement l'allure de la haute montagne, bien repré-

sentée dans les parties centrales des Pyrénées et des Alpes, chaînes dont la formation a commencé il y a plus de 50 millions d'années, à l'ère tertiaire, dans la zone où les plaques de l'écorce terrestre qui por­tent d'une part l'Europe, et d'autre part l'Afrique, sont entrées en col­lision. Ces massifs, qui débordent les limites du territoire national, culminent à de hautes altitudes: les Alpes à 4807 mètres au Mont Blanc, les Pyrénées à 3298 mètres au Vignemale. Ils offrent des reliefs majestueux, en grande partie hérités de l'érosion glaciaire: sommets escarpés, lignes de crêtes déchiquetées et vallées profondes façon­nées en auge.

Deux types de montagnes

II existe deux types de montagnes: les an­ciennes et les jeunes.

Les premières (Massif central, Massif armo­ricain, Vosges, Ardennes et montagnes de Corse) sont apparues au cours de l'ère primaire, en­tre 345 et 220 millions d'années. El­les sont pour la plupart recouvertes de fo­rêts de chênes et de hêtres. Contrairement

aux jeunes montagnes aux sommets poin­tus, les sommets de ces vieilles dames se sont arrondis au fil des millénaires du fait de l'érosion.

Les volcans d'Auvergne sont comme d'énormes cheminées d'où surgit, il y a huit millions d'années, une matière issue des profondeurs de la Terre: le magma en fusion, la lave. Recouverts d'herbe, ces vol­cans en forme de dômes s'étendent sur 70 km d'est en ouest dans la chaîne des Puys. Les quatre-vingts volcans du Massif central sont endormis depuis six mille ans: la lave ne jaillit plus. Le nom de cette moyenne montagne qui culmine à 1885 m provient de sa position centrale en Fran­ce. Ce massif montagneux est très connu pour ses volcans éteints d'Auvergne, mais aussi pour la dizaine de rivières qui y prennent leur source: la Loire, la Vienne, le Cher, la Dordogne...

Les Vosges sont les plus petites mon­tagnes françaises. Du côté de l'Alsace, là où les vents sont rares et les pluies peu abondantes, ses pentes sont abruptes et raides. Tandis que du côté de la Lorrai­ne, exposée aux pluies venues de l'Atlan­tique et de la Manche, la montagne est usée et descend en pente douce.

L'île de la Corse, dans la mer Méditer­ranée, est traversée du nord au sud par une grande chaîne de montagnes. Bien que cet­te chaîne soit ancienne, certains de ses som­mets dépassent 2000 m d'altitude.

Les jeunes montagnes

Le Jura culmine à 1718 m, formé de hauts plateaux calcaires boisés. La nais­sance à l'ère tertiaire de la montagne des Alpes, dans le sud-est de la France, a eu pour effet de relever la partie ouest de la montagne corse. Au cours de l'ère tertiai­re, il y a soixante-cinq millions d'années, la terre se soulève de nouveau: les Pyré­nées, les Alpes et le Jura naissent.

Agées de 60 millions d'années, les Pyrénées culminent à 3298 m et

possèdent de nombreux lacs et torrents en altitude.

Nées il y a trente millions d'années, les Alpes (qui s'étirent de la Méditerra­née jusqu'en Autriche) sont les plus gran­des montagnes d'Europe. Elles possèdent des sommets dépassant parfois 4000 m, notamment l'endroit le plus élevé d'Eu­rope: le Mont-Blanc. Au cœur des Alpes françaises, il culmine à 4807 m. La tem­pérature y est vraiment glaciale: cent jours de gel et quatre mois de neige par an. Quelques animaux ont élu domicile dans les hautes montagnes de France. Si une dizaine d'ours bruns ont été réin­troduits dans les Pyrénées après avoir longtemps été exterminés par l'homme, l'animal le plus répandu reste le chamois. Le renard roux peut vivre jusqu'à 3000 m sans grelotter grâce à son épaisse fourru­re. L'aigle royal, bâtit son nid sur les parois rocheuses.

Plaines, plateaux et collines

Au pied des montagnes, le paysage est composé de hauts plateaux s'élevant jusqu'à 500 m d'altitude, de plateaux sédimentaires peu élevés, de collines et de plaines très plates pouvant s'étirer sur des dizaines de kilomètres. En France, deux territoires, appelés bassins, se partagent cette grande variété de paysages: le Bassin parisien et le Bassin aquitain.

Au cours de l'ère secondaire, la mer a envahi la terre entourant les mon­tagnes. Pendant des millions d'années, les débris des montagnes y sont tombés du fait de l'érosion. Les sédiments (argile, craie, grès) se sont em­pilés en plusieurs couches. Lorsque la mer s'est retirée, ils ont formé des

plateaux dits sédimentaires. Ils sont aussi plats que les plateaux, mais plus élevés, on les a appelés les hauts plateaux. Certains sont d'origine sé-dimentaire, tandis que d'autres peu­vent être d'anciennes montagnes aplanies par l'érosion. C'est le cas des plateaux de l'Estérel et des Mau­res, dans le sud de la France.

Si les plateaux se terminent de façon abrupte, les collines, peu éle­vées, descendent dans les plaines en douceur. Elles sont composées de débris de roches et de sédiments et ont été découpées par les cours d'eau et arrondies par le vent. Sur les collines, la terre est très fertile. Les plaines sont des régions planes recouvertes d'herbes et de cul­tures agricoles. Certaines sont d'origine sédimentaire (dépôts laissés par la mer), d'autres d'origine alluviale (dépôts laissés par un fleuve). En France, la Flandre détient la palme de la platitude: elle dépasse à peine le niveau de la mer. Les plaines occupent les deux tiers de la France. Les surfaces planes sont souvent recouvertes de dépôts ap­portés par les vents et les cours d'eau: les limons. Certaines plaines littorales, comme celles de Flandres, ont été gagnées sur la mer à la suite de leur remblaiement par des dépôts d'origine fluviale ou mari­time. Des bas plateaux, comme ceux de Beauce, de Brie et de Picar­die, sont d'origine sédimentaire. Ils ont été façonnés dans les calcai­res et les argiles déposés au fond des mers lors des ères secondaires et tertiaires. S'ajoutent à cela de belles plaines alluviales comme cel­les de la Seine et de la Loire.

Les quatre grands fleuves et les deux mers

En France, il existe quatre grands fleuves: la Loire, la Seine, la Ga­ronne et le Rhône.

Avec ses 1012 km, bassin 115 120 km2, la Loire est le plus long fleu­ve de France. Elle prend sa source à 1408 m, au mont Gerbier-de-Jonc, en Ardèche, dans le Massif central. Débit à l'embouchure 935 m3/s. La Loire finit sa course dans l'estuaire de Nantes où elle rejoint l'océan Atlantique. La Loire est un fleuve irrégulier aux crues brusques et vio­lentes: la plupart de ses affluents descendent comme elle du Massif central et reçoivent parfois simultané­ment des précipitations. Elle connaît une période de hautes eaux de décem­bre à mars, un étiage de juillet à sep­tembre. Son cours moyen est encombré de bancs de sable.

Prenant sa source à 471 m, sur le pla­teau de Langres en Côte-d'Or, bassin 78 000 km2, source à 471 m a Saint-Sei-ne-1'Abbaye (Côte d'Or), débit à l'embou­chure 500 m3/s, la Seine s'écoule paisi­blement en décrivant des boucles dans les plaines du Bassin parisien. Elle mesu­re 776 km de long, traverse Paris et Rouen et se jette dans la Manche. En France, c' est le fleuve sur lequel naviguent le plus de péniches. La Seine décrit dé nombreux méandres dans de larges vallées alluvia­les. Elle connaît une période de hautes eaux en janvier/février et un étiage (dé­bit le plus faible) en été. Son régime ré­gulier n'empêche pas certaines années l'existence de grandes crues.

La Garonne c'est le fleuve le plus pe­tit de l'Hexagone: 524 km de long, bassin 56 000 km2, source en Espagne à 1872 m, débit à l'embouchure 680 m3/s.

La Garonne naît dans les Pyrénées espagnoles et apparaît en France à 590 m d'altitude au Pont-du-Roi, dans le Midi-Pyrénées. Elle finit son cours dans le plus long estuaire de France, celui de la Gironde. C'est à cet endroit qu'elle rejoint l'océan Atlantique. La Garonne, qui coule dans une large vallée alluviale en terrasses, a un régime très irrégulier. Quand à la fonte des neiges s'ajoutent des pluies océaniques, des crues catastrophiques se produisent. Elle connaît une pério­de de hautes eaux de décembre à avril, un étiage d'août à septembre.

On dit de lui que «Le Rhône est puis­sant et fougueux comme un taureau». Il naît d'un glacier en Suisse à la hau­teur prodigieuse de 1 750 m, puis arri­ve en France et dévale les pentes du Jura. Longueur 812 km dont 522 en France, bassin 97 800 km2, source à 1753 m en Suisse, débit à l'embouchu­re 1780 m3/s. Le plus puissant des fleu­ves français est domestiqué par de nombreux aménagements. Abondant toute l'année en raison des régimes variés de ses affluents, il connaît une période de hautes eaux de mars à juillet et un étiage en août-septembre. 11 se jette dans la Méditerranée au travers d'un delta de plus de 50 km constitué par ses alluvions.

Longueur 1300 km dont 190 sur la frontière française, bassin 224 400 km2, Le Rhin a un débit de 2500 m3/s à Stras­bourg et connaît de hautes eaux en mai-juin.

La France s'ouvre largement vers la mer. C'est un pays plus maritime que continental. La Méditerranée est une mer chaude. La température d'hiver ne descendpas au-dessous de 13°; une mer fortement salée et peu poissonneuse. La France dispose par ailleurs d'une dou­ble ouverture maritime, d'une part sur la mer du Nord et la Manche, d'autre part sur l'océan Atlantique et la mer Mé­diterranée, qui figurent parmi les mers les plus fréquentées du globe. Ces étendues maritimes facilitent les rela­tions avec l'Europe du Nord, l'Amérique et l'Afrique. En France, il est aisé de trouver une plage pour aller barboter. Le pays est baignée au nord par la Manche et par le mer du Nord, qui communiquent entre elles par un bras de mer — le pas de Calais —, au Sud par la mer Méditerrannée, à l'ouest et au sud-ouest par l'océan Adantique.

La France possède 5500 km de côtes. Mais par ses D. O. M.-T. O. M., elle est aussi présente dans l'océan Pacifique, la mer des Caraïbes, l'océan Indien et dans les mers froides du Nord et du Sud. La diversité du relief se retrouve sur le littoral. Il en résulte un tracé très irrégulier du littoral, favorable à l'implantation des ports mais rendant la naviga­tion délicate. Les plages de sable, quant à elles, bordent les plaines et les bas plateaisx, comme en Flandre, dans les Landes, le Languedoc et en Corse orientale. Favorables au tourisme balnéaire, ces côtes rendent par contre difficile la construction de ports. Enfin, les côtes maréca­geuses, comme en Camargue ou dans le marais poitevin, longtemps hostiles à l'implantation humaine, constituent aujourd'hui des espa­ces touristiques souvent intégrés dans des parcs naturels.

JACQUES-YVES COUSTEAU

(1910-1997),

officier dans la marine française, océanographe, internationalement connu comme le commandant de la Calypso. En 1930, il entre à l'éco­le navale de Brest et devient officier canonnier. Dans la marine françai­se, il a l'occasion de faire ses pre­mières expériences sous-marines. En 1936, il essaye des lunettes sous-marines, peut-être les ancêtres des masques de plongée modernes. Il prend part à la Seconde Guerre mondiale et en sort avec plusieurs décorations militaires pour faits de guerre et de résistance.

En 1943, il invente avec Emile Sa-gnan le scaphandre autonome moderne. Après la guerre (1946), il est l'un des créateurs du Groupe de Recherches Sous-marines à Toulon.

Nommé président des Campagnes océanographiques françaises en 1950, il achète son fameux bateau, la Calypso, avec lequel il parcourt les mers les plus intéressantes de la pla­nète et même des fleuves et des ri-

vières.

Pendant ses voyages, il produit une quantité importante de films (il ob­tient la Palme d'or au Festival de Cannes en 1956 pour le Monde du silence coréalisé avec Louis Malle) et des livres qui ont contribué à diffu­ser, avec une popularité sans précé­dent, la connaissance de la biologie sous-marine.

Avec l'aide de Jean Mollard, il crée le SP-350, un extraordinaire véhicu­le sous-marin 2 places qui peut at­teindre une profondeur de 350 m. L'expérience réussie est rapidement répétée en 1965 avec deux véhicu­les qui atteignent 500 m.

En 1957, il est élu à la direction du Musée Océanographique de Mo­naco. Il dirigea Précontinent, des ex­périences de plongée en saturation (immersion de longue durée), et fut l'un des rares étrangers admis à l'Académie des Sciences des États-Unis d'Amérique.

En 1992, il est invité a la conférence des Nations unies sur l'environne­ment et le développement à Rio de Janeiro (Brésil), il est alors devenu un conseiller régulier pour l'ONU et plus tard pour la Banque mondiale. Cousteau aimait s'appeler 'ui-méme «technicien océanographique». Beaucoup estiment qu'il était un amoureux sophistiqué de la nature, particulièrement delà mer. Avec son inimitable sourire, et au travers de la télévision, il fit découvrir la vie sous la surface aux peuples de tous les continents et leur fit explorer les in­finies ressources du «continent bleu».

Si la Garonne...

1. Si la Garonne avait voulu! Lanturlu!

Quand elle sortit de sa source

Diriger autrement sa course

Et vers le Midi s'épancher,

Qui donc eût pu l'en empêcher?

Tranchant vallon, plaine et montagne

Si la Garonne avait voulu,

Lanturlu! Elle allait arroser l'Espagne.

2. Si la Garonne avait voulu, Lanturlu!

Pousser au Nord sa marche errante, Elle aurait coupé la Charente, Coupé la Loire aux bords fleuris, Coupé la Seine dans Paris, Et, moitié verte, moitié blanche, Si la Garonne avait voulu,

Lanturlu! Elle se jetait dans la Manche.

3. Si la Garonne avait voulu, Lanturlu!

Elle aurait pu boire la Saône, Boire le Rhin après le Rhône, De là se dirigeant vers l'Est, Absorber le Danube à Pesth, Et puis, ivre à force de boire, Si la Garonne avait voulu.

Lanturlu! Elle aurait grossi la mer Noire.

4. Si la Garonne avait voulu, Lanturlu!

Elle aurait pu, dans sa furie, Pénétrer jusqu'en Sibérie, Passer l'Oural et la Volga, Traverser tout le Kamtchatka, Et, d'Atlas déchargeant l'épaule, Si la Garonne avait voulu,

Lanturlu! Elle aurait dégelé le pôle.

5. La Garonne n'a pas voulu, Lanturlu!

Humilier les autres neuves. Seulement, pour faire ses preuves, Elle arrondit son petit lot: Ayant pris le Tarn et le Lot, Elle confisqua la Dordogne. La Garonne n'a pas voulu Lanturlu!

Gustave Nadaud. Chansons à dire

Le climat

La France, située dans la zone tempérée, connaît quatre climats bien distincts: océanique, continental, méditerranéen et montagnard. Le cli­mat océanique est marqué par des précipitations régulières et abon­dantes, apportées par les dépressions atlantiques et qui prennent sou­vent la forme de fines averses. Ce climat offre des hivers doux, surtout au sud, et des étés frais. Le temps perturbé est le plus fréquent, avec une alternance de ciels nuageux, de pluies et d'éclaircies lumineuses. Toutes les régions françaises situées près de la Manche et de l'océan Atlantique connaissent un climat océanique doux. En hiver, l'océan ré­chauffe la Terre, il fait doux (6°) et il pleut souvent. En été, la tempéra­ture dépasse rarement 21° car l'océan apporte sa fraîcheur et son hu­midité est favorable aux forêts de feuillus. Le long des côtes, la lande se développe: la végétation qui la compose est celle qui résiste le mieux aux vents violents venus de l'océan et au sel des gouttelettes d'eau de mer (les embruns).

Le climat méditerranéen domine dans le sud-est du pays et en Cor­se. Il est marqué par un ciel limpide, des étés chauds et secs et des hi­vers doux. L'ensoleillement est souvent supérieur à 2500 heures par an.

Les précipitations, concentrées sur le printemps et l'automne, prennent souvent la forme d'averses violentes qui accélèrent l'érosion et provoquent parfois de redoutables inondations. Les vents sont forts, comme le mis­tral, qui descend la vallée du Rhône, ou la tramontane qui souffle sur le Languedoc. Les ge­lées comme les chutes de neige sont rares dans les plaines litto­rales mais le climat se dégrade ra­pidement sur les montagnes de l'arrière-pays. Le climat méditer­ranéen est favorable aux cultures délicates comme la vigne et les fruits et surtout au tourisme estival, d'autant que la mer Méditerranée atteint 23 à 25°C en été le long des côtes.

Enfin, le climat de montagne est marqué par des températures plus fraîches et des précipitations plus abondantes. En haute montagne, le nombre de jours de gel peut dépasser 150 par an et le manteau nei­geux peut persister durant 6 mois.

Les variations climatiques liées à l'altitude entraînent un étagement de la végétation. Ainsi, les feuillus laissent progressivement la place aux co­nifères qui s'effacent à leur tour au profit de la pelouse alpine au-dessus de 2 000 mètres. De grandes différences apparaissent cependant entre les versants en fonction de leur exposition. Les adrets (les versants ensoleillés) exposés au sud constituent un cadre privilégié pour l'implantation des vil­lages et des cultures alors que les ubacs (situé à l'ombre), tournés vers le nord, restent souvent boisés. En montagne règne un climat particulier, qui est lié à l'altitude. Plus on monte, plus les températures baissent. Il est fré­quent que la neige reste accrochée plus de six mois aux versants des mon­tagnes. Les hommes et les animaux ont dû s'adapter à ces conditions cli­matiques rigoureuses, quelle que soit la saison, la température baisse de 1o tous les 200 m. Ce froid peut être encore plus intense si le blizzard (un vent glacial souvent accompagné de tempêtes de neige) se lève. La nuit, les tem­pératures chutent également de plusieurs degrés.

Ce sont les vents venus de l'intérieur du continent européen et de la Sibérie au nord qui y font la pluie et le beau temps! Ces vents créent des différences de température très importantes d'une saison à l'autre. C'est ce qui caractérise le climat continental. L'hiver, les températures étant très basses, les précipitations tombent sous forme de neige. Dans les hau­tes Vosges, il y a plus de cent trente jours de gel par an! Sous le climat continental, la pluie tombe sous forme d'orages. Lors qu'il n'y a pas de vent et qu'il fait très chaud, l'eau contenue dans la terre et dans les riviè­res s'évapore et forme de gros nuages noirs. Ceux-ci déversent leur hu­midité sous forme de pluies violentes. Le climat continental français est un peu spécial. D'habitude, sous un tel climat, il n'existe pas de forêts car les pluies ne sont pas assez fréquentes. Les Vosges en ont décidé autre­ment: la montagne retient les nuages qui arrosent abondamment la Lor­raine. Les terres exposées aux pluies sont en partie recouvertes de fo­rêts. De l'autre côté des Vosges, les régions comme l'Alsace sont protégées des nuages: des prairies d'herbes tendres s'étirent à perte de vue. Ce cli mat plus sec est également propice à la culture de la vigne.

Les vendanges en Champagne

... Selon la tradition, elles débutent cent jours après l'appa­rition de la fleur. Dès la fin sep­tembre (début octobre, les années pluvieuses)... Plus les ven­danges sont tardives et moins l'on ren­contre de jeu­nes dans les vi­gnes. En Fran­ce, les univer­sités ouvrent leurs portes dès les pre­miers jours d'octobre. Vé­ritable pont entre les va­cances et la rentrée universitai­re, les vendanges sont, pour beau­coup d'étudiants, l'occasion de meubler une semaine creuse, en compagnie de quelques amis. L'op­portunité aussi de gagner un peu

d'argent de poche... Un peu seule­ment car si le Champagne est un produit de luxe, le salaire horaire d'un vendangeur n'est, lui, guère élevé. En fait, la véritable mo­tivation est, bien plus, l'at­trait de la natu­re avant une année citadine et... studieuse. L'envie de vivre un rythme pay­san et d'infliger à son corps quelques violen­ces salutaires. Dans la vigne, le travail est rude. Gravir les coteaux, le dos sans cesse courbé et parfois dans la boue, laisse sur les reins de dou­loureuses traces. Mais l'ambiance des vendanges vaut bien ces peti­tes souffrances.

Conseils-outils pour parler de géographie ?

Il faut des cartes, des images de paysages, toutes sortes de renseignements sur le climat, les cultures, l'industrie, les villes, etc. Choisis le sujet que tu pourras bien illustrer: les photos, des quartiers d'une ville de l'entreprise dans laquelle travaille quelqu'un que tu connais.

Comment faire pour intéresser les copains?

Ne parle pas trop! Méfie-toi: si tu connais bien le sujet, tu risques de donner trop de détails... Garde-les pour les questions qu'on te posera à la fin. Présente ton exposé comme un problème, ou comme un mystère à résoudre. Comment faire pour aménager un fleuve, construire une autoroute sans abîmer la nature? Que peut-on faire avec tous les déchets de sa ville? Comment expliquer que les figuiers et les mimosas poussent en Bretagne? Dans le village, beaucoup de gens sont partis habiter ailleurs: pourquoi?.. Tu peux commenter ton exposé par une question à ta classe: à votre avis, quelle est la région

française la plus étendue? Combien y a-t-il de touristes chaque année en France? Où cette photo a-t-elle été prise?

Pas de géographie sans carte

Tu dois toujours localiser l'end­roit dont tu parles. Montre Tou­louse ou l'Auvergne sur une carte de France, la Guyane sur un planisphère. Utilise des plans si tu veux parler des quartiers d'une ville, d'une usine, de la façon dont fonctionne une station de ski ou de tous les terrains de camping d'une ville de bord de mer. Exerce-toi à faire des croquis rapides au tableau pour montrer des emplacements ou des re­lations entre deux villes, deux régions, ou les pays d'où viennent les légumes du supermarché au mois de janvier.

N'attends pas le dernier moment pour rassambler des documents

On ne fait pas de la géographie avec des encyclopédies, mais en s'intéressant à ce qui se passe, partout et tout le temps. Si un sujet t'intéresse, par exemple les catastrophes naturelles, découpe toutes les informations que tu trouveras dans les journaux. Pense aux publicités des supermarchés, qui sont une mine de renseignements sur ce que la France achète. Les offices de tourisme te donneront gratuitement des dépliants qui te permettront de décrire les paysages d'une région ou les monuments d'une ville. Et les horaires de chemin de fer ou d'avion te fourniront de quoi parler des voyages.

Tu veux impressionner les copains

• Note soigneusement des chiffres: superficie, population, température de janviefou de juillet, vitesse du vent pendant une tempête, longueur des autoroutes ou des côtes françaises, rang de la France pour le tourisme ou le commerce du blé, etc. Ça n'est pas très important, mais ça fait beaucoup d'effet!

A la claire fontaine

À la claire fontaine

M'en allant promener

j'ai trouvé l'eau si belle

Que je m'y suis baigné

Il y a longtemps que je t'aime

Jamais je ne t'oublierai!

Sous les feuilles d'un chêne

Je me suis fait sécher

Sur la plus haute branche

Un rossignol chantait

Il y a longtemps qe je t'aime

Jamais je ne t'oublierai!

Chante, rossignol, chante

Toi qui a le cœur gai

Tu as le cœur à pleurer

Il y a longtemps que je t'aime

Jamais je ne t'oublierai!

J'ai perdu mon amie

Sans l'avoir mérité

Pour un bouquet de roses

Que je lui refusai

Il y a longtemps que je t'aime

Jamais je ne t'oublierai!

Je voudrais que la rose

Fut encore au rosier

Et que ma douce amie

Fut encore à m'aimer.

Il y a longtemps que je t'aime

Jamais je ne t'oublierai!

Une chanson française

L'Etat et l'économie

L'Etat joue en France un rôle économique important. Il est d'abord le premier employeur, le premier producteur, le premier client du pays comme le premier transporteur et le premier propriétaire foncier et im­mobilier.

L'État, qui définit les grandes orientations de la politique économi­que, s'est longtemps appuyé sur la planification, mise en place en 1947. Bien qu'incitative et non impérative, celle-ci a permis d'orienter les investissements vers les secteurs prioritaires, puis de favoriser la cons­truction des grandes infrastructures et l'aménagement du territoire. Le poids de l'Etat s'est d'abord renforcé en 1982 par une vague de natio­nalisations visant à moderniser l'appareil productif et à restructurer les entreprises. Le quart de l'industrie et 90% des dépôts bancaires pas­sent alors sous son contrôle.

L'arrivée d'une nouvelle majorité au pouvoir en 1986-1988, con­duit le gouvernement à privatiser une douzaine de sociétés. Les en­treprises ont, quant à elles, connu une forte concentration finan­cière. Celle-ci a conduit à la naissance de grands groupes. La tendance est cependant moins forte que chez bien des concurrents. La France ne compte en effet que neuf entreprises parmi les cent premières mondiales. La première entreprise française, TotalFinaElf,

ne se classe qu'au 28-rang mondial. Elles font généralement moins appel que la plupart de leurs concurrentes étrangères au marché boursier pour accroître leur capital. Alors que les grandes entreprises réduisent leurs effectifs, les PME (Petites et Moyennes Entreprises), plus souples et mieux adaptées aux changements rapides de stratégie, cons­tituent les nouveaux fers de lance de l'économie natio­nale. Près de la moitié des salariés de l'industrie sont désormais employés dans des entreprises de moins de 500 salariés et celles-ci réalisent 42% des ventes.

La Communauté euro­péenne, par des aides et des prêts, a contribué à la moder­nisation du réseau de trans­port, participant au finance­ment de grands ouvrages comme le tunnel de Puymorens, entre la France et l'Espagne. L'instauration de la libre concurrence et l'harmonisation des moyens techniques et juridiques ont aussi contribué à la modernisation des différents modes de transport. Par la libre circulation, la Communau­té a facilité le développement du tourisme au sein de l'hexagone. Elle a aussi dynamisé les secteurs de la banque et de l'assurance, en conduisant les sociétés françaises à se moderniser, à se regrouper pour faire face à la concurrence étrangère et à se lancer à l'assaut des marchés voisins.

La coopération européenne a également contribué à stabiliser les monnaies et à limiter les fluctuations de change préjudiciables à une saine concurrence indispensable au bon fonctionnement du Marché commun. La mise en place du Système monétaire européen en 1979, a permis dans un premier temps de fixer des marges de fluctuations étroites entre les monnaies et de déterminer une coopération entre les banques centrales des pays y participant.

La mise en place de l'euro, depuis le 1er janvier 1999, permet d'éli­miner les risques de change et les frais de conversion monétaire, pour le plus grand bénéfice des particuliers et des entreprises. L'Union éco­nomique et monétaire constitue aujourd'hui, pour la France et ses par­tenaires, un élément fondamental pour conforter la construction euro­péenne. L'application du principe de la libre circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux, développé en 1993 dans le cadre du marché unique, a ouvert aux entreprises françaises un espace peuplé de 376 millions de consommateurs et profité à tous les secteurs de l'économie nationale.

La Politique agricole commune, a constitué pour la France un fac­teur essentiel de modernisation. Le Fonds européen d'orientation et de garantie agricole, octroie des aides importantes à l'aménagement de l'espace rural, à la modernisation des exploitations et à la bonifica­tion des terres. Il accorde aussi un soutien régulier à l'agriculture des montagnes et des autres régions défavorisées. La France, premier pays agricole européen, bénéficie chaque année de plus de 8,4 milliards d'euros (9 milliards de dollars) d'aides diverses.

Dans le domaine industriel, la libre circulation des marchandises et des capitaux a tout particulièrement stimulé les entreprises. Il en a résulté des taux d'investissement plus élevés, une forte concentration financière et la multiplication des filiales à l'étranger.

Chiffres et données

Échanges extérieurs

Export: La France est le quatrième exportateur de biens (principalement biens d'équipement) dans le monde. L'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni, la Belgique, le Luxembourg, l'Espagne ainsi que les Etats-Unis sont ses principaux clients. L'économie française par secteurs

AcRICULTURE

Elle assure 22% de la production to­tale des quinze pays membres.

EnER6IE

La France a vu sa situation énergéti­que se développer considérablement, surtout grâce à l'essor de la produc­tion d'électricité d'origine nucléaire qui la place aujourd'hui au second rang mondial pour ce type d'énergie. Mal­gré ses faibles ressources, la France parvient à assurer 51% de ses besoins énergétiques. Industrie

Elle a connu une concentration ac­célérée de ses entreprises et un essor rapide de ses investisse­ments directs à l'étranger. Les entreprises françaises contrôlent aujourd'hui 15 788 filiales hors de l'hexagone et elles y emploient

2 548 000 personnes. L'ensemble de l'industrie manufacturière con­naît un bon développement depuis quelques années, grâce au savoir-faire français dans les différents secteurs des industries tradition­nelles comme la construction auto­mobile, le matériel ferroviaire, la haute couture et les industries agro-alimentaires, mais aussi le succès des technologies de pointe telles que la filière électronucléai­re, les télécommunications et la construction aéronautique et spa­tiale.

Les branches d'activité En France, plus de 26 millions de per­sonnes travaillent ou cherchent un emploi. Elles sont réparties en trois catégories de métiers: les secteurs. Le secteur primaire regroupe les activités en rapport avec le prélève­ment des ressources terrestres (agriculture, pêche, mine). Le sec­teur secondaire conserne les indus­tries qui fabriquent des objets (usi­nes d'automobiles...). Le secteur tertiaire rassemble les métiers qui offrent des services aux personnes (commerce, distribution).

La France dans le monde: les données clefs

Avantages fiscaux pour les entreprises Charges sociales

Fiabilité des paiements inter-entreprises Principaux secteurs d'activité

Grandes entreprises présentes

Machines, agro-alimentaire, transport, aéronautique, servi­ces, chimie, métallurgie, textile Total, Axa, Carrefour, Vivendi Universal, Peugeot, EDF, Fran­ce Télécom, Renault

Travailler en France

Conditions de travail

*•••

Conditions de vie

*••*

Climat

*** (océanique)

Données macro-économiques

Monnaie actuelle

Euro

Population (en millions d'habitants)

60

Densité démographique (habitants au km2)

110

Espérance de vie moyenne

80 ans

Part des diplômés de l'enseignement

supérieur

23,7%

Taux de croissance

1.2

Taux d'inflation

2,4

Taux de chômage

9,4%

La politique économique de développement

Tout comme les autres pays industriels, la France connaît de 1945 à 1974 une période de croissance — les «Trente Glorieuses» — qui lui permet de remettre sur pied son économie et de sortir de son isole­ment commercial. La crise des années trente et la seconde Guerre mondiale ont laissé l'économie française exsangue. En 1945, les infras­tructures sont détruites, les finances ruinées et le commerce extérieur anéanti.

De 1945 à 1958, le pays se lance dans la reconstruction et en parti­culier la modernisation de son appareil industriel. L'Etat joue alors un rôle essentiel par le biais de la planification et de l'extension du sec­teur public. Il prend le contrôle des grandes banques, des charbonna­ges, de la distribution du gaz et de l'électricité et d'une partie de l'in­dustrie, en nationalisant des entreprises comme Renault. Il bénéficie par ailleurs de l'aide américaine, octroyée dans le cadre du plan Mars­hall. Les pouvoirs publics donnent dans un premier temps la priorité aux transports, à la production énergétique et à l'industrie lourde.

Dès 1948, le niveau de production d'avant-guerre est atteint et le besoin de main d'œuvre est tel que le plein emploi est assuré. Le pays entre dans la société de consommation et la forte croissance démogra­phique soutient la demande intérieure.

Sur le plan commercial, la France demeure cependant assez isolée dans le cadre de son ancien empire colonial. De 1958 à 1973, la crois­sance s'accélère. Les en­treprises privées pren­nent le relais de l'Etat dans l'investissement et connaissent une premiè­re vague de concentra­tions. Elles profitent du faible coût de l'énergie et des matières premiè­res et les dévaluations de la monnaie nationale permettent de maintenir leur compétitivité sur les marchés extérieurs en dépit d'une inflation française supérieure à celle de nombreux con­currents. Dans le même temps, le pays connaît une large ouverture commerciale à la suite de la décolonisation et surtout de l'adhésion à la Communauté européenne du charbon et de l'acier en 1951, puis à la Communauté économique européenne en 1957.

En 1973, les pays de la zone franc, c'est-à-dire les anciennes colo­nies, ne représentent plus que 3,5% des importations et 5,1% des ex­portations nationales. Les pays industrialisés, en revanche, assurent plus de 76% du commerce extérieur de la France.

L'agriculture et l'industrie poursuivent leur modernisation. L'Etat dé­veloppe les infrastructures de transport, notamment autoroutières, et soutient de grands programmes industriels dans la construction aéro­nautique et la filière nucléaire. Par ailleurs, le déséquilibre économi­que entre Paris et la province s'atténue grâce à la décentralisation in­dustrielle et à la mise en place d'une politique d'aménagement du territoire.

Les Trente Glorieuses prennent fin avec l'instabilité monétaire qui se développe après 1971 à la suite de la suppression de la converti­bilité du dollar en or et surtout du premier choc pétrolier de 1973. Une nouvelle hausse brutale du pétrole survient en 1979 et elle est amplifiée par le renchérissement du dollar. La facture énergétique de la France passe de 2,1 milliards d'euros (2,3 milliards de dollars) en 1972 à 28,5 milliards (31 milliards de dollars) en 1984.11 faut at­tendre 1985 pour voir baisser le prix du baril et le cours du billet vert, ce qui allège la contrainte extérieure. Pour améliorer leur compéti­tivité, les entreprises augmentent leur productivité et réduisent les effectifs.

Jusqu'à la fin des années 80, le pays doit aussi faire face à une forte inflation, qui pèse sur les prix pour les biens de consommation cou­rants. Certains secteurs industriels tels que le textile, les chaussures, les jouets, la sidérurgie et les appareils électroniques ont souffert de cette concurrence. Il en résulte un véritable drame social comme le montrent les taux de chômage élevés qui s'imposent alors dans les vallées textiles des Vosges ou dans les anciens bassins sidérurgiques de Valenciennes et de Longwy.

Ces dernières années, la France a enregistré une sensible amé­lioration de la plupart de ses indicateurs économiques, ce qui lui a permis de répondre aux critères définis par le traité de Maastricht pour participer l'union monétaire dès 1999 aux côtés de dix autres partenaires. Les carnets de commande s'accroissent et les stocks se reconstituent. L'inflation de la France, qui a été longtemps supérieu­re à celle des principaux partenaires commerciaux, est désormais ju­gulée. C'est le résultat d'un long consensus et d'une politique conti­nue de stabilité des prix menée depuis plus d'une décennie par les gouvernements successifs, quelle que soit la majorité au pouvoir. Les remarquables résultats du commerce extérieur constituent un autre indicateur favorable de l'économie nationale. Le chômage, en revan­che, demeure un grave problème économique et social. Les déficits publics constituent un autre problème d'envergure. Le déficit bud­gétaire reste élevé, comme dans les pays voisins.

Le secteur primaire

Le prélèvement des ressources du sous-sol

Les forêts

La France est l'un des pays d'Europe les plus boisés. Les forêts cou­vrent près d'un quart du territoire. En France, la forêt s'étend sur 16 mil­lions d'hectares, soit 29% du territoire national.

Elle n'est plus naturelle, ce sont les hommes qui l'ont plantée et qui l'entretiennent, après l'avoir défrichée pour utiliser son bois et dégager des espaces pour les cultures. En un siècle, la surface des forêts a été multipliée par deux. Elle a recouvert peu à peu les terres agricoles qui n'étaient plus ex­ploitées. Les forêts de plaines sont essentiellement composées de chênes, de hêtres et de robi­niers.

La région Ile-de-France pos­sède certaines forêts parmi les plus anciennes de France: Chan­tilly, Fontainebleau, Rambouillet et Marly. Autrefois, les rois aimaient y chasser le sanglier, le cerf et le chevreuil.

Les forêts de montagnes sont très diversifiées. Au pied

de la montagne, le chêne et le hêtre dominent. Entre 1000 et 2000 m, on ne trouve plus que des arbres à feuilles persistantes, comme l'épicéa, le sapin et le mélèze. Au-delà de 2000 m, il fait trop froid rien ne pousse.

Dans les forêts méditerranéennes le sol est très sec. Les arbres doi­vent résister à la chaleur et pousser sur des sols calcaires. Les plus résis­tants sont les pins: pins maritimes, pins parasols et pins d'Alep. Les forêts les plus importantes se trouvent sur les hauteurs des massifs anciens de l'Estérel et des Maures, dans le Midi. La forêt des Landes est créée pour arrêter les tempêtes de sable.

La forêt de pins des Landes de Gas­cogne a été plantée, au XDCe siècle. Cet­te forêt du sud-ouest de la France est l'une des régions forestières les plus im­portantes d'Europe: elle s'étend sur 14 000 km2.

Sans les agriculteurs la France se­rait presque entièrement couverte de forêts. En dépit de son étendue, la fo­rêt française ne livre que 33 millions de m3 de bois par an. Cette production ne suffit pas aux besoins du pays et la ba­lance commerciale du bois et des pro-

duits dérivés enregistre un déficit annuel de plus de 2,44 milliards d'euros. Cette déficience s'explique en partie par l'extrême morcel­lement des forêts. En effet, l'État et les communes ne contrôlent que 4,4 millions d'hectares, surtout situés dans le Bassin parisien, la vallée de la Loire et le nord-est du pays. Ces forêts sont gérées par l'Office national des forêts et remarquablement exploitées. Il n'en est pas de même des 10 millions d'hectares restants, qui sont entre les mains de 3,8 millions de propriétaires privés dont les deux tiers possèdent moins d'un hectare.

PROVERBES

L’A r g e n t:

L'avare crierait famine sur un tas de blé.

L'avare et le cochon ne sont bons qu'après leur mort.

B o n t é:

Un homme est bon s'il rend les autres meilleurs.

Conscience:

On peut laver sa robe et non sa conscience

Ingratitude:

Faire du bien à un cochon, et il viendra chier sur ton balcon.

Egoïsme:

Qui mange seul s'étrangle seul.

E s p o i r:

Au royaume de l'espoir, il n'y a pas d'hiver. Tant que je respire, j'espère.

F e m m e s:

Le femme est la clef du ménage.

Vieille viande fait bonne soupe.

Il faut chercher une femme avec les oreilles plutôt

qu'avec les yeux.

C'est peu de se lever le matin, il faut encore arriver à l'heure.

F 1 a tt e r i e:

Le compliment exagéré est pire qu'une injure.

F o r c e s:

Dans un étang, il n'y a pas place pour deux

dragons.

Quand un blanc a pété, c'est le nègre qu'on

met dehors.

Ho m m e s:

Tout homme abrite en lui une bête sauvage.

Etre homme est facile, être un homme est difficile.

La pêche

Avec des livraisons annuelles d'environ 850 000 tonnes, la France se place au quatrième rang de l'Union européenne. Pratiquée sur des bateaux de petite taille à proximité des côtes, elle est très active en Bretagne et en Méditerranée. Livrant des poissons frais, cette pêche connaît un regain d'activité depuis quelques années.

La pêche industrielle, qui mobilise des bateaux de gros tonnage dotés d'équipement sophistiqués pour la recherche du poisson et sa conservation, anime les grands ports spécialisés comme Boulogne, Lorient et Çoncarneau. Ces navires effectuent le plus souvent des sor­ties d'une ou deux semaines.

La pêche française connaît depuis deux décennies de graves diffi­cultés. Les prises stagnent et le déficit commercial se creuse. Les pro­blèmes tiennent à l'épuisement des ressources, à la pollution de cer­taines eaux littorales et à une concurrence accrue émanant des pays industriels comme de ceux du tiers monde.

Par ailleurs, la mise en place de la zone économique exclusive de 200 milles a privé les navires français de certains champs de pêche tra­ditionnels, ce qui les a conduits à se diriger vers les eaux froides de l'océan Arctique et vers les eaux tropicales de l'Atlantique.

L'adoption en 1983 d'une politique européenne de la pêche a per­mis de mettre en place un certain nombre de mécanismes visant à éviter l'épuisement des champs de pê­che communautaires, à régulari­ser le marché du poisson, à con­clure des accords avec des pays tiers. L'État lui-même a adopté des mesures financières pour at­ténuer la crise sociale qui a tou­ché les ports bretons. Par ailleurs, l'aquaculture connaît un essor remarquable. Les huîtres sont surtout produites sur les lit­toraux charentais, bretons et

normands, ainsi que dans le bassin d'Arcachon. Les moules provien­nent de la baie de l'Aiguillon, de la rade de Brest et la baie du Mont Saint-Michel. Les productions se diversifient depuis deux décennies avec la mise en place de nombreux élevages, comme ceux de saumons et de truites de mer en Bretagne ou de bars dans l'étang de Thau, sur la côte languedocienne.

Chiffres et données

En 2000,21000 marins pêcheurs embarqués sur 6 000 navires ont mis en vente environ 600 000 tonnes de produits de la mer, plus de 230 es­pèces différentes. Le tout représen­te un chiffre d'affaires de l'ordre de 1 milliards d'euros. 380000 ton­nes (850 millions d'euros) correspon­dent à de la pêche fraîche. 220000 tonnes (150 millions d'euros) ont été débarquées sous forme congelée.

La consommation totale des pro­duits de la mer en France est de 1750000 tonnes (3,6 milliards

d'euros) soit une consommation d'en­viron 29 kg par habitant. En 2001, les ménages ont acheté 260 000 tonnes de poissons, coquillages, crustacés frais pour un montant de 2,1 milliards d'euros. Ces achats ont été répartis comme suit: 58% pour les Grandes et Moyennes Surfaces (GMS); 42% pour les poissonniers (en boutique ou sur les marchés) et les ventes direc­tes. En 2001, les restaurants ont acheté 123 000 tonnes de poissons, coquillages et crustacés frais.

Les techniques de la pêche

Les techniques de pêches employées par les marins pêcheurs dépendent de la zone de pêche (zone côtière, large) et de l'espèce pê-chée (taille, lieu et mode de vie).

Le chalut est un filet en forme d'enton­noir traîné derrière le bateau. C'est l'engin de pêche le plus employé.

Le filet droit est formé d'une nappe rec­tangulaire très longue tendue vers le haut par des flotteurs et vers le bas par une cor­de lestée. Les poissons migrateurs (merlu, lingue, lieu jaune...) vont se prendre par les ouïes dans les mailles de la nappe qui

fait obstacle à son passage. Un filet tré-mail ou trémail est constitué de 3 nappes de filet dans lesquelles le poisson s'emmêle. Il est surtout utilisé pour captu­rer les poissons vivants près du fond (sole, alose, lamproie, mulets...).

Lasenne coulissante est un filet rectan­gulaire dont la bordure supérieure est mu­nie de flotteurs et la partie inférieure est les­tée et possède des anneaux dans lesquels passent un filin. Lorsque le bateau a ter­miné de mettre en place la senne en faisant un cercle autour du banc de poissons, le fi­lin permet de refermer la poche. On pêche ainsi les espèces pélagiques (thon, sardine, anchois...) qui vivent dans les eaux super­ficielles ou entre deux eaux.

Un casier est un engin déforme très va­riée, constitué d'un treillis végétal, métalli­que ou plastique, monté sur une armature et muni d'entrées plus ou moins coniques. Il sert à piéger les crustacés (tourteaux, ho­mards, étrilles, crevettes, langoustes).

Pêcher à la ligne permet de capturer le poisson avec un fiameçon garni d'un appât ou d'un leurre.

La palangre est une longue ligne sur toute la longueur de laquelle pendent des

Savez-vous que ?

Les poissons à chair grasse possèdent des acides gras polyinsaturés qui diminuent les risques d'athérosclérose. Mieux, les personnes qui ont déjà eu des problèmes cardiaques peuvent diminuer les risques de ré­cidive en consommant ce type de poissons et prévenir ainsi la réobstruction des artères. Toutes les espèces sont pauvres en cholesté­rol! Il ne faut donc pas hésiter à consommer de poissons à chair grasse.

Les poissons se différencient selon leur teneur en lipides, poissons maigres

bar, barbue, cabillaud, carrelet, congre, colin, daurade, églefin, éperlan.grondin, haddock, lieu, limande, lotte, merlan, mo­rue, raie, roussette, saint pierre, sardine, sole, tacaud. vive poissons gras

anchois, anguille, civelle, hareng fumé, sau­mon, thon

La quantité de protéines contenue dans la chair de différents poissons est à peu près équivalente à celle de la viande. Ces protéines sont indispensables au renouvellement cellulaire.

Le Poisson est un réservoir de vitamines:

A — Participe au mécanisme de vision, aide à lutter contre les infections, favorise la croissance, conserve le bon état de la peau et des muqueuses (œufs de pois­sons, poissons, huile de foie de morue et de flétan).

B2 (riboflavine) — Fixe le fer dans le sang, règle la digestion, stimule l'action de l'insuline.

B3 ou PP (niacine) — Indispensable au système digestif, à la peau, à la circulation du

sang. Réduit la tension et le taux de cholestérol.

avançons (fil plus fin garni d'hameçons). Elle peut mesurer plusieurs kilomètres et porter des milliers d'hameçons. A partir de cette technique de nombreuses adapta­tions ont été créées en fonction des espè­ces et des quantités recherchées: ligne à la main (bar, tacaud, lieu jaune, dorade, merlu, maquereau), ligne de traîne (bar, germon), palangre de fond (requin, rous­sette, raie, congre, lingue, dorade, gron­dins, merlan).

B9 — Indispensable à la formation des globules rouges. Importante pour la reproduc­tion et h croissance. Vitamine anti-anémique (saumon, huîtres). B12 (cobalamine) — Indispensable à la synthèse des cellules sanguines, et elle agit aussi sur les neurones. Cest une vitamine anti-anémique {poissons, crustacés). D — Régularise le métabolisme du calcium et du phospore assurant un développement normal du squelette: lutte contre le rachitisme. Bonne pour la peau, le cœur, le stress {poissons gras, huile de foie de morue et de flétan).

F — Indispensable pour la synthèse de la lécithine, la myéline et les prostaglan-dines (huile de flétan).

Les poissons sont particulièrement riches en iode, en phosphore, en potassium et en sodium. Ils apportent également de bonnes quantité de fer et de cuivre.

Minéraux

Iode — Nécessaire à la formation des hormones thyroïdes qui régulent le taux méta­bolique.

Phosphore — Nécessaire à la solidité du squelette. La source immédiate d'énergie dans les tissus musculaires.

Potassium — Fondamental pour le métabolisme cellulaire, pour la synthèse des protéi­nes et des sucres et pour l'excitabilité nerveuse et musculaire (le rythme cardiaque) (thon, sardine).

Sodium — Détermine l'équilibre de l'eau entre l'intérieur et l'extérieur des cellules. Fer — Sert à la synthèse d'hémoglobine (renouvellement des globules rouges).

Quand et Comment manger du poisson?

3 ou 4 fois par semaine et varier les espèces!!!

L'Histoire de la pêche

C'est au Moyen-Age que la technique de l'élevage des poissons d'eau douce s'est dé­veloppée en France par l'intermédiaire des moines. Ce savoir-faire était déjà connu des Chinois, des Egyptiens et des Romains.

Ce n'est que vers la fin du XIXe siècle, en 1866, quelasalmoniculturea véritablement pris son essor grâce à deux pêcheurs vosgiens: Messieurs Remyet Gehin qui mirent au point la reproduction artificielle des Truites.

La Truite appartient à la famille des salmonidés. C'est un poisson Carnivore, rusé et très exigeant: elle vit en eaux vives et fraîches (inférieures à 18°), riches en oxy­gène, et fuit la pollution. Près des estuaires, la Ti une migre parfois en mer mais elle revient toujours se reproduire en eau dou­ce dans sa rivière d'origine.

LA TRUITE ARC-EN-CIEL Cette espèce introduite en Europe à la fin du XIXe siècle, est oiiginaiie d'Amérique de l'Ouest. C'est aujourd'hui la plus répandue en France.

LA TRUITE FARIO C'est l'espèce autochtone des rivières. Elle est facilement reconnaissable grâce à sa robe parsemée de points rouges. En­core peu domestiquée et sensible au stress, elle demande beaucoup d'atten-

tion et elle est destinée essentiellemen tau repeuplement des rivières.

SAUMON DE FONTAINE Originaire de l'Est canadien et intro­duit en Europe à la fin du XIXe, l'Omble de Fontaine est une espèce fragile, peu abon­dante en France. De couleurs vives, on le trouve dans des régions de moyenne alti­tude, dans des eaux ne dépassant pas 16°C.

L'OMBLE CHEVALIER Naturellement réparti au niveau du cercle Arctique et jusqu'aux grands lacs Al­pins, l'Omble Chevalier est plus délicat à élever que ses confrères.

Le bateau blanc

Refrain:

Viens je t'emmène sur l'océan

Viens je t'emmène.au gré du vent

Vers la lumière du soleil levant

Viens je t'emmène sur mon bateau blanc

La vie est belle profitons-en

Plus de querelles plus de tourment

A quoi ça sert de se tuer

Et défaire toutes ces guerres, de dévaster?

La vie est courte, profitons-en Pour faire la route vers l'océan

Sans un détour sans hésiter Et nous voguerons toujours vers l'amitié!

La vie est douce, profitons-en Le vent nous pousse dans les haubans

Prends-moi la main, prends moi le cœur, Nous n'attendrons pas demain pour le bonheur!

Une chanson française

Les ressources énergétiques et minérales

Le relief, la géologie et le climat confèrent à la France d'excellentes potentialités agricoles. Les bons sols abondent dans la plupart des ré­gions, à l'image des terres à limons du Bassin parisien, des sols bruns des forêts atlantiques ou de la terra rossa des régions méditerranéennes.

Si le sous-sol français fournit en abondance des matériaux de cons­truction (gravier, sable, calcaire pour les cimenteries) et des matières premières (kaolin, talc, soufre, sel, potasse), il est pauvre en produits énergétiques et en minerais. La production de houille est en recul cons­tant et toutes les mines doivent fermer avant 2005. Les ressources en hydrocarbures sont encore plus limitées (2,1 millions de tonnes de pé­trole et 2,9 millions de m3 de gaz naturel) et couvrent moins de 5% des besoins nationaux. Le pays est mieux pourvu en uranium, avec une pro­duction annuelle de près de 1000 tonnes. La France dispose aussi d'un bon potentiel hydroélectrique, mais l'équipement du pays est achevé. En ce qui concerne les minerais métalliques, seul le nickel de Nouvel­le-Calédonie est abondant.

Chiffres et données

Les matières premières

Le sous-sol français fournit du minerai de fer (essentiellement en Lorraine); de la bauxite (en Proven­ce); de la potasse (en Provence); du soufre (provenant de la désulfura-tion du gaz de Lacq); du sel (Lorrai­ne). La production de minerai de cui­vre, de plomb, de zinc est négligeable. La production de l'en­semble des matières premières est en régression. La sidérurgie

Avec une production annuelle de près de 20 millions de tonnes d'acier, la France se classe au 88 rang mon­dial et au 3e rang européen. Une ving­taine de hauts fourneaux produisent 14 millions de tonnes de fonte. Usi­ner et Sacilor qui produisent la pres­que totalité de l'acier courant sont sous contrôle de l'État depuis 1981.

L'aluminium

La production d'aluminium (11e rang mondial) est contrôlée par le groupe Pechmey-Ugine-Kuhlmann, nationalisé en 1981. La bauxite est transformée en alumine dans 4 usi­nes: agglomération marseillaise (2 usines), Sardanne et Salindres. L'électrolyse s'est fixée dans les régions riches en hydro-électricité (Alpes, Pyrénées) et à Noguères, où la première usine du Marché commun est alimentée par une centrale ther­mo-électrique fonctionnant au gaz naturel de Lacq. La chimie de base

Elle produit environ 20 000 ton­nes, la chimie organique 10 000, la parachimie 3000 t. Elle est domi­née par de grandes entreprises comme l'Air liquide et Rhône-Pou­lenc.

L'agriculture

La Gaule était réputée pour son blé, ses fromages, sa charcuterie... et ses tonneaux. Les Gaulois auraient inventé une sorte de moisson­neuse. La France est restée un grand pays agricole, la deuxième puis­sance agricole du monde après les Etats Unis.

La réussite de l'agriculture française résulte de la Politique agricole commune européenne, qui assure un large soutien à la production et contribue à la modernisation des campagnes par le drainage ou la construction de chemins ruraux.

Dès 1992, la Politique agri­cole commune s'est orientée vers une baisse des prix ga­rantis pour les rapprocher des cours mondiaux afin de faci­liter les exportations. Elle multiplie par ailleurs les aides en faveur des petits exploi­tants et encourage le dévelop­pement d'une agriculture ex-tensive, plus respectueuse de l'environnement. Enfin, pour freiner la désertification de certaines régions rurales, elle prône l'essor de la pluriactivité des exploitants en accordant notamment des aides à la promotion de l'agritourisme. L'agriculteur français de l'an 2000 res­te certes avant tout un producteur, mais il est appelé à jouer un rôle sans cesse croissant dans l'équilibre écologique du monde rural.

L'industrie agro-alimentaire est le premier client de l'agriculture. Point fort de l'économie française, près de la moitié de son chiffre d'af­faires provient de la transformation des produits d'origine animale (in­dustrie des viandes et produits laitiers); les secteurs des boissons et alcools, fruits et légumes et produits pour animaux enregistrent de bonnes performances. L'industrie agro-alimentaire est un marché très ouvert à l'exportation.

La France vient en tête pour les vins de qualité. Ces derniers sont produits dans des régions bien délimitées dont la production bénéfi­cie d'une Appellation d'origine contrôlée. Il s'agit notamment de la Champagne, du Bordelais, de la Bourgogne, du Val de Loire et de la vallée du Rhône. D'autres vignobles comme ceux d'Armagnac et de la région de Cognac servent à la fabrication d'eaux-de-vie renommées. Quant au Languedoc, qui livre surtout des vins de table, il a entamé une grande restructuration et s'oriente vers une amélioration de la qualité de ses productions.

L'élevage

La France figure aussi au premier rang de l'Union européenne pour la production de viande. Elle possède le premier cheptel bovin, avec 20,6 millions de têtes. Le troupeau est largement concentré dans les régions océaniques de l'Ouest, où l'humidité favorise la pousse de l'herbe, comme la Normandie, la Bretagne, les Pays de la Loire et Poitou-Charentes. Il est aussi présent dans les moyennes montagnes humides comme le Jura et les Préalpes du Nord. Toutes ces ré­gions privilégient la production laitière. Cette dernière, toujours régulée dans le cadre des quotas européens visant à lutter contre la surproduction, permet à la France de figurer dans les pre­miers rangs mondiaux pour le fromage et le beurre. Ces régions assurent aussi une large part de la production de viande bovine, mais l'engraissement des bêtes est concentré dans les pays

d'embouche disposant de grasses prairies, comme le Charolais et la bordure limousine du Massif Central.

Le cheptel porcin figure au second rang européen.

L'aviculture a connu une évolution comparable et les grandes bat­teries d'élevage hors sol se sont multipliées dans l'Ouest et le Sud-Ouest.

Cependant, pour répondre aux exigences des consommateurs, des élevages fermiers se spécialisent dans des productions de qualité, ga­ranties par des labels, notamment pour la production de foie gras en Alsace et dans le Sud-Ouest, ou de poulets, comme en Bresse.

L'élevage ovin connaît une certaine reprise depuis deux décennies. Il profite toutefois de la demande accrue en viande et en fromages, com­me celui de roquefort.

Par ailleurs, l'irrigation et le drainage se développent rapidement, en particulier dans le Sud-Ouest et dans le Bassin parisien. Plus éten­dues, les exploitations sont aussi mieux équipées. La France compte aujourd'hui 1 310 000 tracteurs et de nombreux agriculteurs en possè­dent plusieurs. De nouveaux matériels apparaissent sans cesse, com­me les machines à tailler la vigne.

Les progrès de l'agriculture traduisent aussi le recours croissant à la chimie. La consommation d'engrais a été multipliée par six depuis 1950 et l'usage massif des produits phytosanitaires a permis d'élimi­ner la plupart des maladies et des plantes parasites qui affectaient les récoltes. Les vaccinations, le contrôle laitier et la sélection des races grâce à l'insémination artificielle contribuent à l'augmentation des rendements en lait comme en viande et à une meilleure qualité des produits.

Chiffres et données

Les industries agro-alimentoirer

représentent un secteur qui prend une place grandissante dans l'écono­mie nationale. En raison de la gran­de diversité des activités (meune­rie, semoulerie, fabrication de pâtes alimentaires, biscuiterie, bis-cotte-rie, aliments diététiques et de régi­me, entremets et desserts instan­tanés, alimentation animale) et malgré la concentration des produc­teurs de matières premières, on dé­nombre plus de 4000 entreprises de plus de 10 salariés (80% des entre-

prises comptent de 10 à 100 sala­riés). Les principales firmes sont: le groupe BSN (Gervais-Danone, Evian, Kronenbourg, Panzani), Sodi-ma (lait), Socopa (viande), AAoët-Hennessy-Louis Vuitton (cognac, Champagne), Saint-Louis-Lesieur (sucre, huile...). Ces industries, dis­persées, se localisent dans les zo­nes portuaires (Nantes, Bordeaux, Marseille), aux abords des grandes villes, dans les régions agricoles (vallée du Rhône: conserveries de fruits et de légumes).

Les séréales

Les productions végétales assurent un peu plus de la moitié des recettes agricoles. Les céréales viennent toujours en bonne place tant pour la production que pour les exportations. Avec 36 millions de ton­nes de blé, la France se classe au 4e rang mondial et au 1er rang dans l'Union européenne. Cette céréale privilégie les terres riches du Bas­sin parisien, du Berry et du Toulousain. Avec 17 millions de tonnes en 1997, le maïs devance désormais l'orge dont la production stagne depuis une décennie. Les autres céréales, que ce soit l'avoine ou le seigle, déclinent rapidement. Les oléagineux et les protéagineux, en revanche, soutenus par une forte demande industrielle, se sont éten­dus depuis une quinzaine d'années. Le colza, surtout présent au nord de la Loire, et le tournesol, cultivé dans le Sud-Ouest et le Bassin pa­risien, assurent l'essentiel des livraisons. Plus récemment, le soja s'est développé structures de production, mais aussi les hommes et les mentalités.

Par ailleurs, la main-d'œuvre qualifiée présente des coûts salariaux inférieurs de 25% à ceux de l'Allemagne, le premier partenaire commercial, ce qui contribue à l'implantation de nombreuses fir­mes étrangères sur le sol national, notamment en Lorraine et en Al­sace. Si l'écart des salaires est dé­favorable avec l'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni, ce handicap est compensé, en totalité ou en par­tie, par une productivité plus éle­vée. La situation est plus délicate par rapport aux pays en voie de développement, qui offrent des coûts de production parfois tren-

te à cinquante fois inférieurs à ceux des entreprises françaises.

Renforcer les capacités d'innovation, investir dans les nouvelles technologies et se redéployer vers les marchés porteurs sont désor­mais les mots-clés de la réussite économique pour les entreprises françaises.

Savez-vous que ?

Le Français est jardinier essentiellment et au plus haut de-grès, a dit Keyserling. En cultivant son jardin le Français, ce paysan devenu homme du monde a le sentiment de se réali­ser pleinement. Dans un univers bien défini, à la mesure de l'homme, il se plaît à pratiquer la culture, dans tous les sens du terme. Car à ses yeux, un homme se cultive comme un jardin: attentivement, amoureusement.

Texte 1

* Un jour Lamartine qui avait rencontré un aveugle dans les champs, en­tra en conversation avec lui. Le poète demanda à l'infirme pourquoi il supportait si gaiement son malheur. La réponse de l'aveugle fut charmante: «Pour moi, entendre c'est voir, dit-il... je vois chanter l'alouette le matin, dans le ciel, et le rossignol, le soir sous la lune. Je vois les lézards glisser sur les pierres tièdes, je connais le vol de toutes les mouches et de tous les papillons dans l'air autour de moi, la marche de toutes les petites bêtes sur les herbes ou sur les feuilles au soleil C'est mon calendrier à moi. Je me dis: „ Voilà le coucou qui chante: c'est le mois de mars et nous allons avoir chaud; voilà le merle qui siffle: c'est le mois d'avril; voilà le vol lourd du hanneton: c'est la Saint-Jean; voilà le chant aigu de la cigale: c'est le mois d'août; voilà la grive: c'est la vendange, le raisin est mûr; voilà les corbeaux: l'hiver est proche"».

*Le poète aima beaucoup la réponse, pleine de sagesse, que l'aveugle lui avait faite, et il n'oublia point de la raconter dans ses Souvenirs.

Texte 2

"Les écrivains nous ont souvent raconté des histoires de bêtes. Qui ne con­naît les fables de La Fontaine, pleines de bêtes à plumes ou à poils; de bêtes, qui servent à l'homme ou qui lui nuisent, d'animaux domestiques et d'ani­maux sauvages? Ainsi le lièvre et le lapin, le loup et l'ours, le renard, la cigo­gne et tant d'autres. Mais les our set et les loups se font rares, même dans les montagnes. Mais ils vivent dans les contes et les légendes: vous avez lu, peut-être, l'histoire de la chèvre de M. Seguin.

Cette chèvre en avait assez d'être attachée dans un clos, elle voulait être li­bre... Un jour elle gagna la montagne. Mnis, là, elle rencontra le loup:

«...Alors le monstre s'avança et les petites cornes entrèrent en danse. Ah! la brave chevrette! Plus de dix fois elle força le loup à reculer. Pendant ces trêves d'une minute, la gourmande cueillait encore un brin de sa chère herbe, puis re­partait au combat, la bouche pleine... Cela dura toute la nuit. De temps en temps, la chèvre de M. Seguin regardait les étoiles danser dans le ciel clair et elle se di­sait: Oh! pourvu que je tienne jusqu'à l'aube!... L'une après l'autre, les étoiles s'ef­facèrent, puis le chant d'un coq monta d'une ferme. Enfin! s'écria la pauvre bête qui n'attendait plus que cela pour mourir. Et elle s'allongea par terre, dans sa belle fourrure blanche toute tachée de sang. Alors, le loup se jeta sur la petite chèvre et la mangea!»

par Alphonse Daudet

Fleurs et arbres de France

Vous êtes, Monsieur, originaire du Sud-Ouest, je crois?

Oui, je suis né à deux pas de la côte plate de l'Atlantique; quand j'étais enfant, je ne connaissais que les pins au feuillage sombre, et les fougères qui poussent à leur pied, dans le sable. Mais quand j'eus quitté ma petite patrie, une végétation nouvelle se montra à moi: pommiers normands: cerisiers qui bordent les routes d'Alsace; pêchers qui ornent de leurs fleurs roses la vallée du Rhône....Sans parler des orangers et des oliviers de la Provence, ni des châtaigniers du Massif Central. Et partout des fleurs: pâquerettes blanches, boutonsd'or, bleuets, coquelicots rou­ges des champs et des prés; roses des jardins, aux brillantes couleurs. Et puis il y a les longs peupliers, dans les régions humides, sur les bords des rivières et des ca­naux; les sapins des Vosges, les chênes et les hêtres, les plus majestueux des ar­bres, dans les grandes forêts de l'Ile-de-France... C'est dans ces forêts que le roi saint Louis vint, jadis, rendre la justice à son peuple. Dès le Moyen Age, les petits Français retinrent l'image du bon roi, assis sous un chêne, au milieu des paysans et des bourgeois... Aujourd'hui, ces forêts font le bonheur des Parisiens quiyvont le dimanche respirer l'air pur et cueillir la violette, le muguet aux clochettes blan­ches et le champignon, couleur de feuille morte.

(tiré du Mauger «Cours de la langue et de Civilisation françaises»)

Le secteur secondaire

Les industries

Jusqu'en 1975, l'industrie employait un Français sur deux dans les usines. Puis, les robots ont commencé à remplacer le travail des hom­mes et la concurrence d'autres pays industrialisés s'est faite de plus en plus forte. Certaines activités (textile, sidérurgie) disparaissent peu à peu en France, de nouvelles industries (informatique, aérospatial...) sont apparues.

La France est actuellement très avancée technologiquement, notam­ment grâce aux entreprises qui travaillent dans les domaines de la re­cherche (médicaments, conception de nouveaux produits...) et dss nouvelles technologies (aérospatial, informatique, énergie nucléaire, armement).

L'industrie française est la seconde d'Europe et la quatrième du mon­de, derrière celles des Etats-Unis, du Japon et de l'Allemagne. Le secteur secondaire, y compris le bâtiment et les travaux publics, assure 29% des emplois, 40% des investissements et près de 80% des exportations fran­çaises. Toutefois, bien que l'industrie ait vu sa production quadrupler de­puis 1950, elle a perdu près de 1,5 million d'emplois au cours des vingt dernières années. Ce repli témoigne de l'amélioration constante de la pro­ductivité mais aussi de la restructuration du tissu industriel consécuti­ve aux chocs pétroliers et à la mondialisation de l'économie.

L'industrie française a connu à cet égard une concentration accé­lérée de ses entreprises et un essor rapide de ses investissements di­rects à l'étranger. Les entreprises françaises contrôlent aujourd'hui 15 788 filiales hors de l'hexagone. Ces investissements permettent aux entreprises nationales d'atteindre une taille critique et d'accéder à de nouveaux marchés. Il en est de même avec la prise de contrôle d'en­treprises étrangères. Ainsi, Michelin a acquis Uniroyal et Alcatel-Als-thom le groupe américain ITT.

En revanche, les 2 860 entreprises contrôlées par des capitaux étran­gers majoritairement originaires des États-Unis, d'Allemagne, de Suis­se et du Royaume-Uni, assurent 28% de Ja production. La France se pla­ce au troisième rang mondial, derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni, pour l'accueil des investissements étrangers. Ces derniers sont surtout présents dans l'informatique, la pharmacie, la machine-outil et les ins­truments de précision. L'ensemble de l'industrie manufacturière dé­gage un confortable excédent commercial depuis quelques années. Ce résultat traduit le savoir-faire français dans différents secteurs des industries traditionnelles comme la construction automobile, le maté­riel ferroviaire, la haute couture et les industries agro-alimentaires mais aussi le succès des technologies de pointe telles la filière électronucléai­re, les télécommunications et la construction aéronautique et spatiale. L'industrie française est caractérisée par une grande diversité de structures et une gamme de fabrications très étendue. Elle comporte un secteur nationalisé non négligeable et un secteur privé dans lequel se côtoient l'atelier individuel et la firme multinationale. Les petites et moyennes entreprises (P. M. E.) tiennent numériquement une place prépondérante (97% du total des entreprises non artisanales). Les plus petites d'entre elles travaillent fréquemment en sous-traitance pour le compte des grandes firmes. Au sommet de l'échelle, environ un demi-millier d'entreprises emploient plus de 1000 personnes: 1. ELF Aqui­taine; 2. ED. F.; 3. Renault; 4. Peugeot Citroën; 5. Alcatel Alsthom; 6. Total; 7. Générale des eaux; 8. France Télécom; 9. Leclerc; 10. Carrefour. La participation étrangère est de près de 25% du capital dans environ 2500 entreprises françaises. Les étrangers investissent de moins en moins dans l'industrie et de plus en plus dans l'immobilier.

Chiffres et données

L'industrie automobile

Née vers 1895 dans la région pa­risienne, l'industrie automobile fran­çaise a vu sa production passer de 45000 véhicules en 1913 à 3,7 mil­lions d'automobiles (4e rang mondial) et 0,5 million de camions (5e rang) aujourd'hui.

La construction automobile est dominée par deux firmes: Renault, entreprise nationalisée en 1945, et le groupe privé P. S. A. Peugeot-Citroën. La production au sens large (construction, équipements) occupe plus de 800000 personnes, mais si l'on prend en compte les réparations, l'entretien et toutes les activités an­nexes, l'automobile fournit du tra­vail à 10% de la population active française.

La région parisienne rassemble la moitié de la main d'oeuvre de la bran­che, mais la décentralisation, favo­risée par les pouvoirs publics sou­cieux de corriger les déséquilibres régionaux, accroît la part de la pro­vince, Renault, déjà établie au Mans avant-guerre, s'est installée à Cléon, au Havre-Sandouville; s'est fixée à Caen, à Metz, à Rennes. Peugeot, ins­tallée depuis l'origine à Sochaux-Montbéliard a crée une usine à Mul­house. Récemment, les firmes françaises ont créé des emplois dans les régions en difficulté: le Nord, la Lorraine. La construction navale

Avec seulement 200 000 tonneaux de jauge brute (1,4 million en 1974), la construction navale française se place entre le 12e et le 15e rang dans le monde. Ce secteur en crise fournit 2% de la production mondiale. Les industries chimiques

Les industries chimiques françai­ses se classent au 6e rang mondial. El­les présentent une balance commerciale excédentaire. Industrie de «matière grise» qui fait une large place à la re­cherche, la chimie pénètre dans pres­que toute l'activité nationale. Elle en­globe des branches très diverses (grands corps de la chimie minérale, produits de la chimie organique, para-chimie) auxquelles se rattachent les in­dustries du verre, du pneumatique... — chimie lourde: Rhône-Poulenc, C. D. F. chimie. Entreprise Miniè­re et Chimique, Ugine-Kuhlmann (Chimie), Alto-Chimie...

— Parachimie: L'Oréal, Roussel-Uclaf...

— Pneumatiques: Michelin, Kléber-Colombes.

L'industrie textile

Quelque 2350 entreprises em­ploient directement 200 000 per­sonnes (52% de femmes) et traitent chaque année plus de 800 000 ton­nes de fibres et fils textiles: chi­miques 60%, coton 30%, laine 6%, autres fibres 4%.

L'industrie textile française est aujourd'hui sévèrement concurrencée par les pays du Tiers Monde et les pays développés (Europe, Etats-Unis). La ba­lance commerciale est déficitaire. Les compressions de main-d'œuvre posent dans certaines régions (Nord, Alsace-Lorraine) de graves problèmes sociaux.

Technologies nouvelles et industries de pointe

Depuis quelques années, des résultats, souvent remarquables, ont été atteints dans certains secteurs (nucléaire, armement, aéronautique, aérospatiale, ferroviaire, électrique et électronique...), plaçant la Fran­ce dans les premiers rangs mondiaux.

L'industrie électronucléaire

Depuis le début des années 70, la France a mis en œuvre un program­me nucléaire très ambitieux. Rapidement, le nucléaire est devenu la prin­cipale source de production d'électricité: 74% actuellement, le plus fort taux dans le monde. La France est le deuxième producteur mondial d'électricité d'origine nucléaire derrière les États-Unis. C'est «Électricité de France» qui est le principal responsable du programme nucléaire; y consacrant la moitié de ses investissements. Compte tenu du potentiel

nucléaire, une partie de l'électricité produite est exportée. Actuelle­ment, le parc électronucléaire fran­çais comprend une cinquantaine d'unités. Le choix en faveur du nu­cléaire a permis à la France de fai­re passer son taux d'indépendance énergétique de 25% en 1975 à plus de 50% aujourd'hui, de diminuer régulièrement ses importations de pétrole, de réduire sensiblement le coût de la production électrique et d'exporter de l'électricité.

L'industrie française de l'armement

La France est le troisième pays exportateur mondial d'armes, der­rière les États-Unis et la C.E.I. La production d'armes représente 2,5% du P.LB. marchand et la vente environ 5% du total des exportations fran­çaises.

l'imdustrie aéeronautique

L'industrie aéronautique française est la troisième au monde derriè­re les États-Unis et la Russie. Ces dernières années, elle a produit un certain nombre de réalisations de dimension internationale: l'avion franco-britannique Concorde, il y a quelques années, succès techno­logique, mais échec commercial, et, plus récemment, l'appareil euro­péen Airbus, grande réussite technologique et commerciale, mais aus­si les hélicoptères de l'Aérospatiale et les avions militaires et privés de Dassault.

Dans le domaine spatial, la fusée européenne Ariane (lancée par l'Agence Spatiale Européenne) est également un très grand succès. Ce secteur est un de ceux qui ont connu le développement le plus rapide ces dernières années. Les exportations sont trois fois supérieures aux importations, soit un excédent en moyenne de plus de 30,5 milliards, tandis qu'en dix ans l'industrie aéronautique et spatiale a augmenté ses effectifs de 20 000 salariés.

Quatre entreprises dominent ce secteur: L'Aérospatiale, contrôlée par l'État, emploie 37 700 salariés. Elle construit les avions Airbus, des héli­coptères et engins militaires; Dassault Breguet, contrôlée par l'État de­puis sa nationalisation en 1982 (mais une partie du capital est toujours détenue par la famille Dassault). Ses 14000 salariés fabriquent essentiel­lement des avions militaires, notamment des «Mirage» et, plus récem­ment, le «Rafale»; Matra, nationalisée en 1982, puis privatisée en 1988. Emploie 24000 salariés qui fabriquent des équipements dans le domai­ne aérospatial, des satellites, des missiles, mais aussi des métros urbains; La S.N.E.C. MA, société nationalisée qui emploie 23 000 salariés et fabri­que des réacteurs.

L'industrie ferroviaire,

Malgré une raréfaction des marchés, l'industrie ferroviaire demeure un domaine clé des secteurs français de pointe. Les réseaux T. G.V. Sud-Est et T. G.V. Atlantique, bientôt complétés par de nouveaux réseaux intérieurs (Nord, Est, Bretagne, Auvergne...) et européens (Eurostar qui relie la France et l'Angleterre par le tunnel sous la Manche), sont de grandes réussites, tant technologiques que commerciales. Dans le do­maine des métros, la France jouit également d'une excellente réputa­tion. Ses ingénieurs ont construit notamment les métros de Montréal, Mexico, Rio, Amènes, Santiago, Le Caire...

L'industrie, électrique, et électronique-

Dans ce secteur cohabitent petites et très grosses entreprises. Si la France exporte des radars et des centraux téléphoniques très appréciés dans le monde, elle doit acheter des appareils radio-TV et des ordinateurs, d'où un solde commercial en diminution. Trois branches occupent une place de premier plan: le matériel téléphonique, le matériel d'équipement mé­nager, enfin, et surtout, l'informatique et la bureautique. Ce secteur est le plus important et le plus dynamique. Son chiffre d'affaires et ses effectifs ne cessent d'augmenter. Toutefois, la part des entreprises étrangères reste prédominante. II faut signaler le spectaculaire succès du Minitel, ce mi­cro-ordinateur domestique que possèdent six millions de Français, ce qui situe la France au premier rang dans le monde pour ce type d'appareil.

Savez-vous que ?

Les noyaux des atomes sont constitués de protons et de neutrons

La force qui les soude entre eux en dépit de la répulsion électrostatique (les protons sont chargés positivement) est ap­pelée force nucléaire. En cassant un noyau d'uranium 235 sous l'impact d'un neutron, celui-ci se brise en deux noyaux plus petits, en libérant de l'énergie sous forme de chaleur et en émettant des neutrons. Cette réaction est appelée fission nucléaire.

Les neutrons émis pourront à leur tour heurter d'autres noyaux d'uranium 235 et provoquer de nouvelles fissions libérant à nouveau de l'énergie (réaction en chaîne). Ce type de réaction peut également être obtenu avec du plutonium 239 produit dans les réacteurs nucléaires par la capture d'un neutron par l'uranium 238. La chaleur dégagée par ces réactions permettra de générer de la vapeur d'eau que l'on utilisera pour produire de l'électricité en la détendant dans une turbine couplée à un alterna­teur. L'énergie nucléaire représente environ 6% de l'énergie consommée dans le mon­de et 32,16% de l'énergie consommée en France. Elle fournit 75,8% de l'électricité en France et 24% dans le monde.

La France n'exploite plus de mines d'uranium depuis 2001 en raison de leur faible teneur et des difficultés d'extraction. L'énergie nucléaire assure une plus grande indépendance énergétique vis-à-vis de l'extérieur et la sécurité d'approvisionnement de la France. Son coût est relative­ment faible par rapport aux autres énergies.

La France est reconnue pour sa maîtrise du procédé technique. Dans son cycle de vie, l'énergie nucléaire dégage très peu de gar à effet de serre (100 fois moins que la produc­tion d'électricité à base de gaz naturel es­sentiellement durant les transports de com­bustible).

L'énergie nucléaire produit des déchets ra­dioactifs (les produits résultant de la fission des noyaux d'uranium et de plutonium ainsi que des éléments résultant de la transmutation de l'uranium et du plutonium suite à ta capture de 1 ou plusieurs neutrons) que nous ne savons pas rendre inoffensifs. Certains de ces déchets

extraits des coeurs des réacteurs nucléaires,

restent radioactifs pendant très longtemps et nécessitent des précautions de

traitement et de confinement particuliers.

Le développement du nucléaire nécessite de prendre des précautions rigou­reuses pour éviter le risque de détournement des technologies nucléaires à des fins militaires, pour éviter les accidents, contrôler les émissions de radiations (sûreté nucléaire) et pour gérer correctement les déchets. Cest pourquoi le nucléaire est le secteur industriel le plus surveillé.

Un curriculum vitae

EXPÉRIENCES PROFESSIONNELLES:

PEUGEOT - CITROËN

2000: Responsable projet qualité Citroën

Direction de la qualité — Service Evaluation qualité produit

1997: Ingénieur qualité

Direction de la qualité — service ingénierie et évaluation du système

qualité

VOLKSWAGEN - AUDI

1994: Responsable du Service relations clientèle

Direction commerciale après-vente France — Service relations clientèle

1993: Attachée commerciale

Direction commerciale France — Succursale de Pantin

1992: Chargée de mission

Direction commerciale France — Direction des succursales FORMATIONS:

—1991-1992: Diplôme de 3e cycle Management et finance ISS Paris

—1989-1990: Une année de management à l'Université de Tokyo

— 1985-1988: Diplôme INPG, Toulouse (Option contrôle qualité) DIVERS:

Langues: Japonais maîtrisé en situation professionnelle (lu et parlé). Anglais courant.

Voyage: Tour d'Asie pendant 8 mois en 1990

Le secteur tertiaire

Aujourd'hui, deux Français sur trois travaillent dans le secteur ter­tiaire. Il regroupe les activités du domaine public ou privé qui propo­sent non pas des biens matériels, mais des services aux personnes contre paiement: transports, communication, éducation, administra­tion, tourisme, commerce... Le service public rassemble les person­nes employées par l'État. Il répond aux besoins collectifs en matière de santé, de sécurité, d'éducation. Les professeurs dans les écoles publiques, les médecins dans les hôpitaux, les policiers ou les rece­veurs des impôts font partie du service public: ce sont des fonction­naires.

Dès que les services ne sont plus gérés par l'Etat, on dit qu'ils sont privés. C'est le cas de la plupart des métiers du secteur tertiaire. Dans cette catégorie sont regroupés les banquiers, les assureurs, les trans­porteurs, les journalistes, les artistes... Dans le service privé, les plus nombreux sont les commerçants. Le commerce distribue et vend les marchandises produites par les métiers des secteurs primaire et secon­daire. Depuis 1970, deux types de commerce sont en concurrence en France: les grandes surfaces et les petits commerces. Aujourd'hui, plus de 500 000 entreprises commerciales emploient près de 3 millions de Français.

L exportation et le transport

Parmi les grosses ventes réalisées à travers le monde par les entre­prises françaises, on retrouve les Airbus (avions), le TGV (train à gran­de vitesse), le métro, les avions de chasse (armée) et les centrales nu­cléaires. Les transports font partie du secteur tertiaire.

Tous les jours, des millions de personnes se déplacent. Les marchan­dises ont également leurs moyens de transport. Elles empruntent les routes sur des camions, les fleuves sur des péniches, les rails sur les trains de marchandises, les océans sur des bateaux et les airs dans des avions-cargos. On remarque sur la carte routière de la France métro­politaine que la plupart des gran­des routes partent en étoile de Paris. On dirait que la capitale est le nœud de l'emballage qui con­tient toutes les régions et tous les habitants.

Dès 1970, les grandes villes de France développent les trans­ports en commun pour lutter contre la pollution et les embou­teillages dus aux voitures. Des villes comme Marseille ou Lille remettent au goût du jour un ancien mode de transport en commun très peu polluant puisqu il fonctionne à l'électricité: le tramway.

Le train est le moyen de transport idéal pour se rendre rapidement d'une ville à une autre. La naissance du TGV en 1981 — le train le plus rapide du monde (plus de 200 km/h en moyenne) — a permis de relier les grandes villes en des temps records. Paris-Tours: cinquante-cinq mi­nutes. Paris-Marseille: trois heures! La voiture est le moyen de trans­port le plus courant en France. Huit personnes sur dix l'utilisent pour se rendre au travail, partir en vacances ou faire des courses. La France a construit 11 000 km d'autoroutes pour relier les grandes villes entre elles et gagner du temps.

Les routes, un Réseau dense

Les transports constituent le système circulatoire de l'organisme économique du pays; ils emploient 6% de la population active. Dans chacune de leurs branches d'activité, la France, qui a souvent été à l'avant-garde, continue d'occuper une place de premier plan avec des réalisations comme le T.G.V., l'Airbus, les réseaux de métro.

Mais ils subissent particulièrement les conséquences des évolutions économiques, avec des secteurs en expansion (transports routiers et aériens) et d'autres qui connaissent des difficultés (transports ferroviai­res et surtout maritimes).

Le réseau routier actuel est l'héritier du réseau centralisé de l'An­cien Régime. Il comprend environ 1 500 000 km de chaussées viables réparties en 3 catégories: routes nationales, routes départementales, chemins ruraux et voies communales. C'est le réseau le plus dense du monde. Le parc automobile national compte plus de 28 millions de véhicules (dont 5 millions de véhicules utilitaires). Le trafic annuel de voyageurs est estimé à plus de 630 milliards de voyageurs/km. Cha­que véhicule particulier parcourt en moyenne 13 800 km. Le bilan an­nuel des accidents de la route est désastreux: 10 000 morts et 250 000 blessés par an en moyenne. Le trafic annuel de marchandises est d'en­viron 90 milliards de t/km. Il est réalisé par des entreprises qui assu­rent le transport de marchandises pour leur compte propre et par 27 000 entreprises de transports publics. La France s'est engagée tar­divement dans une politique autoroutière. On compte aujourd'hui environ 8000 km. Le financement des autoroutes de liaison est dé­sormais confié à des sociétés privées.

Le tourisme

Avec plus de 71 milliards de francs d'excédent en 1998 (11,8 mil­liards de dollars) et la venue de 70 millions de touristes étrangers, la France est le premier pays visité au monde. Les Européens, avec 87% des arrivées, et en particulier les Allemands et les Britanniques, sont les étrangers les plus nombreux à fréquenter l'hexagone. S'y ajoutent plus de 35 millions de nationaux. Berceau d'un tourisme aristocrati­que et bourgeois au XIXe siècle, la France connaît depuis trois décen­nies l'avènement d'un tourisme de masse. Pour mobiliser de tels flux, la France dispose de solides atouts qui tiennent surtout à la diversité de ses reliefs et de ses paysages et à son remarquable patrimoine culturel, comme en témoignent ses 12 000 monuments classés et 1200 musées.

Bien située et remarquablement desservie par les réseaux de com­munication, elle possède aussi une grande capacité d'hébergement, avec plus de 17 millions de lits. L'hôtellerie recense près de 45000 éta­blissements totalisant plus d'un million de chambres. Le pays dispose aussi de 8200 campings, de 830 villages de vacances, de plus de 42000 gîtes ruraux et de 2 820 000 résidences secondaires. L'hôtellerie fran­çaise connaît un dynamisme remarquable, illustré par la puissance des chaînes intégrées comme le groupe «Accord» qui rassemble 1010 hô­tels sur le sol national auxquels s'ajoutent plus de 1300 établissements à l'étranger.

Le tourisme est désormais devenu un puissant moteur économi­que. Il fournit plus de 1,5 million d'emplois directs ou induits et la consommation touristique totale dépasse 750 milliards de francs. Le tourisme a aussi dynamisé certaines régions littorales comme le Lan­guedoc et les Landes, freiné le dépeuplement des régions de monta­gne, stimulé le bâtiment et les travaux publics ainsi que les industries spécialisées comme la plaisance, l'habillement et les activités cultu­relles.

Le littoral draine près de la moitié de la clientèle. Aux stations bal­néaires anciennes, telles Deauville, Arcachon et Biarritz, s'ajoutent des aménagements plus récents, en particulier sur le littoral languedocien et en Aquitaine. La région Provence-Alpes-Côte d'Azur figure toujours en tête pour la fréquentation et le Languedoc-Roussillon et la Corse complètent la domination des littoraux méditerranéens. Sur la façade atlantique, la Bretagne devance l'Aquitaine et la Vendée, plus tard ve­nues au tourisme de masse. Le tourisme montagnard, né à Chamonix, a connu rapide essor après la guerre, profitant de la diversification des activités et de l'organisation des Jeux Olympiques à Grenoble en 1968 et à Albertville en 1992. La France possède 18% des remontées méca­niques du monde. Les Alpes du Nord concentrent l'essentiel de la clien­tèle. Plus élevées, mieux enneigées et remarquablement équipées, el­les regroupent les grandes stations comme Chamonix, Courchevel, Les Arcs et lignes.

Les Pyrénées comptent surtout sur leurs stations thermales, com­me Cauterets et Luchon, et leurs stations de ski telles La Mongie et Su-perbagnères. Le Massif central s'appuie avant tout sur ses volcans et ses nombreuses stations thermales. Quant au Jura et aux Vosges, ils profitent de la proximité des clientèles suisse et allemande.

Le tourisme vert a connu un grand essor dans les années soixante et soixante-dix, profitant de la montée des mouvements écologistes et de prix compétitifs. Il permet aux agriculteurs de diversifier leurs ressources par l'aménagement de gîtes ruraux, de chambres d'hôtes et de campings à la ferme. Particulièrement actif dans la région Rhô­ne-Alpes et dans le Massif central, il contribue à redonner une ani­mation saisonnière à de nombreux villages dépeuplés.

Le tourisme de circuit privilégie surtout la région parisienne et le Val de Loire. La capitale, qui reçoit plus de 10 millions d'étrangers cha­que année, compte sur un patrimoine architectural exceptionnel, sur sa fonction intellectuelle et artistique et sur un tourisme d'affaires ac­tif, qui dégage un chiffre d'affaires de plus de 20 milliards de francs par s an. Paris est d'ailleurs le premier centre européen de congrès. Quant au Val de Loire, il doit son succès à la présence de ses nombreux châ­teaux dont ceux de Chambord, de Chenonceaux.

TEST 1

GÉNÉRALITÉS SUR L'ÉNERGIE

1 Qu'est-ce que l'énergie?

2 Qu'est-ce que l'énergie primaire?

3 Qu'est-ce que l'énergie secondaire?

4 Qu'elles sont les principales formes d'énergie?

5 Les formes d'énergie sont-elles interchangeables?

6 Quels sont les stades de transformation d'une énergie en une autre?

7 Comment mesure-t-on l'énergie?

8 Quelles sont les réserves d'énergie?

9 Qui consomme de l'énergie?

10 Quelle quantité d'énergie primaire est produite en France? 11 Quelle quantité d'énergie primaire est consommée en France? 12 Quelle quantité d'énergie finale est consommée en France ?

Réponse 1: L'énergie caractérise la capacité à fournir du travail, à donner du mouvement ou à élever la température. L'énergie est obtenue parla combustion de carburants ou de combustibles (pétrole, essence, gazole, fioul, gaz, charbon, bois, etc.), l'utilisation de l'électricté ou .de forces naturelles comme le vent ou l'énergie solaire. L'énergie se mesure en joules ou plus communément en kWh (3,6 millions de joules). Sans énergie, on ne se chauffe plus, on ne s'éclaire plus, on ne se transporte plus, on n'a plus de téléphone, d'ordinateurs ou de télévision.

Réponse 2: C'est la première forme de l'énergie directement disponible dans la nature: bois, charbon, gaz naturel, pétrole, vent, rayonnement solaire, énergie hydraulique, géothermique...

Réponse 3: C'est une énergie obtenue par la transformation d'une énergie primaire au moyen d'un système de conversion: par exemple, une centrale thermique produit de l'électricité (énergie secondaire) à partir de charbon (énergie primaire).

Réponse 4: L'énergie se présente sous de multiples formes, dont les principales sont schématiquement les suivantes: Énergie mécanique: elle est à l'origine ou résulte d'une variation d'énergie potentielle (chute d'eau

car exemple) ou cinétique (corps en mouvement). Énergie thermique: elle s'exprime le plus souvent sous forme de chaleur. Énergie chimique: elle est libérée par une réaction chimique qui peut être explosive. Énergie électrique: elle est créée par une différence de charge électrique entre deux points et peut entraîner un courant électrique. Énergie nucléaire: inhérente à toute matière, elle peut être extraite par fission (rupture des noyaux des atomes, c'est le principe des réacteurs nucléaires actuellement en service) ou par fusion des noyaux des atomes.

Réponse 5: Oui, l'énergie peut passer d'une forme à une autre, mais la transformation doit respecter les deux «principes de la thermodynamique» (conservation et dégradation: toutes les transformations ne sont pas réversibles). Par exemple, un moteur électrique transforme de l'énergie électrique en énergie mécanique, mais de façon dégradée, la différence étant la chaleur dégagée par le moteur qui s'échauffe. Les freins d'une voiture la ralentissent en transformant son énergie cinétique en chaleur qui échauffent les freins. Mais on ne peut pas faire avancer une voiture en chauffant ses frains.

Réponse 6: On distingue quatre catégories d'énergie:

• Énergie primaire: énergie n'ayant subi aucune conversion. La production primaire d'énergie correspond à l'extraction d'énergie puisée dans la nature.

• Énergie secondaire (ou dérivée): énergie provenant de la conversion d'une énergie primaire ou d'une autre énergie dérivée.

• Énergie finale: énergie délivrée aux consommateurs pour être convertie en énergie «utile». Exemple: électricité, essence, gaz, gazole, fioul domestique etc.

• Énergie utile: énergie dont dispose le consommateur, après la dernière conversion, à partir de ses propres équipements.

Réponse 7: L'unité d'énergie, dans le Système International d'unités, est le joule (symbole J). Celle de puissance, c'est-à-dire la quantité d'énergie consommée ou produite par unité de temps, est le watt (symbole W). L'usage a cependant introduit ou maintenu de nombreuses autres unités spécifiques, telles que:

• Électricité: kilowattheure (kwh) égal à 3,6 millions de joules.

• Pétrole: le pétrole brut est usuellement comptabilisé en barils (symbole bl); un baril est égal à 159 litres, soit en moyenne 0,126 tonne.

• Gaz: il peut être compté en kWh, en mètres cubes, en British Thermal Unit (Btu).

• Carburants: en litres

Les coefficients multiplicateurs habituels des unités de base:

Préfixe

Symbole

Valeur

Exemples

kilo

(k)

103

kilowatt (kW), kilowattheure

(mille)

(kWh), kilogramme (kg)

méga

M

106

mégawatt (MW),

(millions)

million de tonnes (Mt)

giga

(G)

109 (milliards)

gigawatt (GW)

téra

(T)

1012

(mille

milliards)

térawatt (TW)

péta

(P)

1015 (million de milliards)

pétajoules (PJ)

Réponse 8: Les estimations des réserves mondiales d'énergie varient en fonction des découvertes, de l'évolution des techniques et de l'économie qui rend plus ou moins rentable l'exploitation des gisements. Les dernières données disponibles sont: Total monde: 165 milliards en pétrole, 140 en gaz et 508 en charbon. Aux rythmes actuels de consommation et d'exploitation, les durées de vie de ces réserves seraient de 50 ans pour le pétrole, 65 ans pour le gazet 260 ans pour le charbon.

En uranium, les ressources raisonnablement assurées, récupérables à moins de 80$/kg U (uranium), s'élèvent à environ 2,5 millions de tonnes pour le monde (hors Chili et Chine). Au rythme actuel de consommation (environ 450 réacteurs sont en service dans le monde) et sans tenir compte de stockages abondants, les réserves d'uranium suffiraient donc pour au moins les 50 années à venir.

Pour les énergies renouvelables, telles que le solaire, le bois, l'éolien, l'hydraulique ou la géothermie, les durées sont en théorie infinies, mais elles peuvent se heurter à des limites, notamment sur l'usage des sols.

Réponse 9:IIya une grande diversité dans la consommation d'énergie au niveau mondial. Les pays industrialisés consomment beaucoup plus d'énergie que les pays en développement.

Réponse 10: En 2000, la France a produit 131 millions de tep (Mtep) d'énergie primaire, dont 1,9% en charbon, 1,4% en pétrole, 1,1% en gaz, 82,3% en électricité nucléaire, 4,4% en électricité hydraulique et 8,9% en diverses autres énergies renouvelables (bois, déchets, etc.).

Réponse 11: La France consomme chaque année environ 250 Mtep d'énergie primaire, soit le double de celle qu'elle produit, la différence étant apportée par les importations.

Réponse 12: La politique énergétique française repose sur trois principes et deux préoccupations: sécurité d'approvisionnement, à court ou moyen terme, de façon à éviter toute rupture qui serait préjudiciable à la santé, au bien-être et à l'activité économique.

Teste 2

Lisez le texte; choisissez la réponse:

Chocochic perd au jeu

chocochic vient d'être victime dune erreur coûteuse, qui a provoqué la démission d'un directeur de branche, d'un di­recteur de marketing et de plusieurs collabora teurs.

L'entreprise avait confié à l'agence Armor un jeu-concours pour doper les ventes de sept de ses très nombreux produits à base de chocolat. or les lots réclamés (des tours en hélicoptè­res, des lecteurs vidéo, des cassettes de film) ont largement dépassé le nombre prévu par les responsables. un ticket sur deux serait gagnant, contre un sur dix en moyenne dans ce type de concours. le rè6lement aurait en effet omis de limiter, comme cest lusage, le nombre de gagnants à un par foyer. pour mettre fin à l'hémorragie, l'entreprise a pris le parti de modifier, en plein jeu, les règles dattribution des lots.

Question 1

Quelle a été l'erreur principale commise par ChocoChic?

A. Mettre en vente des produits de mauvaise qualité.

B. Commercialiser des produits à base de chocolat.

C. Oublier de mentionner une condition dans le règlement.

D. Prévoir un nombre insuffisant de gagnants.

Question 2

Pour éviter de perdre davantage d'argent, quelle décision a été prise ?

A. Arrêter la vente des produits chocolatés.

B. Changer les règles en cours de jeu.

C. Annuler le concours.

D. Récompenser un gagnant sur deux.

Teste 3

Le français des affaires

A partir du moment où les principes de l'universalité n'éliminent pas automatiquement les principes de différentiation et de compréhension mutuelle, il devient impératif d'apprendre à connaître — ou du moins à reconnaître — les différences qui subsistent dans les façons de traiter les affaires. Comment?

CE QU'IL NE FAUT PAS FAIRE

CE QU'IL FAUT FAIRE

1, Se limiter aux recettes pratiques qui sont faciles, certes, mais trop rigides pour s'adapter à toutes les circonstances. Par exemple:

• Au Japon, il ne faut jamais serrer la main de son interlocuteur.

• En Suède, le tutoiement fait partie du protocole.

2. Chercher à avoir une connaissance approfondie! encyclopédique, d'une culture donnée. Cet apprentissage tout intellectuel est sans doute très intéressant, mais sans grande utilité pour les gens d'affaires qui doivent s'acclimater rapidement à une situation pratique.

Explorer les comportements qui caractérisent une culture et constituent de véritables défis pour les représentants des autres communautés culturelles. En ce qui concerne les Français, par exemple, on peut se demander pourquoi:

• ils semblent arrogants;

• il est difficile de suivre une conversation avec eux;

• ils semblent toujours avoir réponse à tout.

L'art de la conversation

Pour illustrer ce dernier exemple, explorons brièvement la façon dont les Français mènent une discussion ou une négociation. On leur reproche souvent de sauter d'un sujet à l'autre, de cacher un manque de substance sous un flot de belles paroles. Cette tactique irrite souvent leurs interlocuteurs qui y voient ou de la perversité ou, à tout le moins, une stratégie pour semer la confusion. Un étranger qui ne connaît pas l'art de négocier à la française risque en effet d'être rapidement décontenancé par les pirouettes verbales des Français. Mais quelles sont, au juste, les stratégies de la conversation à la française!

1. Parler, même si l'on n'a rien à dire. Les Français aiment les «bons mots» et n'hésitent jamais à s'en servir.

2. Considérer la négociation comme une sorte de confrontation amicale où toutes les ruses sont permises, notamment:

• changer de sujet;

• interrompre son interlocuteur;

• répondre à une question sérieuse par des plaisanteries;

• se fâcher ou menacer.

Si l'interlocuteur étranger est conscient du fait que la conversation et la négociation à la française obéissent à des règles précises qui diffèrent sensiblement des siennes, il aura moins tendance à juger la conduite de ses interlocuteurs en fonction de ses propres critères culturels. Il comprendra aussi qu'il n'y a, de la part des Français, aucune intention de lui nuire et il pourra alors se mettre en situation de lutte à armes égales. Quand il aura franchi cette étape, l'interlocuteur étranger aura pleinement goûté aux vertus de l'interculturel...

Les symboles de ta République.

La France s'affirme comme une nation avec la Révolution de 1789. Le 14 juillet 1790, lors de la fête de la Fédération, des délégués venus de tout le pays proclament leur appartenance à la même communauté nationale. Autre volet d'une conception de la nation ouverte à tous ceux qui se présen­tent en hommes libres, la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen (26 août 1789) se veut de portée universelle. La liberté conquise devait être codifiée. Le 20 juin 1789 l'Assemblée nationale constituante donna à la France sa première Constitution.Quinze autres suiveront, y compris celle de 1958, tou­jours en vigueur. A la fin du XIXe siècle l'héritage révolutionnaire considéré com­me durable comprend l'idée de la Nation une et indivisible, fondée sur une union volontaire, liant les droits de l'homme et la souveraineté nationale, l'Etat de droit et le régime républicain. Attachés à la France, ces concepts sont sym­bolisées par la Marseillaise, hymne de la cohésion nationale composé en 1792 par Rouget de Lisle. Le drapeau tricolore, qui ajoute au blanc de la royauté le bleu et le rouge du blason de Paris est éclipsé seulement entre 1815 et 1830. Le 14 juillet est proclamé définitivement fête nationale en 1880, et la devise républicaine «Liberté, Egalité, Fraternité» restaurée dès 1848.

Le «14 juillet». Le Régime républicain

Cette date historique ne l'est pas seulement pour la France. Elle est mondialement connue et représente un tournant de l'histoire, celui du passage de la monarchie absolue à des régimes républicains.

La Bastille marque symboliquement le départ d'aspirations nouvel­les dont la «déclaration des droits de l'homme» du 26 août 1789 défini­ra les principales valeurs qui restent encore une référence de nos jours et ont largement inspiré la «Déclaration universelle des Droits de l'hom­me» adoptée en 1948 par l'Assemblée générale des Nations Unies.

Au printemps 1789, les Etats Généraux ont refusé de se dissoudre et se sont transformés en Assemblée nationale constituante. En juillet, le roi Louis XVI fait venir à Paris de nouvelles troupes et renvoie Nec-ker, ministre populaire.

Le matin du 14 juillet, le peuple de Paris prend des armes aux Inva­lides puis se dirige vers une vieille forteresse royale, la Bastille. La prise de la Bastille est une première victoire du peuple de Paris contre un symbole de l'Ancien Régime. L'édifice est d'ailleurs intégralement dé­moli. La «fête de la Fédération», le 14 juillet 1790, célèbre en grande pompe le premier anniversaire de l'insurrection. A Paris au Champ de Mars, une messe est dite par Talleyrand sur l'autel de la patrie.

La prise de la Bastille, le 14 juil­let 1789, est commémorée en France depuis plus d'un siècle. L'accent est mis, dès le début, sur le caractère patriotique et militai­re de la manifestation. Toutes les communes sont concernées.

La fête débute par une retrai­te aux flambeaux le 13 au soir.

Le lendemain, les cloches des églises ou les salves annoncent le défilé militaire, suivi d'un déjeu­ner, de spectacles et de jeux. Les bals et feux d'artifice terminent la journée.

Après l'austérité de la guerre de 1914-1918, le 14 juillet 1919 est une grande célébration de la victoire. Le 14 juillet 1945 dans le même esprit, est précédé par trois jours de réjouissances civi-

ques. Pour renouer avec la tradition du Paris révolutionnaire, le Prési­dent Giscard d'Estaing a fait défiler les troupes entre la place de la Bas­tille et la place de la République.

Sous la présidence de François Mitterrand, le 14 juillet 1989 a été un moment fort de la célébration du bicentenaire de la Révolution française.

En 1994, des soldats allemands de l'Eurocorps participent au défilé sur les Champs-Elysées en signe de réconciliation. Depuis l'élection du Président Chirac, de nombreux jeunes venus de la France entière, et des militaires sont invités à la réception qui est donnée dans le parc du Palais de l'Elysée après le défilé.

Une république démocratique

Avant la Révo­lution de 1789, les Français vivaient sous une monar­chie où seul le roi détenait le pouvoir et décidait de tout. En 1792, la France devient une république démocra­tique: les citoyens (les hommes seulement) obtiennent le droit de vote et élisent leurs représentants. Actuellement, tous les Fran­çais âgés d'au moins 18 ans peuvent voter directement pour élire le président de la Ré-

publique, les conseillers municipaux, les conseillers généraux, les conseillers régio­naux et les députés.

Le personnage le plus important du pays est le président de la République, chef de l'État. Il choisit un Premier ministre qui lui propose à son tour des ministres. L'en­semble de ces personnes forme ce qu'on ap­pelle le gouvernement, chargé de préparer des projets de lois pour améliorer la vie de tous les Français. Le président de la Répu­blique est élu au suffrage universel direct pour sept ans. À partir de 2002, le prési­dent sera élu pour cinq ans. Chaque semaine, il réunit les membres de son gou­vernement: c'est le Conseil des ministres. Il peut aussi demander directement l'avis des Français en leur posant une question (le référendum). Le président est égale­ment le chef des armées. C'est le président

de la République qui représente la France auprès des pays étrangers.

Le Premier ministre dirige l'action du gouvernement: il donne des indications aux ministres et coordonne leurs actions en vue de préparer des projets de lois (ensemble de règles que doivent suivre les Français). Il approuve ces projets et signe les textes qui nrécisentla manière d'appliquer les lois: les décrets d'application.

Chaque ministre s'occupe d'un domai­ne de la vie publique (l'économie, l'éduca­tion, l'agriculture...): il a en cliarge un mi­nistère. Son rôle est de préparer les projets de lois, en rapport avec son ministère, qui seront soumis aux députés et aux séna­teurs. Il prend aussi des décisions sans pas­ser par une loi: les arrêtés.

Les projets de lois proposés par les mi­nistres sont automatiquement discutés par deux assemblées de personnes: d'abord par l'Assemblée nationale appelée aussi Chambre des députés et ensuite par le Sénat. Ces deux assemblées forment le Par­lement. Elles ont la possibilité de modifier ou de proposer de nouvelles lois. La justi­ce, quant à elle, se charge de les faire res­pecter.

En France, le suffrage est universel: cela signifie que tous les Français âgés d'au moins 18 ans peuvent voter.

II y a aujourd'hui 577 députés qui se réunissent chaque semaine. Les députés sont,élus par les Français au suffrage uni­versel direct pour une durée de cinq ans.

Leur principal travail est de voter les lois proposées par les ministres.

II y a 321 sénateurs, élus pour neuf ans au suffrage indirect, c'est-à-dire par les dé­putés, les conseillers généraux et régionaux, et les délégués des conseils municipaux choisis par les électeurs. Ils proposent des lois, discutent de celles qui ont été votées par les députés, les adoptent ou suggèrent des modifications.

Une fois que les lois sont votées et adop­tées, les citoyens français sont dans l'obli­gation de les respecter. S'ils ne le font pas, ils devront s'expliquer devant un juge qui peut les mettre en prison ou leur faire payer des amendes.

Lorsqu'une personne est attaquée en justice, elle peut demander l'assistance d'un avocat pour la défendre. Si elle n'a pas les moyens de le payer, elle pourra en obte­nir un gratuitement.

En cas de désaccord entre le Sénat et l'Assemblée nationale, c'est cette dernière qui a le dernier mot! Le Sénat né peut que proposer des modifications aux textes de lois si ceux-ci ne lui conviennent pas. De plus, contrairement à l'Assemblée nationa­le, le Sénat n'a pas le pouvoir de faire dé­missionner le gouvernement.

Malgré ses reculs, ses crises, ses insuffisances, la démocratiemoderne se développe depuis deux siècles. Elle constitue aujourd'hui l'héritage commun de l'humanité qui, comme l'écrivait Tocqueville il y a cent cinquan­te ans, croit en «l'avènement prochain, irréversible, universel, de la démo­cratie dans le monde».

LES INSTITUTIONS POLITIQUES FRANÇAISES

Depuis le 4 septembre 1870, sauf la période de l'occupation nazie et du régime de Vichy (1940-1944), h France est définitivement un Etat ré­publicain: le pouvoir politique y est nécessairement issu de l'élection (à la différence de la monarchie où il se transment de manière héréditaire). La Constitution de la 1™ République votée le 4 octobre 1958, définit les règles actuelles d'organisation des pouvoirs publics en France: Le pouvoir exécutif

Le pouvoir législatif J

L'autorité judiciaire Le Conseil constitutionnel

Le pouvoir executif

La Ve République, mise en place par la Constitution de 1958, a renfor­cé le rôle du pouvoir exécutif (président de la République et gouverne­ment) et a permis de dégager une majorité politique nette à chaque légis­lature, ce qui a mis fin l'instabilité parlementaire qui prévalait auparavant. Après avoir suscité, à ses débuts, une vive opposition de gauche, la Cons­titution de 1958 a fini par faire l'objet d'un consensus assez large, sans doute pour avoir permis, depuis 1981, l'alternance politique et les cohabitations.

La nécessité que le chef de l'Etat tire sa légitimité de la souveraineté populaire a conduit le général d Gaulle à proposer une réforme essen­tielle du texte de 1958: l'élection du président de la République au suf­frage universel direct.

Ce mode de désignation rompt avec une tradition de plus d'un siècle qui, au nom de la suprématie du Parlement, interdisait que le chef de l'Etat tînt directement son pouvoir de la souveraineté populaire. Il con­tribue a renforcer un pouvoir exécutif conçu, dès 1958, comme la clé de voûte des nouvelles institutions. Par ailleurs, la pratique constitutionnelle va entériner cette prépondérance du pouvoir exécutif. La Constitution définit les attributions du président de la République: ♦ le Président est élu pour cinq ans et indéfiniment rééligible; chef des armées (art. 15), le Président est également le garant de l'indépen­dance nationale, de l'intégrité du terri­toire et du respect des traités (art. 5). A ce titre, il joue un rôle essentiel en ma­tière de politique étrangère; le Président veille au respect de la Cons­titution. II assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'Etat (art. 5). Il nomme le Premier ministre et préside le Conseil des ministres; le Président promulgue les lois (art. 10), signe les ordonnances et les décrets dé­libérés en Conseil des ministres (art. 13); le Président est garant de l'indépendan­ce de l'autorité judiciaire (art. 64) et pré­side le Conseil supérieur de la magistrature qui émet des proposi­tions ou des avis sur les nominations de magistrats; il nomme aux emplois civils et militaires les plus importants (art. 13). Il dispose du droit de grâce (art. 17) et peut être investi de pouvoirs exceptionnels en période de crise grave (art. 16). Sur proposition du gouvernement ou des assemblées, il peut soumettre certains projets de loi au référendum. Après consultation du gouvernement et des présidents de l'Assem-

blée et du Sénat, il peut dissoudre l'Assemblée nationale. A l'instar du premier ministre, des présidents des assemblées ou de soixante dépu­tés ou sénateurs, il peut saisir le Conseil constitutionnel pour détermi­ner la conformité de la loi.

La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen

Inspirée de la déclaration de l'indépendance américaine de 1776 et de l'esprit philosophique du XVIIIe siècle, la Déclaration des Droits de l'Hom­me et du Citoyen de 1789 marque la fin de l'Ancien Régime et le début d'une ère nouvelle. Expressément visée par la Constitution de la Ve Répu­blique, elle fait aujourd'hui partie de nos textes de référence. La Déclara­tion des Droits de l'Homme et du Citoyen est, avec les décrets des 4 et 11 août 1789 sur la suppression des droits féodaux, un des textes fondamen­taux votés par l'Assemblée nationale constituante formée à la suite de la réunion des Etats Généraux. Adoptée dans son principe avant le 14 juillet 1789, elle donne lieu à l'élaboration de nombreux projets. Après de longs débats, les députés votent le texte final le 26 août 1789.

Elle comporte un préambule et 17 articles qui mêlent des disposi­tions concernant l'individu et la Nation. Elle définit des droits «natu­rels et imprescriptibles» comme la liberté, la propriété, la sûreté, la résistance à l'oppression.

La Déclaration reconnaît également l'égalité, notamment devant la loi et la justice. Elle affirme enfin le principe de la séparation des pouvoirs. Ratifiée seulement le 5 octobre par Louis XVI sous la pres­sion de l'Assemblée et du peuple accouru à Versailles, elle sert de préambule à la première Constitution de la Révolution Française, adoptée en 1791. Bien que la Révolution elle-même ait, par la suite,

renié certains de ses principes, c'est le texte du 26 août 1789 qui est devenu une référence pour les institutions, no­tamment dans les Constitutions de 1852,1946 et 1958. La Déclaration de 1789 inspire, au XIXe siècle, des textes similaires dans de nombreux pays d'Europe et d'Amérique latine. La tra­dition révolutionnaire française est également présente dans la Conven­tion européenne des Droits de l'Hom­me signée à Rome le 4 novembre 1950.

Les représentants du peuple français constitués en Assemblée nationale, considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d'ex­poser, dans une déclaration solennel­le, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'homme, afin que les actes du pouvoir législatif et ceux du pou­voir exécutif, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de tou­te institution politique, afin que les La liberté guidant ie peuple réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes sim­ples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Consti­tution et au bonheur de tous.

CHARLES DE GAULLE

(1890-1970)

Début du mandat 08.01.1 959. Fin du mandat 27.04.1969.

Reçut une éducation militaire. Dès les premiers jours de la Seconde Guerre mondiale le colonel de Gaulle y participa activement. Le 5 juin 1940 il devint général. Après l'occupa­tion de Paris et l'apparition du gouverment de Pétain, Char­les de Gaulle quitta la France et se trouva en Angleterre, d'où il appela les Français à la Résistance et dirigea ce mouvenent Le nom du général de Gaulle fut lié avec la victoire sur l'Alle­magne. Puis, devenu le président de la République française, Charles de Gaulle fut le symbole de son époque. Il mourut en 1970. Aujourd'hui, une place à Paris porte son nom.

La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen

Article premier

— Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'uti­lité commune.

Article 2

— Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression.

Article 3

— Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans

la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément.

Article 4

— La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à

autrui: ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi.

Article 5

— La loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société.

Tout ce qui n'est pas défendu par la loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas.

Article 6

— La loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens

ont droit de concourir personnellement ou par leurs repré­sentants à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes digni­tés, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents.

Article 7

— Nul homme ne peut être accusé, arrêté ou détenu que dans les cas déterminés par la loi et selon les formes qu'elle a prescri­tes. Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font exécu­ter des ordres arbitraires doivent être punis; mais tout ci­toyen appelé ou saisi en vertu de la loi doit obéir à l'instant; il se rend coupable par la résistance.

Article 8

— La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement ap­pliquée.

Article 9

— Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est jugé indispensable de l'arrêter, tou­te rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s'assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi.

Article 10

— Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi.

Article 11

— La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.

Article 12

— La garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessite une force publique; cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux à qui elle est confiée.

Article 13

— Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable; elle doit être également répartie entre les citoyens, en raison de leurs facultés.

Article 14

— Les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déter­miner la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée.

Article 15

— La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration.

Article 16

— Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution.

Article 17

— La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité pu­blique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité.

Le concept français de la politique de défense

Le concept français de défense, défini dans l'ordonnance du 7 jan­vier 1959, est global. Il assigne à la politique de défense trois objectifs:

Défendre les intérêts vitaux du pays. A cet égard, la Constitution de 1958 confère au président de la République le rôle de garant de l'in­tégrité du territoire (art. 5), ainsi que celui de chef des armées (art. 15). Parallèlement, la France doit également assurer la protec­tion de ses intérêts stratégiques au niveau international, tout en con­tribuant à la prévention des conflits. Dans ces domaines, son statut de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies lui confère à la fois des prérogatives et des responsabilités.

Œuvrer au développement de la construction européenne et à la stabilité du continent. La France a fait ce choix dés la fin de la Se­conde Guerre mondiale en participant activement à l'Union de l'Europe occidentale (UEO), à l'Organisation du traité de l'Atlanti­que Nord (OTAN) et à la Conférence sur la sécurité et la coopéra­tion en Europe (CSCE), devenue Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE) en décembre 1994.

Mettre en œuvre un concept de défense globale qui ne se compo­se pas uniquement d'un aspect militaire. En effet, la sécurité et la stabilité d'un État dépendent non seulement de ses forces armées et de sa police, mais également de son organisation sociale, de son système éducatif et de son mode de fonctionnement en matière de solidarité. Le concept de défense est, de fait, indissociable de celui de nation. Ainsi, la sécurité civile assure la protection de la population, le r^aintien de l'ordre public et donc la continuité deu l'Etat. Elle englobe la prévention et la protection face aux risques naturels et technologiques majeurs, la sécurité des installations et des réseaux sensibles. Enfin, elle assure la bonne répartition des ressources en temps de crise.

Le drapeau français

Emblème national de la Ve République, le drapeau tricolore est né de la réunion, sous la Révolution française, des couleurs du roi (blanc) et de la ville de Paris (bleu et rouge).

Aux premiers jours de la Révolution française, les trois couleurs sont d'abord réunies sous la forme d'une cocarde. En juillet 1789, peu avant la prise de la Bastille, une milice se constitue; elle porte un signe dis-tinctif, une cocarde bicolore composée des antiques couleurs de Paris, le bleu et le rouge. Le 17 juillet, Louis XVI se rend à Paris pour recon­naître la nouvelle Garde Nationale. Il arbore la cocarde bleue et rouge à laquelle il semble que Lafayette, commandant de la Garde, ait ajouté le blanc royal.

La loi du 27 pluviôse an II (15 février 1794) fait du drapeau tricolore le pavillon national, en précisant, sur les recommandations du peintre David, que le bleu devait être attaché à la hampe.

Lors de la Révolution de 1848 le drapeau rouge est brandi par le peu­ple sur les barricades en signe de révolte.

A partir de 1880, la remise des drapeaux aux armées lors de la fête du 14 juillet est un grand moment d'exaltation du sentiment patriotique.

Les constitutions de 1946 et de 1958 (article 2) ont fait du drapeau tricolore l'emblème national de la République.

Aujourd'hui, le drapeau français est visible sur les bâtiments publics. Il est déployé lors des commémorations nationales et les honneurs lui sont rendus selon un cérémonial très précis. Lorsque le Président de la République s'exprime publiquement, le drapeau français est souvent placé der­rière lui. Liberté, Egalité, Fraternité

Héritage du siècle des Lumières, la devise «Liberté, Egalité, Frater­nité» est invoquée pour la première fois lors de la Révolution française. Souvent remise en cause, elle finit par s'imposer sous la IIIe Républi­que. Elle est inscrite dans la constitution de 1958 et fait aujourd'hui partie du patrimoine national.

Associées par Fénelon à la fin du XVIIe siècle, les notions de li­berté, d'égalité et de fraternité sont plus largement répandues au siècle des Lumières. Lors de la Révolution française, «Liberté, Ega­lité, Fraternité» fait partie des nombreuses devises invoquées. Dans un discours sur l'organisation des gardes nationales, Robespierre préconise, en décembre 1790, que les mots «Le Peuple Français» et «Liberté, Egalité, Fraternité» soient inscrits sur les uniformes et sur les drapeaux, mais son projet n'est pas adopté. A partir de 1793, les Parisiens, rapidement imités par les habitants des autres villes, pei­gnent sur la façade de leurs maisons les mots suivants: «unité, indi­visibilité de la République; liberté, égalité ou la mort». Mais ils sont bientôt invités à effacer la dernière partie de la formule, trop asso­ciée à la Terreur...

Comme beaucoup de symboles révolutionnaires, la devise tombe en désuétude sous l'Empire. Elle réapparaît lors de la Révolution de 1848, empreinte d'une dimension religieuse: les prêtres célèbrent le Christ-Fraternité et bénissent les arbres de la liberté qui sont alors plantés. Lorsqu'est rédigée la constitution de 1848, la devise «Liber­té, Egalité, Fraternité» est définie comme un «principe» de la Répu­blique. Boudée par le Second Empire, elle finit par s'imposer sous la IIIe République. On observe toutefois encore quelques résistances, y compris chez les partisans de la République: la solidarité est parfois préférée à l'égalité qui implique un nivellement social et la connota­tion chrétienne de la fraternité ne fait pas l'unanimité. La devise est réinscrite sur le fronton des édifices publics à l'occasion de la célé­bration du 14 juillet 1880. Elle figure dans les constitutions de 1946 et 1958, on la trouve sur des objets de grande diffusion comme les piè­ces de monnaie ou les timbres.

Le sceau

Marque distinctive et signe d'autorité, le sceau est détenu au Moyen Age et sous l'An­cien Régime par les différents pouvoirs civils ou religieux et par le roi lui-même. Aujourd'hui l'usage du sceau n'est réservé qu'à des occa­sions solennelles comme la signature de la Constitution et éventuellement ses modifica­tions. Le sceau actuel de la République est celui de la IIIe République, frappé en 1848.

Sous l'Ancien Régime, le chancelier, grand of­ficier de la Couronne, second en dignité après le connétable, est un personnage essentiel. Ina­movible, il ne porte pas le deuil à la mort du roi tandis que le sceau du défunt est rituellement brisé. Chargé de la garde matérielle des matri­ces des sceaux, i! préside le scellage des actes qui mobilise beaucoup de personnel. Le chancelier est installé en 1718 dans un hôtel qu'occupé toujours, place Vendôme à Paris, le ministre de la justice, garde des sceaux. A la Révolution, le sceau de Louis XVI, en or, est fondu pour récu­pérer le métal.

Un arrêté du 8 septembre 1848 définit le sceau de la IIIe République, encore utilisé de nos jours. Le graveur des monnaies, Jean-Jac­ques Barré, exécute le nouveau sceau de l'Etat sans respecter exactement les termes du décret, notamment l'emplacement des inscriptions. Une femme as­sise, effigie de la Liberté, tient de la main droite un faisceau de lic­teur et de la main gauche un gouvernail sur lequel figure un coq gau­lois, la patte sur un globe. Une urne portant les initiales SU rappelle la grande innovation que fut l'adoption du suffrage universel direct en 1848. Aux pieds de la Liberté, se trouvent des attributs des beaux arts et de l'agriculture. Le sceau porte comme inscription «Républi­que française démocratique une et indivisible» sur la face et au dos deux formules «Au nom du peuple français» et «Egalité, fraternité, liberté».

Depuis 1958, la Constitution et certaines des lois constitutionnel­les qui la modifient ont fait l'objet d'une mise en forme solennelle, avec sceau de cire jaune pendant sur un ruban de soie tricolore.

JACQUES CHIRAC

Début du mandat 07.05.1995. Né le 29 novembre 1932 à Paris.

Fils de François Chirac et de Marie-Louise Valette. Études: Lycées Carnot et Louis-le-Grand à Paris. Diplômé de l'Institut d'Études politiques de Paris et de la Summer School de l'Université de Harvard (Etats-Unis}. Distinctions. Grand-Croix de la Légion d'honneur. Grand-Croix de l'Ordre national du Mérite. Croix de la Valeur militaire. Chevalier du Mérite agricole, des Arts et des Lettres, de l'Étoile noire, du Mérite sportif, du Mérite touristique. Médaille de l'Aéronautique. Élu maire de Paris plusieurs fois.

Élu Président de la République Française (2e tour de scrutin) avec 15 770 249 voix (soit 52,64% des suffrages exprimés) contre 14 187 963 voix à Lionel Jospin.

Marianne

Bien que la Constitution de 1958 ait privilégié le drapeau tricolore comme emblème national, Marianne incarne aussi la République Fran­çaise. Les premières représentations d'une femme à bonnet phrygien, allégorie de la Liberté et de la République, apparaissent sous la Révo­lution française.

L'origine de l'appellation de Marianne n'est pas connue avec certi­tude. Prénom très répandu au XVIIIe siècle, Marie-Anne représentait le peuple. Mais les contre-révolutionnaires ont éga­lement appelé ainsi, par dérision, la République.

Symbole de liberté, le bonnet phrygien était por­té par les esclaves affranchis en Grèce et à Rome. Un bonnet de ce type coiffait aussi les marins et les galé­riens de la Méditerranée et aurait été repris par les ré­volutionnaires venus du Midi.

Sous la IIIe République, les statues et surtout les bustes de Marianne se multiplient, en particulier dans les mairies. Plusieurs types de représentation se dé­veloppent, selon que l'on privilégie le caractère révo­lutionnaire ou le caractère «sage» de la Marianne: le bonnet phrygien est parfois jugé trop séditieux et remplacé par un dia­dème ou une couronne. Aujourd'hui, Marianne a pu prendre le visage d'actrices célèbres. Elle figure également sur des objets de très large diffusion comme les pièces de monnaie ou les timbres-poste.

A l'origine chant de guerre révolutionnaire et hymne à la liberté, la Marseillaise s'est imposée progressivement comme un hymne national. Elle accompagne aujourd'hui la plupart des manifestations officielles.

En 1792, à la suite de la déclaration de guerre du Roi à l'Autriche, un officier français en poste à Strasbourg, Rouget de Lisle compose, dans la nuit du 25 au 26 avril, chez Dietrich, le maire de la ville, le «Chant de guerre pour l'armée du Rhin». Ce chant est repris par les fédérés de Marseille participant à l'insurrection des Tuileries le 10 août 1792. Son succès est tel qu'il est déclaré chant national le 14 juillet 1795.

Interdite sous l'Empire et la Restauration, la Marseillaise est remise à l'honneur lors de la Révolution de 1830 et Berlioz en élabore une or­chestration qu'il dédie à Rouget de Lisle.

La IIIe République (1879) en fait un hymne national et, en 1887, une «version officielle» est adoptée par le ministère de la guerre après avis d'une commission.

En septembre 1944, une circulaire du ministère de l'Education na­tionale préconise de faire chanter la Marseillaise dans les écoles pour «célébrer libération et martyrs».

Le caractère d'hymne national est à nouveau affirmé dans les cons­titutions de 1946 et de 1958 (article 2).

Né en 1760 à Lons-le-Saunier, Claude-Joseph Rouget de Lisle est capitaine du génie mais a mené une carrière militaire assez brève. Ré­volutionnaire modéré, il est sauvé de la Terreur grâce au succès de son chant. En quelques semaines, 1' «Hymne des Marseillais» est diffusé en Alsace, sous une forme manuscrite ou imprimée, puis il est repris par de nombreux éditeurs parisiens. Le caractère anonyme des premières éditions a pu faire douter que Rouget de Lisle, compositeur par ailleurs plutôt médiocre, en ait été réellement l'auteur.

Il n'existe pas de version unique de la Marseillaise qui, dès le début, a été mise en musique sous diverses formes. Ainsi, en 1879, la Mar­seillaise est déclarée hymne officiel sans que l'on précise la version, et un grand désordre musical pouvait se produire. La commission de 1887, composée de musiciens professionnels, a déterminé une version offi­cielle. C'est aujourd'hui une adaptation de la version de 1887 qui est jouée dans les cérémonies officielles.

Le coq

Dès l'Antiquité le coq apparaît sur des monnaies gauloises. Il de­vient symbole de la Gaule et des Gaulois à la suite d'un jeu de mots, le terme latin «gallus» signifiant à la fois coq et gaulois.

Disparu au haut Moyen-Age, on le retrouve en Allemagne dès le XIVe siècle pour évoquer la France. A partir du XVIe siècle, le Roi de France est

parfois accompagné de cet oiseau sur les gravu­res, monnaies, etc.

La Révolution française en a fait un plus lar­ge usage. Refusé par Napoléon Ier pour la rai­son suivante: «le coq n'a point de force, il ne peut être l'image d'un empire tel que la France».

A partir de 1830, il est à nouveau très appré­cié. Par une ordonnance du 30 juillet 1830, le coq gaulois doit figurer sur les boutons d'habit et doit surmonter les drapeaux de la garde na­tionale.

Il devient un symbole quasi officiel sous la IIIe République: la grille du parc du Palais de l'Elysée construite à la fin du XIXe siècle est or­née d'un coq et la pièce d'or frappée en 1899 également.

Si la République française lui préfère aujourd'hui le symbole de la Marianne, il figu­re toutefois sur le sceau de l'Etat. Il est surtout utilisé à l'étranger pour évoquer la France, no­tamment comme emblème sportif.

Analyse de l'icône

Cette icône représen­te une fleur de lys, figure héraldique composée de 3 éléments dont chacun comporte une moitié ombrée.

Analyse formelle des dif­férentes composantes et de leurs rapports; une icône analogique: la fleur de lys, fi­gure héraldique formée de trois fleurs de lys schématisées et unies.

Analyse sémantique des différentes com­posantes et de leurs rapports:

Le lys est symbole de blancheur et par là de pureté, d'innocence, de virginité.

Une autre relation relevant plutôt de la métonymie en fait une représentation de la génération, ceci de par son pistil* «hon­teux» selon Angelo de Gubernatis. C'est d'ailleurs cet aspect qui lui a valu d'être choisi par les rois de France comme sym­bole de la prospérité de la race. Il reste ain­si le symbole de la royauté française.

Ce symbole fait aussi partie de l'emblème du Québec, province francopho­ne du Canada.

LES DEPARTEMENTS ET LES REGIONS

La France compte 22 Régions en France métropolitaine, celles-ci étant des unités territoriales purement administratives qui n'ont aucun lien avec les anciennes provinces historiques et 4 régions d'outre-mer (les départements d'outre-mer qui ont un statut de régions: la Guade­loupe, la Martinique, la Réunion et la Guyane, la plus grande des ré­gions un sixième du territoire de la France.

II y a des régions de montagne, comme l'Auvergne et maritimes: la Bretagne ou la Basse-Normandie. Certaines sont toutes petites: L'Alsace (8200 km2), la Corse (8600 km2), et d'autres très grandes: l'Aquitaine (41 000 km2) et la région Rhône-Alpes (43 000 km2). L'Île-de-France a presque 11 millions d'habitants, c'est-à-dire 19% des Français sur 2% du territoire; on y est plutôt serré! Le Limousin a moins de 1 million, sur une surface bien plus grande. La Corse est presque aussi petite que l'Alsace, mais elle n'a que 250 000 habitants, contre 1 750 000 pour l'Alsace. Il y a des régions riches, comme les régions Rhône-Alpes ou Provence-Alpes-Côte d'Azur, et d'autres qui le sont beaucoup moins, comme le Limou­sin ou l'Auvergne. L'État les aide pour que la campagne ne se transforme pas en désert humain. Parmi les 22 régions métropolitaines, quatre d'en­tre elles regroupent plus de 40% de la population du pays et 50% de son Produit intérieur brut (PIB). Ces quatre régions sont l'Ile-de-France, Rhô­ne-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur et le Nord-Pas-de-Calais.

C'est en 1972 que la Région s'est vu reconnaître la personnalité ju­ridique non pas en tant que collectivité locale, mais comme établisse­ment public territorial dont la mission est de «contribuer au dévelop­pement économique et social de la région». La Région est dotée d'un Conseil régional et d'un Comité économique et social; le premier a un pouvoir de décision en matière budgétaire, tandis que le second reste consultatif. Certaines compétences ont été accordées à la Région, notamment en matière de formation professionnelle continue, d'en­seignement public et d'éducation spécialisée, de ports fluviaux, d'aide à la pêche côtière et aux entreprises de culture marine.

La France est divisée en quatre-vingt-seize départements. Depuis 1982, ces collectivités territoriales peuvent prendre des décisions sans être obligées d'avoir l'accord de l'État. Cependant, le Premier minis­tre nomme un préfet qui représente le gouvernement dans chaque département et dans chaque région. Les habitants de chaque dépar­tement élisent des conseillers généraux au suffrage universel direct. Elus pour six ans, ils se réunissent une fois par trimestre et prennent "es décisions pour l'ensemble du département. Les conseillers régio-taux sont élus pour six ans par les électeurs de chaque département. Le conseil régional gère le budget de la région.

Devenus autonomes et indépendants par rapport à l'État, les ré­pons doivent respecter les lois et ne pas prendre de décisions qui iraient contre l'intérêt du reste du pays. Alors que le conseil régional joue un rôle important dans le domaine économique, le conseil général est responsable de nombreux services départementaux de proximité: santé, transports. Ces deux conseils se retrouvent parfois pour financer des projets onéreux: un pont, une autoroute... Le per­sonnage le plus important de la ville est le maire. Elu pour six ans par le conseil municipal, il est le chef de la police municipale, il prépare et gère le budget, célèbre les mariages, délivre les permis de construire et doit veiller à la qualité de l'eau et au ramassage des ordures.

Le bureau de l'état civil se trouve à la mairie. C'est un lieu très im­portant où sont enregistrés les naissances et les décès. L'état civil dé­livre aussi les cartes d'identité et les passeports, on y va un jour s'ins­crire sur les listes électorales pour pouvoir voter. Dans certaines villes, les enfants ont aussi leur conseil municipal et peuvent proposer des projets au maire.

L'Union européenne et régions françaises

Actuellement, quinze pays font partie de l'Union européenne. Cette union remonte à 1957 et portait alors le nom de Marché com­mun, puis plus tard de CEE (Communauté éco­nomique européenne). La France est l'un des six Pays fondateurs de cette union. Son but était de créer une Europe forte face à la Puissance des Etats- Unis. Depuis cinquan-te ans, la construction de l'Union euro­péenne (UE) a eu pour principal effet de Maintenir la paix en Europe.

Les quinze pays de VUE ont des projets communs pour le développement de l'agri­culture et de l'emploi, pour la protection de l'environnement et pour la création d'une monnaie unique.

Pour mener à bien tous ces projets VUE a aussi ses assemblées: le Conseil européen réunit les quinze chefs de chaque pays membre, le Conseil des ministres décide des projets, la Commission européenne prépare les lois, et le Parlement européen (députés élus par le peuple européen) don­ne son avis sur les lois.

Dès le 1er janvier2002, on a une mon­naie identique pour régler les achats dans les pays de VUE: l'euro. En France, l'euro

remplace le Franc. L'euro est ainsi, avec le dollar, l'une des deux principales monnaies européennes. Elle facilite l'échange des marchandises entre les pays de VUE.

Il y a vingt-cinq ans, trois pays euro­péens (la France, l'Allemagne et l'Italie) ont uni leurs efforts pour partir à la conquête de l'espace: l'agence spatiale européenne était née. Ensemble, ils ont créé la fusée Ariane qui transporte et met en orbite autour de la Terre un grand nombre de sa­tellites.

Les régions françaises coopèrent avec d'autres régions d'Europe: 32 régions euro­péennes, dont 7 françaises, se sont grou-pées, de l'Ecosse jusqu'au Portugal, la Ca. talogne espagnole, la Lombardie italienne le Bade-Wurtemberg allemand travaillent avec la région Rhône-Alpes dans les domai­nes scientifique et techni­que, la Lorraine s'est associée avec la Sar­re allemande et le Luxembourg.

La France Normande

Le Nord-Pas-de-Calais

Cette prospère mais très exposée géographique-ment, la région a subi maintes invasions et guerres depuis des centaines d'années.

Parmi ses richesses, beffrois et carillons sont om­niprésents: Lille, Arras, Douai. Celui de Dunkerque son­ne «l'air de Jean Bart» (enfant du pays, ce corsaire devint Chef d' Escadre de la Flotte Royale de Louis XIV).

La région est riche de 14 villes fortifiées par Vauban, front défensif au nord-nord-est.

♦ De la Côte d'Opale bordant la Manche (falaises. Caps Gris-Nez et Blanc-Nez, Eurotunnel, ports, plages immenses), à l'intérieur du pays (vastes éten­dues de cultures, marais, anciens sites miniers et leurs terrils, rivières et étangs, canaux, constructions en brique rouge omniprésentes, monuments et sites, art (dentelles...) bières et bonne chère) la région entière est une invite chaleureuse à la découverte.

Deux départements seulement (le Nord et le Pas-de-Calais) qui ont donné son nom à la région, mais une très grande ville, Lille (960 000 habitants). Une population, la plus jeune de France, également importante dans l'ensemble de la région (4 millions d'ha­bitants) et concentrée dans huit villes de Plus de 100 000 habitants.

La région, longtemps la plus indus­trialisée du pays (acier, textile, charbon), a perdu des centaines de milliers d'em-Ploi et s'est donc profondément transfor­mée. Elle est désormais une des toutes Premières pour l'agriculture et, sur ses 140 km de côtes, se trouvent le troisième P°rt français (Dunkerque) et le premier Port de pêche (Boulogne).

Elle a su développer une importante indus­trie agro-alimentaire (8% de la production nationale), tout en conservant une place de choix dans l'indus­trie textile et la sidérur­gie, avec la firme, la première en Europe et la seconde dans le monde. Elle détient

également le premier rang européen pour la vente par correspondance, avec 21 entreprises qui réalisent 75% du chiffre d'affaires national. En­fin, elle bénéficie du réseau nord-europén du TGV qui met Lille à une heure de Paris et à une demi-heure de Bruxelles. Vingt ans après avoir commencé une gigantesque mutation économique et sociale, la région Nord — Pas de Calais avec l'ouverture du Tunnel sous la Manche, tour­ne une page très importante de son Histoire. Le Nord — Pas de Calais est désormais vraiment au cœur de l'Europe.

En quelques heures de Paris

Depuis dix ans, des dizaines de vil­les se sont présentés comme des car­refours de l'Europe. On peut travailler à Lille et habiter en Belgique ou l'in­verse. En quelques heures, on peut al­ler et revenir de Paris plus vite que certains banlieusards. Pour une réu­nion de travail, un spectacle ou une vi­site de musée. D'ici peu, avec le pro­longement du T6V Europe jusqu'à Bruxelles, la capitale belge sera dans la banlieue de Lille. A moins de 35 mi­nutes!

Souvent chantée, la tradition d'accueil des gens du Nord n'est plus à prouver. Ce n'est pas ici qu'au bout

de 10 ans oh considérera encore «l'ar­rivant» comme un étranger! Quelques semaines suffisent pour être intégré. Dans une région où nombre de person­nes portent un nom d'origine belge, po­lonaise, italienne, algérienne... D'où qu'on vienne, on ne peut jamais se sen­tir à l'écart très longtemps! Peut-être est-ce une des raisons pour lesquel­les tant d'entreprises étrangères se sont installées dans cette région. Ré­gion européenne, région ouverte, le Nord — Pas de Calais est naturelle­ment une région attractive. Les gens du Nord sont chaleureux et ac­cueillants.

Flandre, Artois, Rainant... Anciennes provinces historiques.

Béthune etArras, vil­les bourgeoises d'influen­ce flamande et parfois es­pagnole, dessinent les limites d'un vaste territoi­re entre plaines d'Artois pays minier et villages agricoles. Elles sont marquées par l'histoire d'une Première grande guerre qui laissa d'innombrables croix blanches et des pay­sages imprégnés de souvenirs.

Les places pavées et les beffrois sont caractéristiques du Pas-de-Calais. Le ca­rillon médiéval de Béthune anime son cé­lèbre beffroi. Le beffroi d'Arras, décoré d'un lion d'or, renaît de ses cendres pour couron­ner l'hôtel de ville de la place des Héros. De style flamand cet ensemble unique de mai­sons des XVII-XVIIIe ss. est surmonté de pignons à volutes et frontons curvilignes et reposent sur des arcades.

Le célèbre restaurant deux étoiles «Le Meurin» à Béthune, décline avec finesse les saveurs locales.

Dans «La Faisanderie», écurie aména­gée des souterrains d'Arras, Jean-Pierre Dar-&nt, digne représentant de la confrérie, vous initiera à la dégustation de l'andouillette. Qu'Usait en pain d'épices, en fromage ou en chocolat, Arras vous offre son cœur.

A Lillers la betterave, le sucre et les écha-'°tes sont de mise dans une petite ville qui chaussa la France il n'y a pas cent ans!

Calais, premier port de voyageurs de France, est un lieu riche en histoire. La den­telle de Calais pare les femmes du monde entier. Le Calaisis vous offre un paysage spectaculaire avec ses caps et son port de pêche à l'échouage, très apprécié des ama­teurs de sensations fortes pour pêcher la crevette...

Des brassages de population ont formé la culture chti'mi (sobriquet apparu au dé­but du siècle et qui s'est généralisé pendant la Première Guerre mondiale). L'histoire du Nord est faite de contes et de légendes com­me celle de la création de la ville de Lille: c'est en 640 que le géant Lydéric aurait fon­dé la cité après sa victoire contre le géant Phinaert.

Mais ce territoire a aussi été le lieu d'évé­nements déterminants pour le pays: la ba­taille de Bouvines de 1214 qui voit la vic­toire des Français sur les Anglais, et les multiples traces laissées par les terribles combats des deux derniers conflits mon­diaux.

Ville d'Art et d'Histoire, Saint-Omer vit à l'ombre de sa Cathédrale gothique Joyau de son patrimoine architectural. Dans les faubourgs, les maisons maraîchères s'ouvrent sur les watergangs et le marais envoûtant où se côtoient le héron et le grèbe huppé.

Savez-vous que ?

«Les Bourgeois de Calais» sculpture d'Auguste Rodin exposée dans les jardins du Musée Rodin à Paris. L'original fut inauguré en août 1895 à Calajs En 1347, à la suite d'un très long siège, la ville de Calais fut contrainte de se rendre au roi d'Angleter­re Edouard III. Six notables, Eustache de Saint-Pier­re, Jean d'Aire, Jacques et Pierre de Wissant, Jean de Fiennes, Andrieu d'Andres, prêts à faire le sacri­fice de leur vie, acceptèrent de porter au roi les clefs de la ville et du château. Ils se présentèrent pieds nus, la corde au cou, afin de sauver la population af­famée.

Leur bravoure fut récom­pensée et la Reine d'Angleter­re leur accorda la vie sauve. Cette sculpture est une com­mande de la ville de Calais faîte en 1885 au sculpteur Auguste Rodin. Cette œuvre a été réali­sée en bronze et placée devant l'hôtel de ville en 1940. Ce mo­nument exprime le courage des six Bourgeois à se sacrifier pour leur ville.

Basilique Notre-Dame demeure la seule cathédrale gothique française au nord d'Amiens. Durant trois siècles s'est bâti ce chantier monumental d'amples pro­portions (103 m de long, 30 m de large).

C'est le mobilier funéraire qui est ici d'une extraordinaire richesse: sarcopha­ge de saint Erkembole, dalles gravées du XIIIe, gisant de Saint-Omer, le mau­solée d'Eustache de Croy qui «illustre la nouvelle esthétique de l'art funéraire: le défunt est représenté en prière de­vant sa propre dépouille, nu à l'antique».

La Picardie

Chaque arbre a sa personnalité, chaque bestiole son rôle, chaque voix sa place dans la symphonie; (...)

Je comprends l'harmonie du monde: quand en sur-prendrais-je la mélodie? Paul Claudel — Le promeneur

Au XIIIe siècle une «nation picarde» regroupe à l'Université de Paris les étudiants originaires du Nord du royaume, ils ont en commun leur langue. Le nom de «Picardie» désigne ensuite les terriroi-res contrôlés par le roi de France au nord de la capitale, avec comme axe principal la vallée de la Somme. Au sud des collines d'Artois s'éten­dent les vastes horizons picards.

Située au Nord de l'Ile-de-France, la Picardie est, avant tout, une région agricole; le pays des «piocheurs». En sont également issus des chefs militaires (maréchal Leclerc) ou des hommes de lettres (La Fontaine, Claudel). Elle comprend trois départements (l'Oise, l'Aisne et la Somme) et une seule ville moyenne, Amiens (160 000 habitants).

La population reste assez jeune, mais est une des plus touchées par le chômage. C'est dire que l'activité économique n'est pas très dyna­mique, sauf dans le domaine agricole. L'agriculture picarde (betterave, blé, pomme de terre) est une des premières en France. Elle est organi­sée autour de grandes exploitations et est très mécanisée.

En dehors d'Amiens de plus grand édifice gothique en France: 145 m de long et 42 m sous voûte) et de Beauvais, villes histo­riques, la région se ca­ractérise par un très grand nombre de peti­tes communes, isolées dans d'immenses plai-nes et plateaux.

La civilisation urbaine et bourgeoise exige de vastes cathédrales; le chceu} s'agrandit pour le clergé, le développement du culte des Saints multiplie les cha­pelles. La voûte d'ogives forme, la squelette de l'édifice.

L'Art gothique

Le Centre, L'Ile-de-France et Paris

Le Centre comprend six départements (l'Eure-et-Loir, le Loiret, le Loir-et-Cher, l'Indre, l'Indre-et-Loire et le Cher). Traversée par la Loire, c'est une région paisible, dynamique au nord, mais qui se

dépeuple au sud. Considéré comme le «jardin de la France», le Val de Loire accueille chaque année plusieurs millions de touristes. Avec pépinières et roseraies de l'orléanais, le hallier de Sologne pour ses célèbres chasses, les maisons troglodytes de Touraine; c'est aussi le pays des châteaux, de la féodalité à la Renais­sance: Villandry, Blois, Chenonceau, Azay le rideau, Cheverny, Cham-bord, Ambroise, Valençay, Loches et Chinon. A découvrir aussi, la ville de Bourges, la cathédrale et le palais Jacques Cœur.

ses célèbres chasses, les maisons troglodytes de Touraine; c'est aussi le pays des châteaux, de la féodalité à la Renais­sance: Villandry, Blois, Chenonceau, Azay le rideau, Cheverny, Cham-bord, Ambroise, Valençay, Loches et Chinon. A découvrir aussi, la ville de Bourges, la cathédrale et le palais Jacques Cœur.

Province historique par excellence, avec ses châteaux, ses cathédra­les, ses églises, ses abbayes, l'Ile-de-France est aussi la région la plus peuplée et la plus importante sur les plans économique et touristique. Autour de Paris, elle se compose de 7 départements. Les plus proches de la capitale, ceux de la «petite couronne», sont trois: les Hauts-de-Seine (1,4 million d'habitants), la Seine Saint-Denis (1,3) et le Val de Marne (1,2). Les plus éloignés, ceux de la «grande couronne», sont quatre: l'Essonne (1,08 million d'habitants), la Seine-et-Marne (1,7), le val d'Oise (1,4) et les Yvelines (1,2).

Lutèce fut la capitale du royaume Franc sous Clovis. Domaine de la Maison Capétienne, l'Ile de France (pays de France) va, peu à peu, cristalliser autour d'elle Comtés et Duchés jusqu'au centralisme monarchi­que puis républicain.

La population de l'Ile-de-France (les Franciliens) comprend envi­ron 11 millions d'habitants (dont 2,1 pour Paris).

Economiquement, l'Ile-de-France est la première région françai­se. Elle est au premier rang pour le budget régional, pour le nombre d'emplois et pour le revenu disponible par habitant (le salaire net moyen d'un Francilien est supérieur de 35% à celui d'un provincial). La part du Produit intérieur brut (PIB) de l'Ile-de:France représente 30% du PIB national.

Plus de 73% de l'activité économique de l'Ile-de-France est concen­trée dans le secteur tertiaire qui occupe plus de 2,5 millions de person­nes. Environ 1 million travaillent ainsi dans le domaine bancaire (la moitié des quelque 350 banques françaises se trouvent dans la région) et 600 000 dans les services administratifs de la capitale. Les responsa­bles de la région souhaitent en faire une sorte de capitale économique de l'Europe. Le tourisme est bien sûr un des points-forts de l'Ile-de-France. En 1997, 36 millions de touristes et d'hommes d'affaires sont venus dans la région et Paris demeure la première ville touristique du monde. Si Euro Disneyland, à Marne-la-Vallée, a accueilli 12,6 millions de visiteurs, la cathédrale Notre-Dame de Paris en a reçu 12 millions.

Les grands châteaux

Les plaines de la région parisien­ne, arrosées par la Seine et la Marne, les clochers des églises rythment des paysages dont la sérénité séduisit des peintres comme Corot, Théodore Rousseau, Pissarro et Cézanne. Sans la fertilité de ces terres, les rois de Fran­ce n'auraient sans doute jamais réus­si à asseoir une puissance qui leur per­mit en retour d'orner l'Île-de-France d'une véritable couronne de châ­teaux. Fontainebleau, transformé en palais Renaissance par François 1 • Écouen, somptueuse demeure d'Annede Montmorency; Rambouillet, ap­précié de Marie-Antoinette et affecté à la présidence de la République depuis 1897; la Malmaison, devenue la retraite de Joséphine.

Symbole royal à l'image de Louis XIV*, cet immense palais où pouvaient vivre 20000 courtisans s'est développé à partir d'un modeste pa­villon de chasse. En 1668, Louis Le Vau entreprend le premier ajout autour d'une grande cour centrale. Une vaste terrasse courait le long du premier éta­ge. Jules Hardouin reprit les travaux en 1678. Les jardins de la galerie des Glaces sout ses œuvres. Il édifia éga­lement les immenses ailes du Nord et du Midi, et dessina la chapelle, ache­vée en 1710. Les parterres géométri­ques et les plans d'eau du jardin, chefs-d'œuvre de Le Nôtre, tirent un parti extraordinaire des accidents du terrain. Au premier étage du palais, les appartements privés de la reine et du roi ouvrent, sur la cour de Marbre.

Les Grands Appartements, où se dé­roulaient les cérémonies officielles de la cour, dominent les jardins à la perspective grandiose. Richement dé­corées par Charles Le Brun, ces salles d'apparat sont parfois dédiées à une divinité olympienne, tels le salon d'Hercule et le salon d'Apollon. La plus spectaculaire réalisation est la galerie des Glaces, dans laquelle 17 grands miroirs font face à de hautes fenêtre à arcade.

Vaux-le- Vicomte,

C'est en pleine campagne, au nord-est de Melun, que, Nicolas Bouquet, surintendant des Finances de Louis XIV, invita l'architecte Louis Le Vau et le décorateur Charles Le Brun à édifier un château d'une somptuosité encore jamais atteinte. Le résultat dépassa toutes ses espérances. Il entraîna également sa chute. Cette résidence plus fastueuse que les pa­lais royaux portait ombrage au Roi Soleil et celui-ci accorda la tête de Fouquet à Colbert qui le haïssait.

Le mousquetaire qui procéda à l'arres­tation s'appelait D'Artagnan.

La décoration intérieure du châ­teau use à profusion de fresques, de do­rures, de stucs et de cariatides. Le salon des Muses présente ainsi un superbe plafond orné par Le Brun de nymphes et de sphinx, tandis que la Grande Chambre carrée est aménagée en style Louis XIV.

Contrairement à Versailles ou Fontai­nebleau, de nombreuses pièces gardent des proportions et une atmosphère inti­mes. Aux splendeurs de l'intérieur répon­dent celles des jardins, œuvre de Le Nôtre.

Fontainebleau

Les rois de France viennent chas­ser à Fontainebleau depuis le XIIe siècle, mais c'est François Ier qui jet-te les bases du château actuel en re­modelant selon les canons de la Re­naissance florentine l'ancienne forteresse médiévale qu'il réunit aux bâtiments d'une abbaye consacré par Saint Louis en 1259. Henri IV, Louis XIII, Louis XV et Napoléon commandent à leur tour agrandis­sements ou modifications et cette juxtaposition de styles est un des charmes du palais.

* Louis XIV a dit «L'Etat, c'est moi!»

En 1166, Louis XIV a déclaré qu'il ne choisirait pas de premier ministre, mais qu'il gouvernerait lui-même et pendant 54 ans il a tenu parole. Il croyait qu'un roi de France doit pouvoir faire tout ce qui lui plaisait. Il a considéré que le roi était le «lieutenant de Dieu sur la terre».

Louis XIV a été représenté dans les provinces par les intendants. Il a affirmé son indé-Pendence à l'égard de la papauté et son authorité sur l'église de France. Il a annulé l'édit de Nantes, signé par Henri IV parce qu'il n'acceptait pas la division religieuse.

Le Roi-Soleil était très orgueilleux, il pensait qu'il était le plus grand roi du monde. Aver­ties, il y avait plus de dix mille coutrisans, et leur seule occupation était de servir et d'honorer roi. «Un règlement minutieux, qui s'appelle l'Étiquette, avait fixé le rôle de chacun d'entre "lx->> Il indiquait quand le roi se levait et qui devait présenter au roi sa chemise, etc.

Paris

Une ville chargée d’histoire

paris est une ville de 2,1 millions d'habitants et de 104 km2 de superfi­cie, traversée d'est en ouest par la Seine. Le fleuve partage la ville en deux parties: la Rive gauche et la Rive droite.

Paris a pour origine un village de pécheurs celtes. La tribu des Parisii s'installa au 3e siècle avant J.-C. dans l'île de la Cité, la fortifia et l'appela Lutetia. La Lutèce des Gaulois ne s'étendait au-delà de l'île de la Cité. En 52 av. J.-C, Lutèce tomba aux mains d'un lieutenant de Jules César. Les Ro­mains l'appelèrent la «ville des Parisii», Civitas Parisiorum. La ville fut forti­fiée et commença à s'étendre sur la rive gauche de la Seine: c'est là que fu­rent édifiés les diermes dits aujourd'hui de Cluny et les arènes de Lutèce.

Le christianisme fut introduit par saint De­nis, premier évêque de la ville, qui fut décapité par les Romains en 280. La légende rapporte qu'il aurait alors marché avec sa tête jusqu'à l'empla­cement de la basilique de Saint-Denis. Menacés par les invasions barbares, les Parisiens rési­stèrent en 451 aux Huns d'Attila sous l'inspi­ration de sainte Geneviève qui devint la patron­ne de la ville en détournant miraculeusement le danger.

En 486, Clovis s'empara sans combat de Paris et en fit la capitale du royaume des Francs. Mais la vil­le fut délaissée par les derniers rois Mérovingiens. Elle déclina surtout sous la dynastie des Carolin­giens, Charlemagne ayant choisi comme capitale Aix-la-Chapelle. Les habitants abandonnèrent la rive gauche où ne restèrent que des établissements religieux comme la puissante abbaye de Saint-Germain-des-Prés.

Au IXe siècle, les Normands ravagèrent à plusieurs reprises la région de Paris: la cité fut soumise à un long siège viking en 885.

En 861 Paris était passée dans le patrimoine des Capétiens, qui accédèrent au trône de France avec Hugues Capet en 987. Paris fut d'abord la capitale d'un tout petit royaume, que les Capétiens s'ef­forcèrent d'agrandir. Aux XIe et XIIe siècles, la ville connut une re­naissance commerciale et urbaine. A la fin du XIIe siècle, Philippe Auguste crée des fontaines, fonde le marché des Halles et fait paver les rues importantes. Pour protéger la ville, il fait édifier (1180-1213) un puissant rempart renforcé par la forteresse du Louvre (1204). Pen­dant plus de sept siècles Paris est restée une ville fortifiée, ce qui explique sa forme circulaire (les boulevards concentriques ayant remplacé les murailles successives), la rareté des espaces libres et des jardins.

Paris au Moyen Age

L'importance du ravitaillement par voie fluviale donnait un pouvoir im­portant à la «guilde des marchands de l'eau» qui reçut du roi, en 1170 le monopole de tout le trafic fluvial entre Mantes et Corbeil. Leur con­seil dirigeant, bientôt représenté par le prévôt des marchands, s'instal­la au XIVe siècle dans la maison aux Piliers, ancêtre de l'Hôtel de Ville actuel. Le roi, lui, était représenté par le prévôt de Paris résidant dans la forteresse du Châtelet. Les deux autorités furent souvent rivales. C'est à cette époque que se crée la différenciation encore actuelle de Paris: la ville médiévale se divise alors entre la rive droite commerçante (avec le marché des Halles), la Cité, siège du pouvoir politique et religieux (encore aujourd'hui avec le Palais de Justice et l'hôpital de l'Hôtel-Dieu), et la rive gauche universitaire et intellectuelle. En effet l'île de la Cité est alors parée de la cathédrale Notre-Dame (entreprise en 1163), de la Sainte-Chapelle, consacrée en 1248 sous saint Louis (1246), elle abri­tait la couronne d'épines du Christ, tandis que le palais royal de la Cité. A partir de 1250, une soixantaine de collèges abritent 700 «escholiers» et leur assurent gîte, couvert et «répétitions». Le plus célèbre est celui fondé en 1257 par Robert de Sorbon, qui fut reconstruit au XIXe siècle. L'université de Paris est alors l'un des grands centres intellectuels (théo­logie, philosophie) de la chrétienté médiévale. Avec 80 000 habitants, Paris devient au XIIIe siècle la plus grande ville de l'Europe chrétienne.

Mais le XIVe siècle ouvre des temps plus sombres: la population est éprouvée par la famine de 1315-1317 et par la peste de 1348-1349.

La guerre de Cent Ans entre la France et l'Angleterre fait de la capitale un foyer d'agitation. En 1356, le prévôt des marchands Etienne Marcel se rend maître de la ville contre le Dauphin fran­çais. Le roi Charles V (1364-1380) construit une nouvelle enceinte rive droite afin de protéger les Nouveaux faubourgs contre les anglais: la muraille est renforcée Par les forteresses de la Bastille et du Louvre, qui est alors agrandie.

En 1420, la ville est occupée par les Anglais auxquels elle se montre plutôt favorable. Vainement assiégée par Jeanne d'Arc en 1429, paris n'est reprise aux Anglais qu'en 1436 et reste une ville un peu suspecte qui ne retrouvera son rôle de capitale que sous François Ier au siècle suivant. La paix et la prospérité reviennent dans la seconde moitié du XVe siècle, dans un royaume à nouveau unifié.

Paris sous la Renaissance et la Monarchie

Le XVIe siècle connaît un nouvel élan lorsque le Valois François Ier revient résider dans la capitale après 1530, la cour restant itinérante dans les châteaux royaux au gré des saisons. Il fait abattre le vieux Louvre pour le transformer en palais Renaissance, commence l'égli­se Saint-Eustache et l'Hôtel de Ville. Ouverte aux idées de la Renais­sance, la ville connaît à nouveau un grand rayonnement intellectuel et culturel grâce à l'essor de l'imprimerie, au travail de nombreux poè­tes et savants humanistes dont les plus éminents enseignent au nou­veau Collège de France.

Mais ardemment catholique, Paris est fondamentalement hostile à la Réforme: les passions religieuses divisent la cité à partir de 1534 en­tre catholiques et protestants. Le peuple massacre les huguenots à la Saint-Barthélémy en 1572, se range dans le camp catholique de la Li­gue, se soulève à l'annonce de l'assassinat de son chef, le duc de Guise en 1588, et proclame la déchéance du roi Henri III. Henri IV n'entre à Paris qu'après avoir abjuré sa foi protestante.

Elevant au plus haut point la monarchie absolue et centralisatrice, les Bourbons encouragent Y embellissement de la ville. Lors de son règne au début du XVIIe siècle, Henri IV poursuit le Louvre et le château des Tuile­ries commencé par Catherine de Médicis, ce qui va favoriser l'extension des beaux quartiers vers l'ouest parisien. Le monarque achève l'Hôtel de Ville et le Pont-Neuf, fonde un nouveau type de places géométriques et homogènes avec la place Royale (aujourd'hui place des Vosges) et la place Dauphine. Le rayonnement culturel de la capitale se ren­force sous Louis XIII avec la création de l'Imprimerie roya-leen 1620, du Jardin des Plan­tes et de l'Académie française. Louis XIII crée de nouvelles fortifications rive droite (ac­tuels grands boulevards) pour permettre à la ville de s'agran-

dir: de nouveaux quartiers remplacent la campagne dans le faubourg Saint-Honoré, l'île Saint-Louis, le Marais, le Faubourg Saint-Germain. Richelieu se fait construire le Palais-Cardinal (aujourd'hui Palais-Royal), Marie de Médicis déménage au palais du Luxembourg.

Pendant la minorité de Louis XIV, Paris est affectée par les troubles de la Fronde. En fait, le peuple parisien se retire rapidement de cette guerre de grands seigneurs. Mais le Roi-Soleil n'oublia jamais qu'il avait dû fuir, encore enfant, la capitale. Il bouda Paris et s'installa à Saint-Germain, puis à Versailles en 1680. Avec ses 500 000 habitants, Paris resta cependant le centre de la vie intellectuelle et ne cessa de s'embellir: Les constructions majestueuses se poursuivirent sous l'autorité de Col-bert, qui fit appel à de grands architectes comme François Mansart et Claude Perrault. De la fin du XVIIe siècle datent la colonnade du Lou­vre qui marqua l'avènement du style classique par opposition au baro­que italien, les Invalides, l'Observatoire, l'hôpital de la Salpêtrière, le Collège des Quatre-Nation (aujourd'hui l'Institut), les Portes Saint-Denis et Saint-Martin, les places royales Louis-le-Grand (Vendôme) et des Victoires, les jardins des Tuileries, la manufacture des Gobelins. Cet­te opulence architecturale contrastait fortement avec le Paris populai­re surpeuplé et misérable. Le siège du gouvernement resta à Versailles jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Cette distance contribua d'ailleurs à rendre la monarchie étrangère aux évolutions de son peuple.

Le XVIII siècle et la Révolution

Au XVIIIe siècle, Paris devient le foyer des idées philosophiques des «In. mières»: dans les salons, dans les premiers cafés (dont le Procope), on discute avec passion d'égalité, de libertés et de souveraineté nationale De nouveaux édifices sont construits: l'Ecole militaire, l'Odéon, le jy. tur Panthéon, Saint-Sulpice. Le pont Louis XVI (de la Concorde) con­duit désormais à la place Louis XV, la première place royale ouverte (pla­ce de la Concorde).

En 1785, les fermiers généraux chargés de percevoir l'octroi, péage payé par les marchandises entrant dans Paris, font édifier par Ledoux les ro­tondes de la nouvelle enceinte (place Stalingrad, de la Nation). Dépour­vu de fonction défensive, ce «mur qui rend Paris murmurant» devait délimiter Paris jusqu'à 1860. Les jardins du Palais-Royal, réaménagés et ouverts au public, deviennent un lieu de discussion et d'effervescen­ce, notamment le 12 juillet 1789.

La Révolution française replaça d'un coup Paris à la tête de la Fran­ce. La capitale fut le théâtre de la plupart des événements révolutionnai­res et la victoire des Jacobins sur les Girondins accentua le mouvement de centralisation. La cocarde tricolore fut constituée des couleurs de la Ville de Paris, le bleu et le rouge, entrelacées du blanc monarchique. «Mais puisque Paris prétendait ainsi se substituer au reste du pays, et repré­senter seul la nation tout entière, les Parisiens ne pouvaient plus préten­dre à jouir de la même autonomie que les habitants des autres villes. Ils s'étaient liés au pouvoir central, pour le meilleur et pour le pire». Napo-

léon en tira les conséquences en soumet­tant Paris à un statut spécial, sans maire ni conseil municipal, «sous la tutelle d'un préfet de la Seine et d'un préfet de poli­ce directement aux ordres du gouverne­ment» (Michel Mourre). La centralisation allait s'accentuer avec les révolutions in­dustrielles, l'exode ural, la création des réseaux de communication ferroviaires puis routiers.

Napoléon n'eut pas le temps de réa­liser tous ses projets de grandeur pour la capitale: il commença l'Arc de Triom­phe, la Bourse, la colonne Vendôme, les canaux de l'Ourcq, Saint-Martin et Saint-Denis. Il fit détruire les vieilles maisons des ponts et les rives de. la Seine pour retrouver la vue sur le fleuve. A la suite des guerres napoléoniennes, Paris fut oc­cupée en 1814 et 1815, ce qui ne lui était plus arrivé depuis quatre siècles. Aussi les Parisiens accueillirent avec soulagement le retour des Bourbons. La ville entama une période de fort accroissement: unique­ment en raison de l'afflux des provinciaux. Mais les structures de la ville sont encore celles du Moyen Âge et Paris devient une ville sur­peuplée et insalubre.

C'est le second Empire qui transforma Paris et lui donna son visage actuel. Influencé par la modernité qu'il avait vécue à Londres, sou­haitant à la fois améliorer la vie du peuple et assurer la rapidité de la répression en cas d'émeute, Napoléon III confia à Georges Hauss-mann la direction des travaux, de 1853 à 1869. Le préfet de la Seine devait faire de Paris une grande capitale moderne, adaptée aux trans­ports modernes, assainie et aérée de parcs. Détruisant les vieux quar­tiers centraux médiévaux, Haussmann créa des percées nord-sud et - est-ouest: ces grandes avenues rectilignes bordées d'arbres et d'im­meubles cossus en pierre de taille devaient relier visuellement les points forts de la ville.

Les ingénieurs Alphand et Belgrand aménagèrent un nouveau ré­seau d'eau potable captant des sources d'eau en amont de la Seine, un réseau d'égouts modernes, 2000 hectares de parcs et jardins, for­mant un réseau hiérarchisé: depuis les deux grands bois de Boulogne et de Vincennes jusqu'aux petits squares aérant chaque quartier en passant par les Parcs des Buttes-Chaumont et de Montsouris.

Le préfet créa de nou­veaux équipements: des théâtres comme ceux de la Place du Châtelet, l'opéra Garnier, deux hôpitaux, des Mairies etc. Napoléon III confia à Baltard le réaménagement des Halles centrales. Annexant en 1860 les communes péri­phériques comme Auteuil, les Batignolles, la Villelte, Charonne, Haus-smann créa l'actuelle division administrative en 20 arrondissements en prenant soin de diviser certaines communes trop remuantes, tel­les Belleville.

Mais l'Empire s'acheva piteusement en 1870 par la guerre franco-prussienne, l'arrestation de l'Empereur, la proclamation de la Répu­blique le 4 septembre 1870 et le siège de Paris. L'exaspération du siège et le défilé allemand sur les Champs-Elysées provoqua l'insurrection de la Commune, révolte d'inspiration socialiste et ouvrière de mars à mai 1871. En butte au nouveau gouvernement transféré à Versailles, les Communards incendièrent de nombreux monuments, notamment l'hôtel de Ville et le château des Tuileries.

La fin du siècle est marquée par l'apaisement et l'installation d'une IIIe République modérée. A partir de 1878, les grandes Expositions uni­verselles scandent les progrès scientifiques et techniques. Celle de 1889, dont le clou est la Tour Eiffel marque l'apogée de l'architecture de fer. L'Exposition universelle de 1900 lègue a la capitale le Grand et le Petit Palais ainsi que la première ligne de métro décorée par Gui-mard. En 1910 s'achève la construction de la basilique du Sacré-Cœur. La ville connaît un nouveau foisonnement culturel et artistique no­tamment avec les peintres impressionnistes, puis ceux de la Ruche ou du Bateau-Lavoir à Montmartre. Fascinés par l'extrême-orient, plusieurs passionnés rassemblent des collections d'art asiatique qui constituent aujourd'hui des musées (musées d'Ennery, Cernuschi, Guimet).

Paris au xx siècle

Lors de la première guerre mondiale, Paris est préservée de l'invasion allemande par la victoire de la Marne. La vaste zone non-aedificandi est remplacée par les boulevards des Maréchaux, la ceinture de HBM de briques roses et beiges, et par la «ceinture verte» de Paris où s'élèvent des équipements sportifs.

Pendant rentre-deux-guerres, le rayonnement littéraire et artistique de Paris dépasse de nouveau les frontières: les artistes de l'Europe entiè­re affluent à Montmartre et à Montparnasse. Les bourgeois apprécient les appartements en forme d'ateliers d'artiste (Bruno Elkouken, Henri Sauvage), certains osent l'avant-garde moderniste (Auguste Perret, Le Corbusier, Mallet-Stevens). Pendant la deuxième guerre mondiale, Paris est occupé par la Wehrmacht en juin 1940. Malgré les difficultés d'ap­provisionnement, les arrestations de juifs, les exécutions d'otages, la ca­pitale poursuit sa vie littéraire et théâtrale.

Depuis 1945, l'évolution architecturale de Paris est la même que dans toutes les villes françaises: des tours et des barres massives et mo­notones dans les années 1950 et 1960, des immeubles modernes plus élaborés dans les années 1970 (Unesco, Maison de la Radio...). Les années 1980 ont marqué un retour aux gabarits classiques «haussman-niens». L'alignement des immeubles sur la rue, la diversité des formes furent affichés pour la première fois dans l'ensemble des Hautes For­mes (13e arrondissement).

Suite à ces destructions-reconstructions du Front de Seine, de Mai­ne-Montparnasse, des Halles, les édiles ont pris conscience de la valeur des quartiers anciens: Malraux a lancé les campagnes de ravalement

dans le Marais, premier «sec­teur sauvegardé» établi en 1962. A côté de ces quartiers anciens en voie de muséification, la Mairie de Paris souhaite aujourd'hui également préser­ver les quartiers à l'architecture Plus anodine, mais à la vie so­ciale active, comme le quartier de Montorgueil ou le faubourg saint-Antoine.

Suite à la normalisation de son statut en 1977, Paris a élu Jacques Chirac comme premier maire depuis la Révolution. Depuis 1982, le sta­tut politique de Paris a de nouveau changé: la capitale a été divisée en 20 mairies d'arrondissement: les électeurs choisissent 350 conseillers d'arrondissement qui élisent les maires d'arrondissement et 613 con­seillers municipaux qui élisent le maire de Paris.

Héritiers des monarques absolus, les présidents de la Ve Républi­que ont également laissé leur empreinte dans le paysage urbain de la capitale: après les ambitions de de Gaulle pour la région (aéroport de Roissy), le président Pompidou a créé le centre culturel qui porte son nom, malgré son désaccord avec le projet architectural.

La destruction des halles de Baltard et les protestations qui s'ensui­virent ont suscité un intérêt croissant pour le patrimoine du XIXe siè­cle. Valéry Giscard d'Estaing a choisi le projet du musée d'Orsay pour occuper l'ancienne gare d'Orsay. Il a aussi opté pour la reconversion des abattoirs de la Villette en Cité des sciences.

Ces quinze dernières années ont été marquées par le programme des grands travaux de François Mitterrand. Il a inscrit dans Paris des bâti­ments imposants souvent inspirés de formes géométriques pures: l'Ar­che de la Défense, la pyramide du Louvre, l'opéra Bastille, la «Très gran­de bibliothèque», le Ministère de l'Economie et des finances de Bercy.

Les monuments font de la capitale une destination touristique choi­sie chaque année par plus de 20 millions de visiteurs, tandis que la po­pulation parisienne ne cesse de décroître, dépassant désormais de peu les 2 millions d'habitants. Paris est ainsi devenue une magnifique ville-musée, un délicieux cadre festif pour les sorties et les spectacles, un centre d'affaires cosmopolite et animé. Les habitants se concentrent dans les arrondissements périphériques mieux aérés de parcs (Citroën, Belleville, Bercy) et d'équipements récents (stade Charlety, hôpital Robert Debré).

Le Paris qui change. Le dépeuplement de Paris

Aujourd'hui, les Parisiens ne sont guère plus de deux millions. Certains sont partis pour la province, mais le plus grand nombre s'est installé en banlieue. Le prix sans cesse plus éle­vé de vente ou de location des appar­tements a été la principale cause de ces départs massifs. La construction de nombreux immeubles de bureaux o joué également un rôle majeur dans le dépeuplement de Paris. En même temps d'importantes opérations d'ur­banisme ont été menées. Le quartier du Marais a été restauré. Des quar­tiers nouveaux ont été aménagés autour de centres d'activités tertiai­res. Si elles ont rajeuni l'aspect de certains quartiers, ces opérations d'urbanisme ont aussi suscité des pro­testations chez les amoureux du «vieux Paris». Elles ont multiplié les grands ensembles de béton, puis les tours de verre et d'acier, faisant ainsi de plus en plus ressembler Paris à bien des villes du monde. Elles ont égale­ment contraint des Parisiens modes­tes à quitter la capitale.

Depuis la première ligne de mé­tro créée en 1900, 14 autres lignes et 372 stations permettent de cir­culer dans le sous-sol de la capitale. Plus de 200 km peuvent ainsi être parcourus dans des wagons réguliè­rement modernisés.

On peut également circuler dans Paris en autobus grâce à 55 lignes réparties sur 540 km. Afin de faire face aux besoins sans cesse crois­sants de transports collectifs, la S. N. C. F. (Société nationale des che­mins de fer français) et la R. A. T. P. (Régie autonome des transports pa­risiens) se sont unies pour créer le R. E. R. (Réseau express régional), un «supermétro» de 4 lignes et 66 ga­res, reliant la capitale aux banlieues, grâce à de nombreuses correspon­dances avec le métro. Comme dans toutes les grandes villes du monde, on peut bien sûr prendre des taxis, mais bien que près de 15 000, ils ne sont pas assez nombreux et sont sou­vent «coincés» dans les embouteilla­ges!

Hubert Haddad

II pleut ce matin sur Paris

Des enfants gris portant des sacs

s'en vont dans les rues grises aussi

Les pigeons tombent comme des tuiles

sur les chaussées déchaussées de Paris

Quel est ce ciel mal éveillé

où passent des immeubles noirs

Je suis assis dans un café noir aussi

Tous les témoins encore en vie

se pressent pour éviter la pluie

Une femme court derrière le temps

pour rattraper le bus ou la vie

Un homme s'éloigne dans l'autre sens

en relevant son col ou son âme

Partout se croisent indifférents

les témoins du petit matin gris

Ils jureront demain peut-être

de n'avoir pas vécu ce jour aujourd'hui

Un très haut fleuve m'emportera

s'il pleut mille ans sur Paris

Vers l'estuaire je glisserai

pour gagner la pleine mer au Havre

Sainte-Adresse où tout est gris recevez cet heureux cadavre

Mille ans c'est trop pour une vie

Il pleut ce matin sur Paris

Les Pays de la Loire

Terre de paradoxes entre la douceur de ses pay­sages et la dureté de son histoire, les Pays de la Loire veulent privilégier la qualité de vie, là où artistes, pen­seurs, philosophes, de Descartes à Léonard de Vinci ve­naient se ressourcer afin d'y puiser imagination et ins­piration.

Départements:

La Loire-Atlantique (Nantes), le Maine-et-Loire (Angers), la Mayenne (Laval), la Sarthe (Le Mans), la Vendée (La Roche-sur-Yon).

Quand reverrai-je, hélas! de mon petit village Fumer la cheminée, et en quelle saison Reverrai-je le clos de ma pauvre maison, Qui m'est une province, et beaucoup davantage?

Du Bellay — Les Regrets

Chantée par les poètes de la Pléiade la «douceur angevine» est dou­ceur divine... Riche région avec une façade maritime sur l'Atlantique et le port de Nantes, les Pays de la Loire sont constitués de l'Anjou, du Maine, du Nantais et du bocage vendéen. Terre de la famille Plantage-nêt, le mariage de Geoffroy avec Mathilde héritière de Normandie et d'Angleterre va donner à ce royaume une de ses dynasties les plus brillantes (avec Richard Cœur de Lion, notamment) et provoquer, dans les siècles suivants, la guerre de Cent Ans entre Anglo-bourguignons et Français. Tout au long de son his­toire, la fracture ne sera jamais re­fermée et d'une guerre à l'autre entre Réformés et Catholiques Puis Vendéens et Républicains. Le commerce y prospérera, toutefois, avec Tours, dans un premier temps, puis Nantes grâce au Nou­veau Monde.

A côté des vins de Saumur, la region offre aussi du Cointreau. Une autre de ses spécialités réside dans le fromage de Port-Salut. La région est aussi, par le Maine-et-Loire, grande productrice de champignons de couche. Elle continue de produire de l'ardoise en Mayenne, alors que la Vendée reste une zone privilégiée de production de meubles, de textiles de confection et de bateaux de plaisance. Située sur l'estuaire de la Loire, ouvrant sur l'At­lantique, elle s'est également orientée vers les nouvelles technologies, tout en demeurant la capitale de l'industrie agro-alimentaire, et, no­tamment, de la biscuiterie.

De région presque essentiellement agricole, elle s'est progressive­ment industrialisée. Se développaient la construction électrique et élec­tronique. La région est plus particulièrement connue, dans sa partie est, par ses vins et ses châteaux et, à l'ouest, par la Vendée, vieille terre chargée d'histoire, et, en même temps, sur ses côtes, par ses nombreu­ses et célèbres stations balnéaires (La Baule, Les Sables d'Olonne) aux immenses plages de sable fin.

plus de 120 Châteaux de la Loire s'offrent au plaisir des veux

La vallée de la Loire, connue comme «Le Jardin de la France» a été la résidence favorite des Rois de France durant la Renaissance. Ils ont fait de cette douce région le décor et le théâtre de leurs rêves. Ce fut le début de la Renaissance en France car ils s'entourèrent des plus grands artistes et architectes de leur temps.

C'est la région des mille châ­teaux, non seulement des châteaux royaux, des palais Renaissance, des châteaux — musées, des châteaux immenses et magnifiques mais aus­si des manoirs, des forteresses, des tours médiévales, des gentilhom­mières, des châteaux de contes de fées apparus au tournant d'un che­min, des cités moyenâgeuses; des fermes fortifiées, des églises, des abbayes, des prieurés, des cathé­drales...

Azay le Rideau: Le Château d'Azay le Rideau, l'une des plus bel­les créations de la Renaissance fut construit sur une île de l'Indre. «Dia­mant serti par l'Indre» selon Hono­ré de Balzac.

Le Château de Chambord-'

«Chambord est Royal»: fruit de l'imagination combinée du Roi Fran­çois et du génial Léonard de Vinci... une grandiose création hors de tou­te norme avec ses 440 pièces, le fa­buleux escalier à double révolution, le toit terrasse-Le Château de Chenonceau'- «Le Château des Dames», consruit sur un pont enjambant le Cher. Le Roi Hen-ry II l'offrit à sa favorite Diane de

Poitiers. A la mort d'Henry II, la Rei­ne veuve oblige Diane à lui céder Che­nonceau, en échange de Chaumont sur Loire!

Le Château de Chaumont: for­teresse massive dominant la Loire...

Le Château de Cheverny: Châ­teau du XVIIe siècle, construit avec une parfaite unité de style, inspiré par le Palais du Luxembourg. Pur exemple de l'architecture classique française.

Le Château Royal d'Amboise: élégant château Renaissance, cons­truit sur une vieille forteresse sur­plombant le fleuve Loire et la ville médiévale d'Amboise.

Le Château de Villandry et ses

merveilleux jardins à la Française.

Le Château d'Ussé, château de rêve dont s'inspira Perrault pour dé­crire le Château de la «Belle au bois dormant»...

La Forteresse de Loches et les appartements royaux.

Blois superbe Château Renaissan­ce, ses centaines de fenêtres, de loggias, le Grand Escalier.

Chinon, le château et la cité mé­diévale.

La forteresse féodale de Lan­geais, l'Abbaye de Fontevrault et

tant d'autres châteaux et sites mer­veilleux...

Les Abbayes Romanes et les Ci­tés Médiévales du Poitou moins con­nues mais superbes et vous trans­portant littéralement dans le passé...

Boulevard des rois et galerie des chefs-d'œuvre

Somptueuse avenue d'eau des bateliers d'antan, la Loire irrégulière trace l’ itinéraire des châ teaux, Son «Val» incom parable, jardin des grands féodaux, fut la capitale de la Francelors que les souverains vagabonds entraînaient d'une résidence à l'autre la cohorte des courtisans, des conseillers et des favorites, brillantes caravanes dont les chariots transportaient coffres, argenterie et tentures... «Boulevard des rois et galerie des chefs-d'œuvre», la Loire caméléon reflète la mouvance du ciel à travers des paysages particulièrement harmonieux.

La capitale, Angers, s'épanouit sur une éminence au bord de la Maine, enfermant dans ses quartiers une cathédrale gothique, la pittoresque maison d'Adam, le logis Bar-rault devenu musée, la tour Saint-Aubin. Fièrement campé devant la rivière, le châ­teau élevé au XIIIe siècle apparaît, comme une redoutable forteresse. Aux marches orientales de l'Anjou, dans un pays de vignes aux falaises taraudées de galeries (chais, champignon nières), Saumur s'étale au pied d'un élé. gant château du XIVe siècle. Ce bel édifi. ce, qui se profile élégamment sur la pâleur du ciel angevin, abrite un musée des Arts décoratifs et un musée du Che­val. Saumur devint la ville des écuyers en accueillant, avant fa Révolution, l'école d'équitation qui donna naissance, en 1825, au Cadre noir.

Partie intégrante du domaine des Plantagenets la Touraine ne fut incorpo­rée au domaine royal qu'en 1259. De Saint Louis à François 1er, presque tous les rois séjournèrent en Touraine et dans leBlésois (pays de Biais). Les villes-ponts du Val de Loire ont beaucoup souffert pendant la Se­conde Gerre mondiale. «Jardin de la Fran­ce», «pays de la douceur de vivre», la Tou­raine aux grandes forêts et aux séduisantes campagnes se déploie de part et d'autre de la Loire. Ce pays fleuri, dont les maisons blanches et les habitations troglodytiques se vêtent de rosiers et de glycines, est riche de villes et de bourgs remarquables, de châ­teaux célèbres et de manoirs innombrables. Tours possède de beaux musées et com­mande les excursions «obligatoires» vers les châteaux merveilleux, vers Chinon où Ton s'attend à rencontrer la Pucelle et les héros de Rabelais, enfant du pays, vers Lo­ches, cité médiévale à Triple enceinte, vers Amboise, dont le château ruiné est frôlé par des vignes depuis longtemps célèbres, Azay-le-Rideau apparaît dans un bouquet d'arbres, éclatant de blancheur: ce svelte chef-d'œuvre de la Renaissance tourangel­le, baigné par l'Indre, fut comparé par Balzac à un diamant taillé à facettes. Tout proche, Villandry dresse sa silhouette altière devant la broderie géométrique de jar­dins extraordinaires, patiemment recons­titués tels qu'ils étaient au XVIe siècle. Sur l'autre rive de la Loire, le sévère château de longeais a été remeublé et tendu de tapis­series splendides: il présentait cette appa­rence intérieure lorsque Anne de Bretagne Y épousa Charles VIII devant l'imposante cheminée du grand salon.

Le Cher est enjambé par les six arches du château de Chenonceau, édifice d'une grâce aristocratique, dont fut amoureuse Diane de Poitiers, la maîtresse d'Henri II: elle demanda au grand architecte Philibert Delorme d'agrandir la somptueuse rési­dence offerte par son royal amant.

Vouvray etMontlouis, dont les vignes à vin blanc se répondent par-delà le fleu­ve, puis Amboise, vieille cité au nom ten­dre, tapie sous un palais aux airs de forte­resse. Enfermant une chapelle gothique ciselée comme un bijou, ce château aussi élégant qu'imposant fut l'une des premiè­res résidences des rois. Le proche manoir du Clos-Lucé garde le souvenir d'un génis: François Ier en avait fait don à Léonardde Vinci, qui songea à maîtriser la Loire avec des barrages et participa peut-être à la construction de Chambord, cliâteau vedet-tedu Blêsois. La route a"Amboise à Blois fait découvrir un château fort de fantaisie, °Mumonf, veuve d'Henri II, Catherine de Médicis contraignit sa rivale Diane de Poi­nts, dontelle souliaitaitdepuis longtemps e venger, à l'accepter en échange de son Cn«r Chenonceau.

A Blois, un château disparate conte plu-^urs siècles d'histoire et d'architecture: ce

quadrilatère incomplet, qui enferme une sa­lie des Étuis du XIIIe siècle, fut construit pro­gressivement, François Mansart n'élevant l'aile Gaston d'Orléans qu'au XVIIe siècle, Henri III y fit assassiner dans ses apparte­ments le duc de Guise, tout-puissant chef de la Ligue, qui s'opposait à la Couronne: «Bien taillé, mon fils; maintenant il faut coudre!» aurait bougonné la reine mère en apprenant le meurtre.. .Blois, dont les étagements capri­cieux enchantèrent Victor Hugo, a relevé in­telligemment ses ruines après les bombarde­ments de la dernière guerre.

Leponten dosd'âne lancé au XVIIe siè­cle sur la Loire par Jacques Gabriel invite à visiter le hautain cliâteau classique de Cheverny, superbement meublé, et à dé­couvrir Chambord. Dans un immense do­maine clôturé où errent sangliers, biches et cerfs, le plus grand des châteaux de la Loi­re dresse ses folles arabesques, sa terrasse féerique, hérissée dejourelies, de pignons, de clochetons et de cheminées sculptées. Cet édifice d'une admirable bizarrerie, dont la construction débuta en 1519, fut comparé par Chateaubriand à «une femme dont le vent aurait soufflé en l'air la chevelure» et décrit pat Victor Hugo comme «un pa­lais de fées et de chevaliers». Défiant la pesanteur, quoique trapu à la base, Cham-bordse prête à de surprenants inventaires: il possède 440 pièces, un étrange grand es­calier à double enroulement, 34 escaliers de moindre importance, des dizaines et des dizaines de clochetons, de 365 cheminées, de 800 chapiteaux. François Ier y reçut Charles Quint, Louis XIV y appela Lully, Molière et sa troupe, et y assista à la créa­tion du Bourgeois gentilhomme.

La région boisée de Chambord, où se dressent aussi les châteaux de Beauregard, remarquable galerie de portraits, de Ville-savin et d'Herbault, appartient pratique­ment à la Sologne, région de chasse aux multiples étangs. Plusieurs châteaux escor­tent la Loire sur la rive droite, dans cette partie du Blésois qui se fond doucement avec le Dunois et l'Orléanais. Réaménagé par Mme de Pompadour, le manoir de Mé-narsfut agrandi par Gabriel, ami de la fa­vorite, et achevé par Soufflet. D'une sévère sobriété, Talcy fut reconstruit au XVIe siè­cle par l'homme d'affaires florentin Ber­nard Salviati, dont la descendance fémini­ne influença la littérature: Ronsard aima sa fille Cassandre, Agrippa d'Aubigné brû­la d'amour pour sa petite-fille Diane. De Talcy à Mer, la «route de la Rosé» mérite bien son nom, quelque 10000 rosiers l'égayant et l'embaumant...

Beaugency, l'une des cités que Jeanne d'Arc délivra des Anglais lors de sa campa­gne de 1429, conserve ses vieilles maisons, son pont de pierre, son ancienne abbatiale, la tour de César qui inspira à Virtn Hugo un décorde Marion Delorme. £'/«,. par Dunois, le compagnon d'armes de la Pucelle, le château abrite un musée rémo nul d'arts et traditions populaires. A l'écart du fleuve, au nord du Blésois, le «Gentil Loir» chanté par Ronsard s'attarde à Ven. dôme, dont l'abbatiale, mariant les styles déploie la dentelle de pierre blanche d'une façade flamboyante à coté d'un clocher d'une robustesse toute médiévale..

Pays de plaines fertiles, de bocages et de vallées discrètes, le Berry, que décrivit si bien George Sand, est parsemé d'églises ro­manes et de châteaux, dont le plus somp­tueux est celui de Valençay, résidence de Taleyrand.

Bourges, la capitale (qui fut celle de la France au temps de Charles Vil), est une grande ville d'art, dominée par la masse imposan te de sa cathédrale, poème de pier­re du XIIIe siècle: cinq nefs, cinq portails abondamment sculptés, un chœur à cinq chapelles, un double déambulatoire et d'amirables vitraux à médaillons. La de­meure gothique que le financier Jacques Cœur se fît construire au XVe siècle est une des plus belles que nous ait léguées le MoyenÂge, les jardins de l'Archevêché sont attribués à Le Nôtre, les hôtels pai tkuliers édifiés dans le style de la Renaissance riva­lisent d'élégance, et de nombreuses maisons anciennes jalonnent les rues de leurs encorbellement.

A l'occasion d'une promenade

La Loire Atlantique

La ville de Nantes compte sept musées dont le 2nd de France (le musée des Beaux-Arts) pour la peinture après le Louvre avec deux mille toiles, ainsi que le plus haut et le plus vaste des sanc­tuaires de France, la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul (1434 à 1893), sans oublier le château des ducs de Bretagne, chef d'oeuvre de l'architecture médiévale (dont les travaux ont commencé en 1466).

La Loire-Atlantique est le premier département pour la construc­tion navale (Saint-Nazaire); de nombreuses stations balnéaires s'éten­dent de la côte d'Amour à la côte de Jade; telles Le Croisic, Le Pouli-guen, Saint-Brévin, Le Pornic, La Bernerie.

Angers: Après le château du roi René (XIIe siècle), la cathédrale Saint-Maurice (XIIe siècle), l'église Saint-Serge (nef du XVe siècle), vous dé­couvrirez des tapisseries de Lurçat dans l'hôpital Saint-Jean (XIIe siè­cle); à voir également le musée des beaux arts, un musée du vin. Au détour d'une promenade, vous passerez sans doute devant l'hôtel des Pénitentes ou l'hôtel Pincé (1532) ou bien devant la maison d'Adam.

A visiter également, Saumur, notamment son château musée, l'égli­se Notre-Dame-de-Nantilly, le musée des blindés, la maison de la rei­ne de Sicile ainsi que sa fameuse école d'équitation du Cadre Noir fon­dée en 1814; n'oubliez pas d'y déguster les vins blancs mousseux.

Vous pouvez aussi, à l'occasion de circuits, voir les châteaux de Bau­ge, Boumois, Brissac-Quincé, Brezé, Montreuil-Bellay, Montgeoffroy, Montsoreau, Le Plessis-Bourré, Le Plessis-Macé, Serrant; l'abbaye de Fbntevrault (tombeau de Richard Cœur de Lion et d'AIiénor d'Aquitai­ne) et celle d'Asnières; le village fortifié de Coudray-Macquart; le musée troglodyte à Louresse-Rochemenier; le plus grand dolmen de France à Cagneux (près de Saumur); les églises de Saint-Florent-le-Vieil (avec le tombeau de Bonchamps), Champtoceaux, La-Roche-des-Murs, Denée.

Dans ses vieux quartiers des XIe, XIIe et XVe siècles, Laval abrite le vieux château et le donjon (XIIe siècle), les églises d'Avesnières (romane), Saint-Vénerand, la chapelle de Pritz; à voir son musée archéologinUe et son musée d'Art naïf.

Autres sites à découvrir: les vallées de l'Erve; les grottes préhistori­ques de Saulges; les fortifications gallo-romaines Castellun à Jublains-les abbayes de Notre-Dame-de-Clermont (cistercienne vers 1150), de Port-Salut (à Entrammes, trappe cistercienne); le château de Mortier-crolles (XVe siècle); la corniche de Pail; la cité fortifiée de Sainte-Su­zanne; le musée Robert Tatin de Cossé-le-Vivien. La, La Sarthe

Les 24 heures du Mans, course automobile d'endurance impitoyable pour les hommes et les moteurs en sont l'événement le plus connu. Le Mans est aussi une ville d'art où l'on peut visiter ou voir la cathédrale Saint-Julien, l'église Notre-Dame-de-la-Couture, le prieuré Saint-Martin, l'abbaye de l'Epau, les musées de la reine Berangère, de Tessé et de l'automobile (24 heures du Mans obligent). Sur vos étapes, les châteaux: Lude (qui organise des sons et lumières), Verdelles (à Poillé-sur-Vègre), Montmirail, Poncé, Bazouche-sur-le-Loir, Pescheray (au Breil-sur-Mérize), Ballon; le musée de la guerre à Lavardin; les ateliers d'artsTessier (à Malicorne); l'abbaye de Solesme (XIe siècle — haut lieu du chant grégorien); le centre artisanal de Poncé.

La Vendée

Entre bocage et marais (breton et poitevin), la région est appelée côte «de Lumière» à cause de l'ensoleillement.

A voir: la côte avec les grandes digues, les polders et les plages; les îles dTeu et de Noirmoutier; la baie de Bourgneuf-en-Retz; les forêts côtières de Monts, d'Olonne-sur-Mer, de Longueville; la «Venise Verte» (partie nord-est du marais poitevin); de nombreux lacs artificiels; l'ab­batiale de Fontenelle; les abbayes de Malezais (XI-XV6 ss.), de Nieul-sur-Autize (cloître), de La Grainetière (XIe siècle); les églises de Chaize-le-Vicomte, de Vouvant, de Benêt; les châteaux de Talmont-Saint-Hilaire, de Tiffauges, de Saint-Mesmin, d'Apremont, du Puy-du-Fou, de La Pier­re-Levée, de Beautour (à Chaize-le-Vicomte); les musées de La-Roche-sur-Yon, de Saint-Vincent-sur-Jard, de Saint-Sulpice-le-Verdon.

La Bretagne. La Terre des Celtes. Pays des navigateurs

Mégalithes, Korrigans, Merlin l'Enchanteur et Fées, le pays des sortilèges et des légendes. Partez sur les traces des Chevaliers de la Table Ronde. Départements:

Les Côtes d'Armor (Saint-Brieuc), le Finistère (Quimper), l'Ille-et-Vilaine (Rennes), le Morbihan (Vannes).

C'est une région essentiellement ouverte sur la mer (la Manche et l'Océan Atlantique), avec des cô­tes très découpées, offrant des paysages magnifiques. L'extrême ouest de la France, qui s'élance dans la mer comme la proue d'un navire, est resté longtemps à l'écart des autres régions.

La Bretagne est encore bruissante de légendes, qui parlent de cités en­glouties, de preux chevaliers et d'enchanteurs. Les traditions tiennent encore une place importante dans la vie des bretons. La musique celtique est toujours très populaire. La Bretagne, face à l'Ouest, reçoit les assauts vivifiants de l'Océan Adantique et les étranges douceurs du Gulf Stream qui y font fleurir le mimosa, les hortensias et les rosés. Ce pays, à la fois rude et tendre, alterne ses falaises de granit rosé, ses rocs sauvages, ses écueils frangés d'écume avec d'immenses plages de sable fin, paradis des enfants. De grandes stations mondaines offrent toutes les distractions ima­ginables et l'arrière-pays, avec ses landes et ses forêts accidentées, ses vastes vallées et ses courtes rivières, en­chante les amateurs de promenades. Ports importants ou pittoresques petits Ports de pêche, cités historiques, menhirs et calvaires de granit sculpté, folklore ani-mé par une foi vivace dont les «pardons» sont les manifestations inoubliables, tré­sors de légendes et de poésie.

Hérissée de menhirs et de dolmens au néolithique, ta future Bretagne se peupla, au VIe siècle (av. J.-C), de Celtes, qui la baPtisèrent Armor («Pays de la mer»). Elle se rornanisa à partir de 56 av. J.-C. Venues de Grande-Bretagne, des populations bretonnes abordèrent l'Armorique vers 460, l'immigration d'outre-Manche se poursuivant pendant deux siè­cles. En 799, la Bretagne fut soumise par Charlemagne, qui fit duc le comte vannetais Naminoë Celui-ci se libéra bientôt de la souveraineté franque: la Bretagne devint une principauté très indé­pendante au milieu du IXe siècle. Le duc François II (1458-1488) pactisa avec les adversaires de Louis XI; sa fille. Anne de Bretagne, épousa Charles VU, puis son successeur, Louis XII, mais resta la Sou­veraine d'un duché dont elle avait fait confirmer les libertés. Sa fille, Claude de France, épousa — François Ier, qui publia l'édit d'Union en 1532: la Bretagne devint alors une province de France».

Le soir, je m'embarquais sur l'étang, conduisant seul mon bateau au < milieu des joncs et des larges feuilles flottantes du nénuphar.

Là se réunissaient les hirondelles prêtes à quitter nos climats.

La nuit descendait; les roseaux agitaient leurs champs de quenouilles et de glaives, parmi lesquels la caravane emplumée, poules d'eau, sarcelles, martins-pêcheurs, bécassines se taisaient; le lac battait ses bords; les grandes voix de l'automne sortaient des marais et des bois; j'échouais mon bateau au rivage et retournais au château.

Chateaubriand — Mémoires d'outre-tombe

La Terre des Celtes

Chaque visiteur qui se rend en Bretagne pour la première fois repart en emportant pour toujours l'e mal du pays. La côte déchiquetée de la Bretagne, d'une extrême variété, le littoral sablonneux, flanqué d'une guirlande d'îles, les vertes prairies ensoleillées et riantes ainsique lesbosquets paisibles attirent par leur beau­té austère.

La Bretagne, pays plein de con trustes avec une histoire, de plus de six mille ans, tire ses sources dans la culture énigmatique des Mé­galithes. La Bretagne est une péninsule bor­dée par la Manche et l'Atlantique. Ens'appro-chantde la mer, les maisons deviennent plus petites et plus basses. Dans les temps les plus reculés, la pêche et l'agriculture ont détermi­né non seulement l'économie du pays mais aussi le mode de vie des liabitants ainsi que kur cuisine. Parmi les plats préférés des Bre-tons il y a toutes sortes de fruits de mer (huî-tres, moules, soles et autres poissons), etde\é-gumes (artichauts, haricots et asperges, etc.)

Proue de l'Europe, attaquée de flanc par les lames rageuses de la Manche, la Bretagne aux rivages tourmentés est un exem-

ple d'unitédans la diversité, un pays à forte personnalité et à multiples visages. Très indépendante, cette vaste province ne s'est jamais fondue totalement dans le creuset national. «Nous joignons le duché de Bre­tagne avec le royaume de France, perpé­tuellement, de sorte qu'ils ne puissent être séparés...» Plus de quatre siècles après la proclamation de ledit d'Union par Fran­çois Ier, les Bretons demeurent attachés à leurs particularismes, à une vieille langue celtique toujours vivante, quoique inéga­lement et différemment parlée selon les sous- régions: enseignée à l'université après avoir été honnie par les instituteurs, elle inspire les bardes qui chantent la Bretagne de toujours sur les rythmes d'aujourd'hui.

Le pays des mystérieux mégalithes, dolmens et menhirs dressés longtemps avant l'arrivée des Celtes, se souvient de ses druides et de ses saints, de ses ducs et de sa duchesse Anne qui épousa successive­ment deux rois de France et leur fit promet­tre de respecter la liberté de sa patrie —, de ses chouans révoltés par la centralisation sans merci de la Révolution. Actuellement, la Bretagne est un pays qui accepte d'offrir à ses visiteurs plages, mais refuse de n'être qu'une réserve pour touristes, elle connaît une véritable renaissance culturelle.

Les types humains y diffèrent plus qu'on ne l'imagine, les quatre grands dia­lectes bretons y voisinent avec des formes

patoisantes du français, YAimor (la côte) semble détachée de l'Arcoat (Pin teneur). «Cent paroisses, cent églises», dit un pro­verbe reflétant la diversité du grand vais­seau amarré à l'Hexagone. Il est autant de Bretagne que de coiffes et de calvaires...

L'Arcoat vert et doré des landes et des bois mêle prés cernés de haies et vallonne­ments, monts et plateaux. Semée d'étangs et de châteaux, parcourue de chemins creux, la forêt de Paîmpont est hantée par les héros légendaires de la Bretagne, les che­valiers de la Table ronde, Viviane, l'en­chanteur Merlin. Le lieu où se réunissent des «druides» arrivés en voiture est conti-gu à l'immense camp militaire de Coëtqui-dan-Saint-Cyr où grondent les blindés.

La forêt s'avance jusqu'à une vingtai­ne de kilomètres de Rennes, la capitale de la Bretagne, qui perdit son caractère mé­diéval avec le dévorant incendie de 1720. Cette ville intellectuelle, universitaire et ad­ministrative s'enorgueillit d'un hôtel de ville baroque et de quelques très vieilles demeures, ainsi que du remarquable mu­sée de Bretagne. L'Arcoat, ce sont aussi les landes du Ménez-Hom et de Lanvaux, le grand lac de Guerlédan et les gorges du Blavet, les Montagnes Noires, les solitaires

et rocailleux monts d'Arrée où éclate l jaune des genêts, des ajoncs, du colza Très découpé, battu par les vagues et U

vent,l'admirable littoral breton est cisaillé par de minces lias et de larges estuaires soumis au rythme des marées, desbaies, des golfes et mille criques bien protégées l'échancrent. Jalonnée d'importantes stations balnéaires et de mo­destes lieux de vacances, de petits ports d'échouage et de grands ports de pèche, lacôte bretonne déploie ses zigzags des abords du Mont-Saint-Michelàl'embouchuredelaLoi-re. L'embouchure de la Rance sépare Saint-Malo de Dinard, grand centre de villégiature de la Côted'Émeraude. Une route directe em­prunte le barrage d'une usine électrique ma­rémotrice, mais il est préférable de contour­ner l'entaille profonde du fleuve pour découvrir Dinan, ville fortifiée d'une grande richesse, charmante et pittoresque.

Bloquée entre deux vallons en retrait de la mer, la vieille ville de SairU-Brieuc est veillée par une catliedrale-forteresse des XIIe et XOf siècles. Paimpol, qui fut le port des pêcheurs d'Islande. À Perros-Guirec, grande station de la Bretagne du Nord le granité déchiqueté de­vient rosé et flamboie au crépuscule.

Après l'Aber-Wrac'h, «estuaire de la Sor­cière», aux paysages d'une exceptionnelle beauté, la côte chaotique se replie devant l'immensité océane: battue par les vents «d'à-bas», voici la fin des terres, le Finistère aux légendes innombrables, île des tempê­tes ceinturée de courants, «île de l'épouvan­te», souvent noyée dans les brumes de la m0 d'Iroise, Ouessant est un bastion de granit* et de schiste entouré d'écueils redoutable : «Qui voit Ouessant voit son sang» 2(W îliens s'accrochent encore à ce gros cadw* maintenant presque inculte, élevant petits moutons noirs et blancs, ramassant

]g goémon. Entre la pointe du Raz et celle tu Van une anse sauvage du cap Sizun a été baptisé «baie des Trépassés».

Signalée de loin par les flèches d'une cathédrale dont la construction traîna vendant plusieurs siècles, Quimper est une vieille ville de granité sur l'Odet, dont l'estuaire ressemble à un fjord. C'est le grand carrefour d'excursions du Finistère sudoù flotte le souvenir de Gauguin et du barde chansonnier Théodore Botrel. Lo-rient (jadis-l'Orient) hébergea le siège de la Compagnie des Indes. La reconstruc­tion, après la guerre, lui a donné un as­pect assez froid. Tout autre est l'univers de Sainte-Anne-d'Auray. bourg dans les ter­res dont le grand pardon de juillet reste le plus important de Bretagne.

D'interminables alignements de men­hirs, des dolmens, des tumulus... Les prodi­gieux mégalithes de Carnac prêtent aux rê­veries et suggèrent maintes hypotlièses. Près du bourg orné d'une église Renaissance

s'étendent les villas de la station familiale de Carnac-Plage, à laquelle fait suite l'impor­tant port de plaisance de La Trinité-sur-Mer.

Ancienne île soudée à la terre, la min­ce presqu'île de Quiberon sur laquelle se fracassent les vagues garde partiellement son aspect sauvage. Trop envahie en été, embouteillée à chaque week-end ensoleillé, elle porte à son extrémité un établissement de thalassothérapie fort connu et un vieux port sardinier annexé par les plaisanciers.

Cité ancienne, paisible et pittoresque, frère de sa cathédrale et de ses vénérables maisons ventrues, Vannes se tapît au fond d'un golfe très fermé, abritant une soixan­taine d'îlots et le jardin enchanté qu'est l'île aux Moines. Loc-mariaquer et Port-Nava-lo veillent à l'entrée étroite de la «Petite Mer» (c'est le sens du mot «Morbihan»), nappe d'eau peu profon­de, dans un doux pays où croissent lauriers, myrtes, camélias etfïguiers.

A l'occasion d'une promenade (Une fois en France)

A l'extrême pointe de la France, la Bretagne est une terre de grands voyageurs. De ses ports sont issus les grands découvreurs, puis les célèbres corsaires malouins, ainsi que les commandants de la marine Royale.

La Bretagne, terre de tradition celte, à été indépendante sous les Mérovingiens. Passée dans la maison Plantagenêt en 1166, elle est dis­putée entre la couronne de France et d'Angleterre. En révolte contre le pouvoir royal à plusieurs reprises sous la Révolution, la Bretagne de­vient le foyer de la chouannerie.

L'Ile-et-Vilaine

Rennes a acquis le titre de capitale de la Bretagne face à Nantes, résidence des ducs de Bretagne (château d'Anne de Bretagne). Son musée des Beaux-Arts propose une grande variété d'oeuvres de Vé-ronèse à Rubens, de Léonard de Vinci à Rembrandt en passant par l'école impressionniste de Pont-Aven sans oublier les galeries Anti­quité.

D'autres villes constitueront d'excellentes étapes: pour un voyageur Saint-Malo, la ville corsaire avec ses fameux remparts et son château ainsi que le rocher du Grand Bé, tombeau de Chateaubriand; Cha­teaubriand, dont vous pourrez voir à Combourg le château familial; Dinan, ville fortifiée avec le donjon de la duchesse Anne, les remparts avec la tour de Coëtquen, les portes du Guichet et du Jerzual, l'église Saint-Sauveur.

Et Dinard, élégante station balnéaire.

Les Côtes d'Armor

Si du tertre Aube, on peut embrasser du regard toute la vallée du Gouët, Saint-Brieuc reste très attachée à ses traditions comme à ses vieilles pierres. Après les plages et les falaises de Val Saint-André a cap d'Erquy en passant par Sables-d'Or-les-Pins jusqu'au cap Fre-hel, vous pourrez vous promener dans les Monts d'Arrée et la lande du Menée. Sur le littoral longez la côte de Granit Rose la côte d'Eme-raude.

Le Finistère

Quimper: Au milieu coule l'Odet, du haut du mont Frugy on surplombe la ^thédrale Saint-Corentin, le musée Breton, installé dans l'ancien évêché, je jardin de l'évêché, la rue Saint-Ke-réon et ses maisons à colombages, le pont sur le Steyr et les ruines de l'en­ceinte fortifiée du XVe siècle.

De Douarnenez à la pointe du Raz jus­qu'à Saint-Guénolé (phare d'Eckmuhl), le long de la baie d'Audierne, puis sur la rou­te de Loctudy jusqu'à Bénodet, vous vous plongerez dans cette Cornouaille, terre de contes et de légendes.

Il faudra également visiter la presqu'île de Crozon; le parc naturel régional d'Armorique... et tout le littoral: la Côte dorée; la Côte des Lé­gendes; les Abers; la côte de Cornouaille... Sans oublier le chouchen (liqueur d'hydromel), les galettes, les crêpes dentelle, la région propo­se par ailleurs d'excellentes charcuteries (pâtés de campagne, jambons et bien sûr l'andouille de Guémené).

Avec les marais salants de Guérande, elle est aussi productrice de sel.

Au nord, et plus spécialement, la Bretagne devient maraîchère... royau­me de l'artichaut et du chou-fleur. Pour les amateurs de voile et plongée, Les Glénan.

Le Morbihan,

Vannes tire son nom des Vénètes, peuple celte dont la flotte a été dé­truite au large de l'île de Batz par Jules César (57 av. T. C). Ramenés en captivité en Italie, les Vénètes ont été installés dans la région transalpi­ne qui porte le nom de Vénétie avec pour principale ville Venise. Van­nes offre avec Venise cet étrange cousinage. Avec ses remparts érigés au XIVe et XVe siècles, la tour du Connétable, la partie médiévale de la ^le, la cathédrale Saint-Pierre.

A visiter également les châteaux du Rohan à Josselin, de Pontivy; l'éco-^usée à Saint-Degan-en-Brech; les alignements de Carnac; le port de la lruiité-sur-Mer; Lorient vaut également le détour, célèbre pour son festi-Va] inter celtique.

Du Chateaubriand «LE PRINTEMPS EN BRETAGNE...»

Le printemps, en Bretagne, est plus doux qu'aux environs de Paris et fleurit trois semaines plus tôt. Les cinq oiseaux qui l'annoncent, l'hirondelle, le loriot, le coucou, la caille et le rossignol, arrivent avec des brises qui hébergent dans les golfes de la péninsule armoricaine. La terre se couvre de marguerites, de pensées, de jonquilles, de nar­cisses, d'hyacinthes, de renoncules, d'anémones comme les espaces abandonnés, qui environnent Saint-Jean-de-Latran et Sainte-Croix-de-Jérusalem, à Rome. Des clairières se panachent d'élégantes et hautes fougères; des champs de genêts et d'ajoncs resplendissent de leurs fleurs qu'on prendrait pour des papillons d'or.

Les haïes, au long desquelles abondent la fraise, la framboise et la violette, sont décorées d'aubépine, de chèvrefeuille, de ronces dont les rejets bruns et courbés portent des feuilles et des fruits magnifi­ques. Tout fourmille d'abeilles et d'oiseaux; les essaims et les nids arrêtent les enfants à chaque pas. Dans certains abris, le myrte et le laurier-rosé croissent en pleine terre, comme en Grèce: la figue mûrit comme en Provence; chaque pommier, mec ses fleurs carminées, res­semble à un gros bouquet de fiancée de village....

La Normandie

♦ C'est la mer à deux heures de Paris avec ses ma­gnifiques plages: Terre des hommes du Nord, venus des f iords de Scandinavie. Le pays du bocage et des pom­mes à cidre, meurtri par la dernière guerre avec ses plages dont les noms sont rentrés dans l'histoire et sa côte fouettée par les eaux tumultueuses de la Manche.

Départements:

Le Calvados (Caen), la Manche (Saint-Lô), l'Orne (Alen-çon). L'Eure (Evreux), la Seine-Maritime (Rouen).

Avec à sa proue, comme un phare dans la tempête, agrippé à son rocher, le mysté­rieux Mont-Saint-Michel, le pays du Ca­membert, accompagnés du Calvados, s'ap­pelle Normandie, depuis que cette terre fut attribuée aux Normands vers l'an 1000.

Le Duc de Normandie, Guillaume le Con­quérant envahit l'Angleterre et vainquit les Saxons à Hastings en 1066 afin de mettre fin aleurs raids et pillages, cet événement allait bouleverser l'histoire de la France et de l'An­gleterre, la dynastie anglo-normande con­servant ses possessions en France. Mais c'est d'un autre grand roi d'Angleterre que la ré-gion garde la mémoire, Richard Cœur de Lion (château Gaillard), près des Andelys.

Tout le monde connaît le Camembert de Normandie, les amateurs de fromages apprécieront aussi le Livarot. Et puis, la Normandie — Ce sont aussi les vergers, les pommes, et bien sûr le cidre. Pas question non plus d'oublier le Calvados. Dans la Manche, si proche de la Breta­gne, on retrouve les galettes et palets. En artisanat d'art, nous mention­nerons la dentelle d'Alençon.

Pays des vergers, la Haute-Normandie est par excellence le pays du cidre, qui vous sera proposé doux ou brut. Plus au nord, elle ne com­porte que deux départements (la Seine-Maritime et l'Eure) et deux vil­les moyennes, Rouen, sur la Seine, et Le Havre, sur la Manche. Les prin­cipales activités économiques se trouvent principalement le long de la vallée de la Seine, avec des industries récemment installées comme l'automobile, l'électronique ou la pharmacie. Autour du Havre (2e port français) et de Rouen (4e) s'est créée une puissante industrie pétro-chi-mique. L'agriculture, bien que perdant des emplois, demeure impor­tante, partagée entre l'élevage (bovins, mais aussi chevaux) et la pro­duction de céréales. Mais ce sont surtout les fromages, les pommes et le cidre qui font la réputation de la région.

Formée de trois départements (la Manche, le Calvados, l'Orne), la Basse Normandie est largement ouverte sur la mer, avec 470 km de cô­tes qui abritent d'innombrables plages et ports. Elle permet de nom­breuses communications maritimes vers la Grande-Bretagne, mais ne dispose pas d'un réseau routier et ferroviaire suffisant. Sa population, assez jeune, est concentrée dans quelques villes moyennes, dont Caen, sa capitale (190000 habitants), ville aux superbes églises et désormais siège d'une importante université.

L'agriculture tient une grande place dans la région, notamment l'éle-vage qui donne lieu à une véritable industrie de la viande et du lait. Avec ses paysages tranquilles de prés parfois dominant la mer, c'est une région essentiellement verte et bleue, dotée de jolis ports de pêche et je charmantes stations balnéaires. Elle est aussi agricole, et produit principalement du lait, du beurre, du fromage (camembert), des pom­mes et du Calvados (Alcool de pommes).

Terre d'Art et d'Histoire, la Normandie, voisine de la Bretagne, peut, par sa variété touristique, satisfaire tous les goûts. Le littoral, que bai­gne la Manche, présente tour à tour des criques de galets, de hautes fa­laises, des plages de sable fin ou des anses rocheuses. De nombreuses stations balnéaires, mondaines ou familiales, au climat vivifiant, contras­tent avec des ports bourdonnant d'activité.

L'arrière-pays se prête merveilleusement aux séjours reposants: gras pâturages émaillés de paisibles troupeaux, rivières au lit étroit coulant entre de basses collines couronnées de splendides forêts, verts bocages, vallée de la Seine, où le fleuve dessine de gracieux méandres.

A l'amateur d'art, cette région offre les plus riches découvertes, Le Mont Saint-Michel, «la Merveille de l'Occident», pourrait justifier à lui seul, le renom touristique de la Normandie. A côté des majestueuses cathédrales de Baveux, Coutances, Evreux, Lisieux, Rouen, des abba­tiales de Caen, Fécamp, Jumièges et Saint-Wandrille, de sévères don­jons féodaux, de gracieux châteaux et d'aimables manoirs semblent vouloir rivaliser d'intérêt et de charme.

Le Havre

Sa situation à l'es­tuaire de la Seine fait du Havre un port à la fois maritime et fluvial, dont le rôle peut-être le 1 plus important consis­te à établir la liaison entre Paris et la mer. Aussi, au même titre que Bordeaux ou Mar­seille, peut-il être regar-

dé comme une capitale provinciale.

Havrais de naissance et économiste averti, andree siegfried a mis en pleine lu­mière les caractères essentiels de sa ville natale.

«L'Atmosphère du Havre s'exprime tout entière dans le vent d'ouest, tout char-géd'océan, qui tantôt déverse sur l'estuai­re des flots d'encre, et tantôt, lavant com­plètement le ciel à l'occident, ne laisse plus du coté du large qu'un immense horizon de clarté, ouvert sur l'infini. Venir au Ha­vre autrement que par vent d'ouest, il me semble que c'est ne pas y être venu! (Les Anglais ces voisins réagissent de même, grelottants, rétrécis et misérables quandsouffte, de la Mer du Nord, lebeast-ty (East wind).

Le vent de la Manche, en effet, trans­figure tout. Les couleurs de la rade sont parmi les plus belles du monde, les plus

riches, les plus changeantes, les plus nuan­cées...

Par ses relations d'affaires, par le cliamp de ses intérêts, le Havre est non seulement international mais mondial. Les produits qui servent de base à son activité commer­ciale, maritime et boursière constituent, à eux seuls, la plus prestigieuse leçon de géo­graphie. Même sans être jamais sorti de chez lui, un Havrais est en contact direct avec l'Amérique, l'Afrique, l'Asie, l'Océanie. En­fantée me revois guettant du haut de la côte l'arrivée des bateaux sur la rade: l'expérien­ce m'avait enseigné la périodicité de leurs retours; je savais aussi d'où ils venaient et par conséquent qu'il existe d'autres pays et d'autres climats. Combien de Français ont appris dans les livres que le monde extérieur existe, mais ne le savent pas véritablement! Pour les Havrais, le monde lointain estime réalité.

Cette coexistence du large et de la plus terrienne des provinces françaises donne au Havre un équilibre singulier. Le ton est cosmopolite à beaucoup d'égards: il y a <** Anglais, des Américains, des Suisses, a*5 Hollandais, des Scandinaves, et beaucoup de Havrais ont une origine étrangère. «US la tradition du territoire s'exprime dans de 1 vieilles familles, spécifiquement norina des, qui demeurent distinctes, et c'est ai que l'esprit normand, qui est peut-etre véritable esprit havrais, réaparaît toujours, anime une sorte de génie familier. Il nous préserve des exagérations, des folies et des fanatisrnes; sa pointe d'ironie nous empê-che de prendre au tragique ce qui doit être pris au sérieux: il faut, pour vivre, avoir le pied sur la terre, et je ne crois pas qu'à cet égard on puisse mieux choisir que le sol normand. Quand le tragique survient—et le destin nous a rudement traités de ce point de vue nous retrouvons la vitalité d'une race qui a beaucoup de siècles der­rière soi, qui sait reconstruire comme elle a su conquérir (...).

Je ne connais pas de cité dont les habi­tants aient davantage une conscience col­lective des conditions de son existence. Je me remémore à ce sujet mes souvenirs d'en-fancequand, vers 1885, j'avais dix ans: tous les gens qui m'entouraient, que ce fussent les miens, les amis de la maison, les asso­ciés ou collaborateurs de mon père, les ser­viteurs et leurs familles, tous, oui tous, vi­vaient de l'échange, de l'activité commerciale et maritime du port, et tous surtout en avaient conscience. Mon père,

mon oncle étaient importateurs de coton, le mari de notre concierge était pilote, les parents de notre cuisinière étaient employés de la "Transatlantique", les visiteurs qui sonnaient à notre porte ou s'asseyaient à notre table étaient courtiers, ingénieurs, marins, négociants... Par les conversations que j'entendais au salon ou à la cuisine, je savais que le transatlantique venait d'ar­river de New York (je l'avais du reste vu sur la rade), que tel bateau des "Chargeurs réu­nis" était en retard, qu'il y avait eu un kil-lingfrost dans l'Arkansas, qu'il y avait une hausse du coton en Bourse, que le projet d'agrandissement du port allait être discuté à la Chambre et qu'il était combattu par les Rouannais. Tout cela mettait en jeu bien des intérêts et combien divers, mais tous ces Havrais se sentaient solidaires, dès qu'il s'agissait d'entretenir l'activité de l'Établis­sement maritime qui était pour eux l'équi­valent d'une petite patrie. Les sirènes du port n'avaient-elles pas, pour chacun d'eux, bercé la veille le re­pos de la nuit?»

Ma, Normandie,

J'ai vu les lacs de l'Helvétie,

Et ses chalets et ses glaciers.

J'ai vu le ciel de l'Italie

Et Venise et ses gondoliers.

En saluant chaque prairie

Je me disais; «Aucun séjour

N'est plus beau que ma Normandie;

C'est le pays qui m'a donné le jour.»

Il est un âge dans la vie

Où chaque rêve doit finir,

Un âge où l'âme recueillie

A besoin de se souvenir.

Lorsque ma muse refroidie

Vers le passé fera retour

J'irai revoir ma Normandie

C'est le pays qui m'a donné le jour.

Quand tout renaît à l'espérance,

Et que l'hiver fuit loin de nous,

Sous le beau ciel de notre France

Quand le soleil revient plus doux,

Quand la nature est reverdie,

Quand l'hirondelle est de retour,

J'aime à revoir ma Normandie,

C'est le pays qui m'a donné le jour.

La France Allemande

L'Alsace

♦ Terres de contact entre l'Europe Latine et l'Europe Germanique, sont un carrefour qui a longtemps a été dispu­té: De part et d'autre des Vosges; s'étendent la Lorraine et l'Alsace.

Composée de deux départements (le Bas-Rhin et le Haut-Rhin). Elle représente 1,7% du territoi­re national et 3% de la population française. C'est une région agricole avec des vignobles qui donnent des vins blancs très réputés. Mais elle est aussi industrielle, le long du Rhin, avec de grandes villes comme Mulhouse et surtout Stras­bourg, sa capitale, grande cité historique. À 400 km de Paris, au nord-est de la France sur les frontières de l'Allemagne et de la Suisse, l'Alsa­ce est la plus petite des régions françaises. Sur une superficie de 8280 km2, l'Alsace s'étire des rives du Rhin aux reliefs des Vosges.

L'Alsace offre à ses visiteurs une nature variée et un riche héritage autant humain que technologique. Elle est réputée pour ses beaux vil­lages et leurs charmantes maisons à colombages aux balcons colorés et fleuris, parfois encore surmontées de nids de cigognes.

L'Alsace est un paradis pour les randonneurs. La route la plus con­nue est «La route des vins d'Alsace» qui traverse 170 km de vignobles, de forêts, de ruines médiévales, de remparts, de caves à vins, d'églises romanes ainsi que nombre de «lies et villages.

Les sommets arrondis de la chaîne vosgienne sont appelés «Ballons des Vosges». Deux parcs naturels existent dans la région: le Parc Naturel Régional des Bal­lons des Vosges et le Parc Natu-rel Régional des Vosges du Nord.

Foyer culturel et intellectuel, Capitale financière, Strasbourg est également le siège des institutions européennes comme le Parlement ou la Cour Européenne des Droits de l'Homme. Le Symbole de Stras­bourg, la Cathédrale est l'une des plus belles de France, un chef d'oeuvre architectural du Moyen-âge. Bâtie en grès rose, au milieu d'une grande place pavée, elle a été érigée sur les fondations d'une basilique romane construite en 1015. Sa flèche s'élève à 142 mètres. Une de ses attractions majeures est son horloge astronomique. Fabriquée vers 1547 par une équipe d'horlogers suisses, elle attire chaque jour à midi et demie de nombreux visiteurs qui viennent admirer son spectacle d'automates.

Mulhouse est le centre économique et industriel, la ville attire de nombreux visiteurs pour ses musées. Le Musée National de l'Automo­bile regroupe une des plus importantes collections de véhicules. Bugatti, Rolls Royce, Mercedes sont quelques uns des 600 modèles expo­sés. Le Musée du Train retrace l'histoire et l'aventure de l'industrie ferroviaire. Le Musée d'Impression sur Étoffes a une réputation mon­diale. La Villa Steinbach à Mulhouse abrite le Musée des Beaux-Arts. Parmi sa collection figurent Boudin, Géricault, Bouchet, Rigaud, et Jon-gkind.

Colmar est une ville agricole principalement axée sur la culture du vin. Capitale des vins d'Alsace, important centre touristique, Colmar est réputée pour ses vieux quartiers, principalement le vieux quartier des tanneurs, connue aujourd'hui sous le nom de «Petite Venise». Ville d'art, un de ses plus hauts lieux est le Musée Unterlinden, où est expo­sé le fameux retable d'Issenheim. Auguste Bartholdi, sculpteur de la Statue de la Liberté est né à Colmar. Au nord de Colmar, le château du Haut-Koenigsburg (1147 à 1250), édifié sur un piton rocheux de 755 m, est un des plus fameux châteaux de France. D'autres châteaux tout aussi attractifs jalonnent la Route des Vins d'Alsace.

À mi-chemin entre Colmar et Strasbourg sur un mont de 763 m se trouve un des plus hauts lieux d'Alsace, le Mont Saint-Odile. Depuis onze siècles, c'est un monastère, et aujourd'hui un lieu de pèlerinage-

D'après la légende, Odile, fille du Duc d'Etichon, était aveugle à sa naissance. Son père ordonna son exécution. La fillette eut la vie sauve grâce à sa nourrice qui l'éleva secrètement. Lors de son Baptême, Odi­le recouvrit la vue. Un jour, son frère Hughes révéla à son père qu'elle était en vie. Hors de lui, le Duc tua son fils. Pour se racheter, il décida de marier sa fille à un chevalier. Odile refusa car elle voulait devenir religieuse. Le Duc perdit de nouveau son contrôle et voulut la tuer, mais elle fut sauvée par un miracle. Quand son père réalisa la force de sa vocation, il lui offrit son château. En 720, quand elle mourut sa tombe devint un lieu de pèlerinage.

La table alsacienne

L'Alsace est une des grandes régions de la gas­tronomie française. L'Al­sacien aime la bonne ta­ble, tant la cuisine que le plaisir du partage.

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