dossier dassistanat ranimation - ansthsie
.pdf78.4. ÉVOLUTION |
CHAPITRE 78. SERPENTS TROPICAUX |
5. ANTALGIQUES non salicylés (risque hémorragique !)
ALERTE précoce (radio), EVASAN urgente (hélicoptère) vers hôpital / FSC
78.3.2 À l'hôpital (ou la FSC)
Formes graves : réanimation
Immunothérapie anti-venimeuse = seul traitement ef cace si envenimation grave
1.PRODUITS : Ig puri ées (risque anaphylactique < sérums complets mais 6= 0) ; Fab
/F(ab)'2. Sérums spéci ques d'espèces ou mélanges, ex : EBN (Echis, Bitis, Naja).
Approvisionnement Instituts Pasteur locaux
2.MODALITÉS
(a)1 à 2 amp. SAV dans 250 mL SSI ou G5%, en 1h IV. Diurèse forcée. Être prêt
àtraiter anaphylaxie (ADRÉ 0,1 mg/mL, SSI) corticoïdes systématiques
(discutable)
(b)Surveillance
– Clinique : hémorragies / signes neurologiques persistants
– Biologique (syndrome vipérin) : temps coagulation > 30 min, ou brinogène
<1 g/L, TP < 50%, TCA > 1,5 témoin
) renouveler SAV / 4 à 6 h si syndrome vipérin, & même si syndrome cobraïque (déplacement limité des toxines de leurs récepteurs cibles)
(c) Si syndrome local majeur (Bitis), 3 j SAV
Mesures symptomatiques associées
–VAT ; ATBprophylaxie gangrène gazeuse
–Analgésie & anxiolyse
–PEC détresses CV, repiratoire & neurologique : aspéci que
–Hémorragies : transfusion CE. PFC inef cace, plaquettes aussi & non disponibles. Héparine inutile & dangereuse (même pour Bothrops antillais, CIVD)
78.4 ÉVOLUTION
Guérison sans séquelle possible si SAV à temps, i.e. très tôt pour élapidés, mais même après plusieurs jours pour vipéridés
Mortalité (& séquelles) selon terrain, complications & retard PEC
CONCLUSION
Sous réserve d'un diagnostic précoce, d'une surveillance & d'une immunothérapie adaptées, les envenimations ophidiennes tropicales graves sont souvent curables
Pour les populations locales, la mise à disposition des sérums dans les dispensaires (avec un personnel formé à leur utilisation adéquate) devrait diminuer la mortalité
RÉFÉRENCES : [121]
230
Chapitre 79
Morsures de serpents en France1
Envenimations ophidiennes en France : presque exclusivement vipérines 10 morts / an. Panique fréquente, mais gravité variable Immunothérapie spéci que ef cace, non systématique
1.PHYSIOPATHOLOGIE
–Venin : protéases, enzymes ) coagulation, peptides vaso-actifs neurotoxines
–Diffusion lymphatique & hématogène
–Conséquences : in ammation locale, troubles digestifs, trooubles perméabilité capillaire, troubles hémostase
2.CLINIQUE
–Circonstances
–Traces morsure : 2 crochets, 5 à 10 mm. En fait, aspéci que
–Syndrome local : oedème cyanotique douloureux, extensif
–Signes généraux :syncope (douleur) ; diarrhées, vomissements ; CCV, choc
–Complications viscérales (rares) : rhabdomyolyse, CIVD, IRA
3.GRAVITÉ
Grade |
Envenimation |
Signes |
|
|
|
0 |
Absente |
Crochets ; ; oedème |
1 |
Minime |
Oedème localisé ; ; signes généraux |
2 |
Modérée |
Oedème extensif isolé OU signes généraux modérés |
3 |
Sévère |
Oedèmes très étendus OU signes généraux sévères |
|
|
OU complications viscérales |
4.CAT : mesures générales cf ch 78
–Évacuation : 0 & 1 non médicalisée, 2 & 3 médicalisée
–Immunothrapie : indiquée 2 & 3
–Surveillance 24h
5.IMMUNOTHÉRAPIE dans les 3j (délai d'observation préalable possible)
–Ig puri ées (Ipser R Europe) : 2 doses IM ou S/C, renouvelable
–Fab (ViperFav R ) ou F(ab)'2 : 2 doses dans 100 mL SSI en 60 min IV
Renouvelable à H+4
–Être prêt à traiter anaphylaxie
6.CAS PARTICULIERS rares
–Couleuvre de Montpellier (morsure exceptionnelle) : syndrome cobraïque
–Serpents tropicaux importés
Immunothérapie accessible au public ? Risque traitements en excès, non sans risque RÉFÉRENCES : [134]
1métropolitaine
231
Chapitre 80
Organophosphorés
–NOP = agents létaux les + redoutables de l'arsenal chimique. Asphyxie rapide Menace militaire (Iran / Irak) mais aussi terroriste (Japon 1994 - 1995)
–IOP = pesticides courants, mortalité par accidents & surtout suicides (Tiers Monde)
–PEC individuelle optimale = antidote (atropine) + réanimation respiratoire Af ux massif = dé logistique & de triage
80.1 PHYSIOPATHOLOGIE
80.1.1 Toxicocinétique & classi cation
Dérivés acide phosphorique. Peu hydrosolubles, très liposolubles
) pénétration muqueuse (inhalation, ingestion) ou cutanée ; passage BHE
Hydrolysés en métabolites non toxiques
1.Insecticides organophosphorés (IOP)
Dérivés soufrés, toxicité retardée (activation enzymatique nécessaire) Relargage 7! tissu adipeux ) action longue
2.Neurotoxiques organophosphorés (NOP) = liquides bas PM ) pénétration rapide
–Agents G : tabun, sarin, soman
Volatils, hydrolyse rapide ) non persistants ; pénétration respiratoire
–Agents V : VX = A4
Peu volatils, hydrolyse lente ) persistants ; pénétration cutanée
Volatilité & persistance dépendent en fait de température & additifs (soman épaissi)
80.1.2 Toxicodynamie
1.Inhibition des cholinestérases en 2 temps :
–Phosphorylation (réversible sous réactivateur de cholinestérase)
–Puis déalkylation (= aging) irréversible rapide (soman : qq min)
) ACh non hydrolysée s'accumule dans synapse ) crise cholinergique (syndromes muscarinique, nicotinique et neurologique central)
2.Mécanismes associés
–IOP : interaction NTE (neuropathy target esterase) ) neuropathie tardive
–NOP : activation récepteurs NMDA )% convulsions cholinergiques centrales
232
80.2. DIAGNOSTIC |
CHAPITRE 80. ORGANOPHOSPHORÉS |
80.2 |
DIAGNOSTIC |
|
80.2.1 |
Contexte |
|
1. |
Cadre opérationnel |
|
|
– Menace chimique connue (RENS) |
|
|
– Epandages / nuages anormaux aux impacts ; gouttelettes |
|
|
– Détection/identi cation : PDF1, DETINDIV, APACC (alerte & contrôle chimique) |
|
2. |
Terrorisme : découverte dif cile (ex Tokyo : dispersion petit volume sarin) |
|
3. |
IOP : accident de travail (rare), ingestion volontaire (milieu rural) |
|
80.2.2 |
Clinique |
1.Syndrome muscarinique
–Ophtalmo : myosis (; $ gravité), photophobie, douleur, larmoiement (contact)
–Respiratoire : bronchospasme, rhinorrhée + bronchorrhée (mimant OAP)
–Digestif : hypersialie, spasmes douloureux , vomissements, diarrhée
–Hypersudation
–CV : hypoTA (vasoplégie), bradycardie, ACR
2.Syndrome nicotinique
–Fasciculations (contact), crampes, paralysie muscles striés (dont respiratoires)
–Mydriase possible. Tachycardie & HTA transitoires
3.Syndrome central
–Troubles du comportement
–Convulsions, EDME
–Coma
Formes cliniques : tableau complet selon
–Produit : IOP ) atteinte SNC rare (doses massives) ; TDR, OAP, myocardite
–Dose reçue (selon produit : IOP < tabun < sarin < soman < VX)
–Porte entrée : projection oeil, inhalation, contact peau, ingestion )% signes locaux
80.2.3 Gravité
– Détresse respiratoire (( bronchospasme, sécrétions, paralysie respiratoire, coma)
+ EME (NOP) ou choc (IOP)
– Scores de gravité (IOP pratique civile) : intérêt incertain
80.2.4 Diagnostic étiologique de certitude
En pratique civile seulement
Activité Ch-estérasique plasmatique & globulaire. Dosage OP 6= pratique courante
80.2.5 Diagnostic différentiel
–Pratique civile : asthme, OAP, TIA(C)
–Suffocant (mais convulsions signent NOP), associations
233
80.3. PRISE EN CHARGE CHAPITRE 80. ORGANOPHOSPHORÉS
80.3 PRISE EN CHARGE
80.3.1 Prévention (NOP)
1. Tenues carbonées (S3P, T3P), masques à cartoutche ltrante (ANP), gants butyle Port complet selon menace (RENS)
2. Prétraitement par pyridostigmine 30mg / 8h, sur ordre CDT. Dotation 30cp = 10j Inhibiteur réversible Ch-estérases : 30% = mises en réserve, facilement réactivables Effets II : troubles digestifs, exacerbation asthme
80.3.2 Mesures immédiates (NOP)
1. Auto-injecteur (2 / combattant) : anticholinergique (atropine 2mg), réctivateur Chestérases (pralidoxime 350mg), anticonvulsivant (diazépam 7,5 mg) Auto-injection IM (ou par camarade) cuisse dès symptomes, renouvelable à 15min
2. Décontamination d'urgence (gant poudreur) zones exposées / gouttelettes (PDF1)
80.3.3 Décontamination
Obligatoire avant tout traitement (sauf mesures de survie) ) évacuation directe vers échelon SAN avec chantier de décontamination (; PS)
Triage indispensable si af ux massif (i.e. > 4 blessés / h / chaîne !). Catégorisation :
–PC1 = UA + intoxication sévère
–PC2 = UR + intoxication
–PC3 = petit blessé + intoxication contrôlée par antidote
–PC4 = UA + apnée, UD
Tous décontaminés, dans cet ordre, rénimation sommaire (VA avec ltre, atropine IM)
Autres lésions : 1 traités sur place, 2 & 3 AR ; puis 4 (éthique : dif cile, inévitable) Si ; af ux massif, décontamination par gravité décroissante
Décontamination sous tente 2 zones (ZDL / ZDV), 15 min / blessé, 6 personnels protégés
–Déshabillage : protocole précis évitant autocontamination
–Neutralisation toxique L par NaClO (8g/L Cl actif ou 2,5 )
–Contrôle AP2C : éviter transfert contamination
IOP : ingestion ) lavage gastrique < 30 min + C actif
Déshabillage simple + lavage NaClO (gants, masque : imparfaits)
80.3.4 Traitement symptomatique
1.Réanimation respiratoire : idéalement IOT + VA ( détresse respiratoire, risquée ( bronchospasme, hypersécrétion & vomissements
–Au moins O2MHC + PLS. Toujours aspirations. En théorie, qq h seulement
–Mais besoins ÉNORMES en O2, insuf ateurs, respirateurs
2.Traitement anticonvulsivant : clonazépam IV 1 à 2 mg (diazépam curatif inef cace) Kétamine pourrait être ici béné que par inhibition des récepteurs NMDA
3.Traitement à visée circulatoire : RV (SSI, macromolécules si choc)
IOP : atteinte centrale rare (doses massives) ) BZD non systématiques
234
80.4. ÉVOLUTION |
CHAPITRE 80. ORGANOPHOSPHORÉS |
80.3.5 Traitement spéci que
1.Atropine = véritable antidote OP par effet anticholinergique (récepteurs muscariniques SNC). Inhibiteur compétitif ) doses MASSIVES
–2 mg IVD / 5 à 10 min ! sécheresse muqueuse, puis 1 à 6 mg/h
–NOP : qq h seulement mais nombreuses victimes. IOP : longue durée ) quantités CONSIDÉRABLES ) conditionnement spéci que SSA 1000 mg / 500 mL
2.Pralidoxime : réactivateur Ch-estérases, ef cace seulement avant aging () intérêt prétraitement pyridostigmine, surtout si soman) ; potentialise atropine
200 à 400 mg IVD, renouvelés à 30 min, puis toutes 4 à 6h
80.4 ÉVOLUTION
1.NOP : résolution en qq h sous ttt précoce adapté, décès rapide sinon
2.IOP : ~ 10 j. & atropine après 24h stabilité. Surveillance USI 48h après l
–Syndrome intermédiaire ~ nicotinique, 1 à 4j (relargage), résolution ~ 15j
–Neuropathie 1 à 5 sem (NTE), ~ Guillain-Barré, résolution lente incomplète
CONCLUSION
OP = principale menace chimique guerre. Civile aussi : IOP ; terrorisme Effets dévastateurs NOP (utilisation militaire ou terroriste) > > létalité :
– Menace : impact , perte d'ef cacité ( mesures protection
– Emploi : + désorganisation chaîne CDT, saturation FSC & moyens évacuation
) arme nucléaire du pauvre
PEC ef cace impose dotation adaptée, instruction & entraînement réguliers RÉFÉRENCES : [147]
235
Chapitre 81
Ypérite
Ypérite : agressif chimique de guerre utilisé depuis Ier con it mondial
Menace actuelle : terroriste, militaire (Kurdes d'Irak), résiduelle (vieux obus 14-18)
Vésicant, radiomimétique qui tue à retardement : SDRA, infection secondaire Description = ypérite au soufre. ; antidote ) traitement symptomatique
81.1 PHYSIOPATHOLOGIE
– Peu volatil (% avec T ), persistant
– Pénétration cutanée & respiratoire rapide, xation tissulaire en 2 à 3 min ) décontamination évite seulement transfert
– Létal à fortes concentrations. Latence action ( mécanisme = alkylation ADN
– Effets locaux (cutanéo-muqueux) selon mode exposition & généraux
– Mutagène ) cancers retardés
81.2 DIAGNOSTIC
81.2.1 Contexte
Menace C. Gouttelettes huileuses, odeur moutarde. Détection/identi cation : PDF1, appareils portatifs (alerte & contrôle chimique APACC, contrôle contamination AP2C)
81.2.2 Clinique retardée
Délai & intensité variables selon dose & site pénétration (in uencé par protection) Protection ef cace : tenue carbonée, masque à cartouche ltrante, gants butyle Apparaissent successivement :
Atteinte oculaire
–Irritation conjonctivale
–Blépharo-kérato-conjonctivite (larmoiement, photophobie, myosis, blépharospasme)
Atteinte respiratoire
–Toux irritative
–Oedème VAS (dysphonie ; dyspnée laryngée : stridor, cornage)
–Bronchoconstriction (dyspnée sibilante)
–OAP lésionnel ! SDRA (dyspnée, toux productive, crépitants diffus)
236
81.3. PRISE EN CHARGE |
CHAPITRE 81. YPÉRITE |
Atteinte cutanée
–Erythème & prurit, puis vésication (après qq h), puis nécrose bulleuse
–Localisation préférentielle : zones exposées ou humides (plis, périnée, aisselles)
Atteinte générale = effet radiomimétique
–Nausées, vomissements, diarrhées sanglantes
–Leucopénie puis pancytopénie retardée
–Intoxications majeures : arythmie, hypoTA ; convulsions
81.2.3 Mode évolutif
Intervalle libre entre signes initiaux de pénétration & phase d'état : qq 10 min (yeux, app. respiratoire), h (peau), j (cellules sanguines)
Aggravation lente et progressive prévisible
81.2.4 Diagnostic différentiel
1.Ypérite à l'azote : effets & ttt similaires, non détectée par appareils portatifs
2.Lewisite : arsine caustique, odeur géranium. Effets proches (sans latence), mais :
–Toxicité systémique As (somnolence, vomissements, diarrhée cholériforme, ictère, IRénale, neuropathie périphérique), ; myélotoxicité
–Antidote : BAL 1 amp. IM, seringue verre
3.Suffocants (gaz : oxime phosgène, chlore) : pénétration + intervalle libre + OAP, mais ; atteinte cutanée ni générale ! ttt symptomatique respiratoire
81.3 PRISE EN CHARGE
81.3.1 Décontamination
=seule urgence extrême chez l'ypérité
1.Soustraire blessé à exposition
2.Décontamination ré exe peau avant pénétration complète (qq min) : gant poudreur, par binôme au besoin
3.Lavage prolongé yeux SSI ; peau NaClO diluée (1 berlingot à 48 Cl /100 L eau)
Blessé non décontaminé = gouttelettes (toxique persistant) ) danger aérosolisation /
évaporation pour lui-même (autocontamination) & sauveteurs si non protégés
Chaîne de décontamination pour éviter transfert de contamination
–Déshabillage selon protocole strict (pour éviter recontamination)
–Organisation rigoureuse (ZDL / ZDV), 6 personnels protégés avec tâches précises
–Contrôle de contamination (AP2C) avant transfert en zone de soins
81.3.2 Traitement à l'avant
–Emballage lésions champs stériles
–O2 2-mimétique inhalé si atteinte respiratoire
–Analgésie : morphine titrée
237
81.4. ÉVOLUTION |
CHAPITRE 81. YPÉRITE |
Triage
–RSU : lésion oculaire minime, SC < 5%, toux irritative isolée (12h observation)
–UD (si af ux massif, selon moyens disponibles) : OAP précoce, SC > 50%
EVASAN vers structure niveau II
–Autres cas : SC > 5%, lésions oculaires, atteinte VA nette, délai bref (= forte dose)
–Position de confort, non médicalisée en l'absence de détresse respiratoire
81.3.3 Traitement complémentaire à l'arrière
1.Vaccination antitétanique complétée au besoin
2.Analgésie par morphine titrée
3.Atteinte respiratoire : O2 dès premiers signes. Mesures associées :
–Bronchoconstriction : 2-mimétiques inhalés
–TVO (fausses membranes) : kiné aspirations trachéales / broaspiration
–Oedème VAS : IOT voire trachéotomie
–OAP lésionnel : VA + PEP
–Protection endothélium broncho-alvéolaire ? N-acétyl-cystéine IV 1200 mg/j
4.Atteinte cutanée = brûlure grave, à traiter comme telle en milieu spécialisé :
–RV (< brûlure thermique)
–Pansements itératifs sulfadiazine argentique
–Chirurgie recouvrement différée (évolutivité , brûlures radiologiques)
5.Atteinte oculaire : lavages SSI, vaseline contre synéchies OPH
6.Atteinte digestive : antiémétiques ; compensation pertes. Complique nutrition
7.Atteinte immunohématologique ) surinfections respiratoires cutanées : ATB adaptée ; éventuellement transplantation moëlle hématopoïétique
81.4 ÉVOLUTION
81.4.1 Mort par SDRA, infection II
Leucopénie < 0,5 G/L = mauvais pronostic, < 0,2 = fatal
81.4.2 Séquelles ou complications tardives
–Sténose trachéo-bronchique, TVO, cancers pulmonaires
–Dyschromies cutanées, cicatrices hypertrophiques, brides. Cancers cutanés ?
–Synéchies oculaires, cataracte, glaucome chronique
Selon sévérité atteinte & voie pénétration
CONCLUSION
Hors exposition cutanée limitée, ypérite = morbidité immédiate & différée > > mortalité. Dif culté majeure si af ux massif = logistique : moyens à l'avant (O2, respirateurs), structures à équipes nombreuses & formées (traitement de brûlés) à l'arrière
Prévention : S3P /T3P + ANP, mais contrainte opérationnelle & impact majeurs RÉFÉRENCES : [45, 54]
238
Chapitre 82
Suffocants
Agents létaux à pénétration respiratoire )irritation VAS puis OAP lésionnel
Historiquement, 1ers agressifs chimiques de Guerre (Cl2 Ypres 1915)
PEC = réanimation respiratoire, très problématique si af ux de victimes
82.1 PHYSIOPATHOLOGIE
Proriétés : agents létaux non persistants (gaz, liquides volatils)
Ex : phosgène (COCl2), chlore, ammoniac, isocyanate Me (Bhopal 1982)
Abondamment disponibles (applications industrielles)
Mode d'action
–Pénétration d'autant + distale dans VA que - solubles : très hydrosolubles (HCl, NH3) ! VAS ; peu hydrosolubles (phosgène) ! alvéoles
–Altération directe ou indirecte (RLO_) membrane alvéolo-capillaire
Conséquences : OAP lésionnel puis SDRA
–Lésionnel = P hydrostatique normale : diurétiques inutiles
–& compliance pulmonaire : dif ciles à ventiler
–Effet shunt ) hypoO2 réfractaire : PEEP
82.2 DIAGNOSTIC
82.2.1 Circonstances
–Tirs percutants, épandages
–Phosgène : gaz incolore, odeur foin fraîchement coupé
–Détection colorimétrique ou tubes Dräger
–Cartouche ltrante standard protège : victime sans ANP
82.2.2 Clinique
1.SYNDROME PÉNÉTRATION : irritation muqueuses respiratoires, mais aussi oculaires & digestives. Laryngospasme & ACR anoxique possibles
2.INTERVALLE LIBRE : 20 min à 24h selon toxique & dose inhalée
3.OAP LÉSIONNEL : toux, dyspnée ; détresse respiratoire. Crépitants diffus ; RxT : opacités alvéolo-interstitielles diffuses bilatérales « en tempête de neige »
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