dossier dassistanat ranimation - ansthsie
.pdf55.3. TRAITEMENT |
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CHAPITRE 55. HYPERNATRÉMIE |
– Estimation dé cit DH = [N a |
c (mmol=L)] |
1 0; 6 P oids (kg) |
140 |
–Correction lente : 1/2 DH en 24h, autre 1/2 en 48h (en adaptant à bio) Si trop rapide, risque oedème cérébral
–Surveillance
–Ef cacité : neuro, hydratation clinique, diurèse, iono P & U
–Tolérance : auscultation pulm, RxT
55.3.2 Etiologique
Essentiellement, desmopressine si DI central (cf 51)
CONCLUSION
HyperNa pas urgence en soi
Vraie urgence = troubles de conscience ou détresse circulatoire associée Traitement sans tarder, mais pas trop rapide : risque oedème cérébral En neuro-réanimation, 1 des ACSOS
RÉFÉRENCES : [23, 66]
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Chapitre 56
Hyperkaliémie
[K+] > 5,5 mmol/L, menaçante si installation rapide ou signes ECG Fréquente en réanimation (iatrogénie), possible en médecine de l'avant (crush) Troubles conduction ) mort par ACR à tout instant
56.1 PHYSIOPATHOLOGIE
Principal cation intracellulaire (98% du K total) ) [K+] 6= re et kalicytie Gradient transmembranaire nement régulé ) potentiel repos membranaire
Mécanismes intriqués
1.Excès d'apport
2.Transfert extracellulaire
–& Na+/ K+-ATPase : acidose, & insuline, hypoxie
–Lyse cellulaire
3.Défaut d'élimination rénale : insuf sance rénale ou hypoaldostéronisme
Conséquences : altération électrophysiologie cardiaque ( musculaire selon délai)
56.2 DIAGNOSTIC
56.2.1 Positif : [K+] > 5,5 mmol/L
Circonstances de découverte
–Biologique : fortuite ou situation à risque
–Oligurie dans contexte d'agression rénale (néphrotoxique, hypovolémie)
–Surveillance scopique malade réanimation
–ACR d'emblée (attention si malade perfusé)
Signes ECG = les + précoces (le faire si hyperK biologique)
–Ondes T amples, pointues, symétriques
–Bloc sino-atrial : & puis disparition ondes P
–BAV : % PR
–Troubles conduction ventriculaire : QRS élargis aplatis ! asystolie (ou TV / FV)
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56.3. TRAITEMENT |
CHAPITRE 56. HYPERKALIÉMIE |
Clinique : paresthésies, hyporé exie, faiblesse musculaire, paralysie asque En fait rarissime (installation très progressive)
56.2.2 Gravité
– Signes ECG = urgence médicale extrême, risque ACR à tout instant
Chariot d'urgence à portée, mesures immédiates
– Rapidité installation
– pH % ou N (capacité transfert intracellulaire par alcalinisation limitée)
56.2.3 Différentiel
Si ; signes ECG, ni clinique, éliminer pseudo-hyperkaliémie par erreur technique : hémolyse dans tube (délai), garrot serré trop longtemps
Véri er ionogramme sans garrot
56.2.4 Etiologique
Ne retarde jamais mesures d'urgence. Anamnèse, clinique, biologie
1.Apports excessifs
–Transfusion massive
–Erreur prescription / administration (> 4 g K / poche soluté, débit excessif)
2.Transfert extracellulaire : [K+]u %
–Hypoxie (au 1er plan), acidose (GDSA), carence insuline (Glc)
–Lyse cellulaire : chimiothérapie ; brûlure ; rhabdomyolyse (crush ; CPK), hémolyse (accident ABO ; hémoglobinémie, & haptoglobine)
3.Défaut d'élimination rénale : [K+]u &
–IRA (urée, créatinine + clairance)
–Iatrogénie : diurétiques épargneurs de K+
–Autres hypominéralocorticismes : ISA (clinique, hypoNa, cortisolémie)
56.3 TRAITEMENT (hyperkaliémie menaçante)
Urgence extrême, clé = EER. Autres mesures ) survie jusqu'à hémodialyse
56.3.1 Symptomatique
Détresses vitales
–ACR : s'acharner, récupérable. Masser jusqu'à dialyse ef cace
–Hypovolémie : ; RL (contient K)
–IOT : -OH (hypokaliémiant) OK, succinylcholine (hyperkaliémiante) CI
Mise en condition de sécurité : scope indispensabe
–l apports K & néphrotoxiques
–SAD, cathéter de dialyse (fémoral)
Antagoniser effets électrophysiologiques cardiaques
–Ca Gluconate, CaCl2 10% (1 à 4 amp IVL en 5 à 10 min) : délai = durée = qq min
–CI : digitaliques
172
56.3. TRAITEMENT |
CHAPITRE 56. HYPERKALIÉMIE |
Transfert intracellulaire
–Insuline 30 UI + 500 mL G30% en 30 min (à fond si ACR) : délai 1/4h, durée 4h
–Alcalinisation NaHCO3 8,4% 50 à 100 mL (surcharge hydrosodée : cf EER)hyperventilation (alcalose respiratoire induite) si volémie OK
–2-mimétiques proposés, mais tachycardie dangereuse sur myocarde instable
Favoriser élimination
–Digestive : résine échangeuse d'ions (délai = durée = 4h) Kayexalate 1 à 4 doses de 15 g (lavement rectal, SNG ou p.o.)
–Rénale : diurétique de l'anse (furosémide jusqu'à 250 mg/h) Seulement si diurèse conservée & volémie normale
EER = + ef cace & rapide pour & K (bain pauvre en K) Tampon HCO3 ) correction acidose. Mise en oeuvre 30 min
– Hémodialyse conventionnelle : effet rapide
– Hémo ltration : moins ef cace, disponible dans certaines FSC
– Dialyse péritonéale : faisable en sitution critique (catastrophe), mais inef cace
56.3.2 Etiologique
–l apports K & néphrotoxiques
–Expansion volémique crush, brûlé
–Autres selon cas
56.3.3 Cas des hyperkaliémies modérées
Correction lente suf t (résine furosémide)
Si acidose associée (hyperkaliémie de transfert pure), la corriger
CONCLUSION
HyperK menaçante = urgence médicale extrême / modérée = contrôle facile
En pratique courante, hyperK = le + souvent iatrogène : évitable par
–Prévention (KCl < 1 g/h, < 4 g/poche soluté)
–Surveillance biologique (néphrotoxiques, insuf sance rénale) RÉFÉRENCES : [67, 84]
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Chapitre 57
Hypokaliémie
[K+] < 3,5 mmol/L, grave par vitesse installation & retentissement cardiaque
Origines principales : pertes digestives & iatrogénie (diurétiques). Enjeux :
–Trouver & traiter cause (si possible)
–Corriger sans excès (risque hyperK dramatique)
57.1 PHYSIOPATHOLOGIE
Principal cation intracellulaire (98% du K total) ) [K+] 6= re et kalicytie Gradient transmembranaire nement régulé ) potentiel repos membranaire
Mécanismes intriqués
1.Carences d'apport (rarement isolées)
2.Transfert intracellulaire = % Na+/ K+-ATPase : alcalose ; % insuline, catécholamines, 2-mimétiques
3.Pertes excessives : rénales ou extra-rénales
Conséquences : altération électrophysiologie cardiaque musculaire
57.2 DIAGNOSTIC
57.2.1 Positif
Circonstances de découverte
–Biologique : fortuite ou attendue (diurétiques, diarrhée. . .)
–Surveillance scopique, arythmie révélatrice (torsades pointe)
Signes ECG = les + précoces (le faire si hypoK biologique)
–Onde U > 0,1 mV (1 mm) en précordial, U/T < 1
–Sous-décalage ST en cupule
–T aplaties puis < 0, à QT normal
–TPSV puis arythmie ventriculaire (TV, FV)
Clinique :
–Muscle lisse (hypoK profonde) : ileus, distension gastrique ; RAU
–Muscle strié (rare & tardive) : paralysie asque ; rhabdomyolyse
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57.3. TRAITEMENT |
CHAPITRE 57. HYPOKALIÉMIE |
57.2.2 Gravité
–TDR graves, surtout si stabilisants de membrane : digitaliques, quinidiniques ; Ca
–Rapidité d'installation
–Acidose associée : hypokalicytie profonde (ACD + apports K insuf sants : acidose
masque hypokalicytie)
Urgence moins extrême que dans hyperK : attention à correction trop rapide !
57.2.3Pas de diagnostic différentiel
57.2.4Étiologie
Transfert intracellulaire
–Alcalose : respiratoire ou métabolique (du reste pérennisée par hypoK)
–Insuline en excès
–Catécholamines, 2-mimétiques
Carences d'apport
–Dysréanimation (sourtout si pertes excessives simultanées)
–Anorexie, alcoolisme chronique
Pertes excessives = étiologie principale : cf KU
1.EXTRA-RÉNALES : KU < 20 mmol/L (= réponse hypokaliurique adaptée)
–Digestives : vomissement, SNG ; diarrhée, stules ; 3me secteur
–Cutanées
2.RÉNALES : KU > 20 mmol/L (= kaliurèse inadaptée)
(a)Diurétiques : furosémide, thiazidiques. Amphotéricine B, pénicilline
(b)Néphropathies tubulo-interstitielles
(c)Hyperminéralocorticisme : aldostérone surtout
–Iaire : adénome Conn (ou hyperplasie bilatérale). HTA, ARP basse
–IIaire : cirrhose, ICardiaque, syndrome néphrotique ; HTA rénovasculaire (sténose artère rénale)
–Hypercorticisme : ARP normale
57.3 TRAITEMENT
57.3.1 Traitement étiologique
–Suppression de la cause (si possible)
–Suppression des facteurs aggravants : digitaliques, Ca
57.3.2 Recharge potassique
Moyens
–Aliments riches en K : fruits (banane), légumes, viande, chocolat
–Sirop gluconate K
–KCl IV (ou K2HPO4 si hypoP ou hyperCl associée)
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57.3. TRAITEMENT |
CHAPITRE 57. HYPOKALIÉMIE |
Indications
–Voie IV : TDR ou [K+] < 2,5 mmol/L, vomissements incoercibles
Modalités : VVC > VVP (veinotoxicité), débit maxi 1g/h (sauf ACD sous fortes doses d'insuline), voie dédiée pour éviter bolus, iono / 2h & scope indispensables
–Voie orale : sujet conscient, ; vomissements, ; gravité, [K+] > 2,5 mmol/L
–SNG : troubles de conscience, ; gravité
CONCLUSION
HypoK souvent iatrogène, donc évitable par surveillance & compensation adaptée. ACD = risque maximal hypoK grave (hypokalicytie majeure initialement masquée par acidose) : situation d'exception où apports doivent parfois être portés jusqu'à 2g/h, sous surveillance drastique
RÉFÉRENCES : [68, 84]
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Chapitre 58
Hypercalcémie
[Ca2+] > 2,6 mmol/L si protidémie N, grave > 3 avec signes cliniques
Mieux : [Ca2+ion:] > 1,35 mmol/L (seul directement actif)
Urgence médicale. Menaces vitales : coma, ACR par hyperexcitabilité
58.1 PHYSIOPATHOLOGIE
[Ca2+] re et indirect Ca ionisé (directement actif) = 55% Ca circulant. ~ 40% xé protéines (albumine, globulines), ~ 5% complexé
–Ca2+corr: (mmol=L) = Ca2+mes: (mmol=L) + 0; 02 (40 Albumine (g=L))
(N 2,2 à 2,6 mmol/L) approche mieux Ca ionisé (si dosage non disponible)
–% pH )% xation protéique
3 mécanismes : % résorption (os), réabsorption (tubule rénal), absorption (intestin)
Régulation :
–PTH ) résorption osseuse, réabsorption tubulaire ; activation rénale vitamine D
–Vitamine D activée (calcitriol = 1,25-(OH)2D3) ) absorption intestinale
–Calcitonine )& résorption osseuse
Conséquences cellulaires & viscérales
–Hyperexcitabilité myocardique
–% contractilité lisses (réseau artériel, tube digestif)
–Altération conduction nerveuse
–Activation récepteur calcique rénal
58.2 DIAGNOSTIC
58.2.1 Positif
Circonstances de découverte
–Fortuite
–Contexte évocateur (néoplasie, lithiases urinaires itératives, immobilisation longue)
Tableau aspéci que, trompeur, $ rapidité d'installation > intensité hyperCa
1.Signes urinaires
– Polyurie (résistante à ADH) par hyperCaU, acidurie & alcalose métabolique
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58.2. DIAGNOSTIC |
CHAPITRE 58. HYPERCALCÉMIE |
–Déshydratation EC puis mixte ) èvre, collapsus tardif, IRén
2.Signes neuro-musculaires
–Asthénie physique & , somnolence, obnubilation, coma
–Céphalées ; agitation, confusion, délire
–À l'extrême, paraplégie asque, perte réponse idiomusculaire
3.Signes cardio-vasculaires
–HTA (contrastant avec déshydratation), tachycardie
–ECG : & QT ; T larges, % rapide, & lente ; % PR, BAV vrai ; ESV, TV-FV
4.Signes digestifs
–Anorexie, nausées, vomissements ; constipation
–Douleurs abdominales pseudo-chirurgicales
5.Signes de pathologie causale
Biologie [Ca2+], protidémie / albuminémie ) Ca2+corr: ; pH
Con rmer sur Ca2+ion:
58.2.2 De gravité
HyperCa menaçante imposant PEC en réanimation
–Menace vitale (coma ; TV-FV ; collapsus, IRén ; signes ECG)
–Ca > 3,5 mmol/L, ou Ca > 3 mmol/L & traduction clinique, ou % rapidement
–Terrain : âges extrêmes, ttt cardiotrope
58.2.3 Etiologique (cf chapitre 52 p 161)
–45% hyperparathyroïdie. Sang : % Ca, & P - Urines : % Ca, % P - % PTH
–45% néoplasies
–Ostéolyse directe : métastases (douleurs osseuses, fractures, déminéralisation ou condensation Rx), myélome (IRén + protéinurie, pic monoclonal EPP) ; dans 2 cas, % remodelage os (hyper xation scintigraphie, hydroxyprolinurie)
–PTHrP paranéoplasique : mime hyperPTH, mais PTH & (rétrocontrôle )
–10% autres causes : granulomatoses (sarcoïdose, BK) ; Paget, insuff. surrénalienne ; toxiques (Li, thiazides, vitamines A & D, “buveurs de lait”) ; immobilisation
Démarche d'orientation
1.PTH % hyperparathyroïdie (échographie cervicale discutée, chirurgie)
2.Si PTH &, dosage AMPcU (témoin action PTH sur cellules tubulaires)
–AMPcU % : hypercalcémie paranéoplasique ([PTHrP], imagerie)
–AMPcU & : métastases osseuses (imagerie), myélome (EPP, myélogramme) ; causes rares (dosages 25-(OH)D3 et 1,25-(OH)2D3)
58.2.4 Différentiel
Souvent facile (calcémie corrigée normale), sauf associations
–ISA ! iono, cortisol ; ACD ! terrain, BU, acidose métabolique
–Urgences abdo (péritonite, ulcère perforé) ; pancréatite parfois ( hyperCa! TDM
–Selon présentation, autres causes d'arythmie / de coma
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58.3. TRAITEMENT |
CHAPITRE 58. HYPERCALCÉMIE |
58.3 TRAITEMENT
58.3.1 Symptomatique
Arrêt médicaments hypercalcémiants : vitamines A et D, thiazides, Li CI absolue digitaliques (risque majeur TV/FV)
Réhydratation par SSI (début 1000 mL/4h)
Adapter selon ionogrammes sang & urines, poids, diurèse
Corriger troubles hydro-électrolytiques associés
Hyperexcrétion urinaire Ca par diurèse forcée (après réhydratation sinon IRénale) Furosémide (Lasilix*) ~ 1 mg/kg/4h. Objectif : diurèse > 300 mL/h à compenser
Inhibition résorption ostéoclastique )% xation ostéoblastique
Àcommencer d'emblée (ef cacité différée)
1.Calcitonine : action rapide (~ 2h) mais brève (< 24h) et limitée 4 UI/kg/12h IVL (dans 500 mL SSI en 4h)
2.Diphosphonates injectables : action puissante, retardée (2 à 3j), longue (2 à 5 sem) Référence : pamidronate (Aredia*) 90 mg dans 500 mL SSI, perf unique IVL 4h
Effets II : èvre, neutropénie bénignes & transitoires
Cas particuliers
1.EER si diurèse forcée CI, mal tolérée ou insuf sante (IRénC, ICard) Hémodialyse (avec bains pauvres en Ca) = méthode de choix
2.HSHC (200 à 300 mg/j)
– |
Lymphome, myélome cytostatique |
– |
Intox vit. D, granulomatoses l absorption intestinale (( vit. D) |
Surveillance
–Ef cacité : clinique, calcémie
–Tolérance : attention surcharge ; clinique, iono P & U / 4h, RxT
58.3.2 Etiologique
–Chirurgie : l adénome parathyroïdien ( à distance phase aiguë)
–Chimiothérapie / radiothérapie
58.4 ÉVOLUTION
–Episode aigu : le + souvent favorable si ttt à temps
–Pronostic excellent si adénome parathyroïdien, mauvais si hyperCa par ostéolyse métastatique (marqueur d'évolution rapidement fatale)
CONCLUSION
–HyperCa grave reste urgence vitale à traiter en réanimation
–Rare ( détection précoce hyperCa modérées & diphosphonates
–Etiologique : ne pas méconnaître HPT I, que la chirurgie guérit dé nitivement RÉFÉRENCES : [49, 69, 77]
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